Après avoir assisté à son cours de la journée, Wendy avait retrouvé son ami et s'était rendu, à ses côtés, auprès de son maître. Bien qu'elle ne l'ait vu que très peu de fois, celle qui avait pris Fréone comme apprenti l'accueillit avec un large sourire. Contrairement à Garada, elle n'hésitait pas à faire une pause dans son travail pour être totalement avec eux et à leur écoute.
Lorsque Wendy aborda le sujet de sa possible prétention et de l'inquiétude qui la gagnait, la mage de Lutalica se voulut tout de suite rassurante. Les habitants étaient déjà habitués à croiser la déesse de la magie. Ils étaient assez respectueux pour ne pas la harceler de questions, mais cela ne les empêchait pas de discuter avec elle. Elle-même connaissait un couple d'amis qui invitait souvent Siguir à venir manger chez eux sans arrière pensée, juste parce qu'ils l'appréciaient.
Le statut de prétendante était aussi très peu connu dans la ville, donc si des changements de comportement pouvaient avoir lieu, ils ne seraient que minimes à condition qu'elle n'aille pas le crier sur tous les toits. Enfin, comme elle l'avait fait pour que les habitants la laissent tranquille suite aux événements de la cérémonie de choix des maîtres, Zuria pouvait très bien agir de nouveau.
Le discours rassurant et la patience avec laquelle elle répondait à toutes ses questions et inquiétudes malgré son travail mis en pause rendait presque Wendy jalouse de Fréone. Pourquoi devait-elle apprendre auprès de Garada alors qu'il y avait ce genre de personne ouverte et accueillante ? Zuria affirmait qu'elle avait ses raisons, mais tant qu'elle ne les connaîtrait pas, la jeune apprentie le prendrait comme une injustice.
— Vous aviez besoin de savoir autre chose ?
— Non, ça sera tout. Merci de m'avoir rassurée.
— De rien. Et n'hésites pas à passer si tu as d'autres questions, ma porte est toujours ouverte. Que ce soit un sujet comme celui-ci ou un autre plus technique concernant ton apprentissage d'ailleurs. Je connais bien le caractère de Garada, ça n'est vraiment pas une personne facile à vivre. S'il refuse de répondre à une question ou que tu sens qu'il aura une remarque désobligeante si tu lui poses, garde la en tête et viens me la poser.
— C'est déjà ce que je fais avec Agabir, mais merci. S'il n'est pas disponible, je viendrai vous voir.
— Agabir fait des merveilles avec ses apprentis, c'est vraiment du gâchis, se désola-t-elle.
— Vous le connaissez bien ? s'étonna Wendy.
— Plutôt oui, c'est lui qui m'a tout appris sur l'art de la magie.
Étonnée par cette révélation, la jeune apprentie se tourna vers son ami qui haussa les épaules pour signifier qu'il n'en savait rien. Quel âge avait Agabir ? Il est vrai qu'à l'exception des enfants, il était difficile d'estimer l'âge des habitants de cette ville, comme s'ils avaient arrêté de vieillir vers la trentaine.
— Tu sembles surprise. Agabir est pourtant l'un des plus âgés parmi les habitants de cette ville.
— Quoi ?! s'exclama la jeune fille. Mais il a quel âge ?
— Si ma mémoire est bonne, il va sur ses cent-quatre-vingt-sept ans.
— Combien ?!
— Ça semble t'étonner.
— Bien sûr ! Personne ne vit aussi longtemps sur le continent. Et encore moins en gardant une apparence comme la sienne.
— Il est vrai que lorsque j'ai rencontré ton maître, j'ai trouvé que son visage était très marqué. Est-ce le temps qui lui a fait ça ? Si oui, quel âge a-t-il ?
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Wendy tome 2 : La cité volante
FantasyLibérée de ses chaînes d'esclave et arrivée à destination dans la ville des premiers mage, Wendy peut enfin se poser et vivre pleinement sa liberté sans craindre d'être rattrapée par celle qui avait fait d'elle sa propriété. Tout n'est pas entièreme...