Chapitre 8

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 — Maitre ! s'exclama la jeune fille en accourant vers lui.

Se détournant de sa victime qui se trouvait au sol à plusieurs mètres de lui, George retrouva un visage illuminé d'un large sourire et prit sa petite-fille dans les bras. Il était enfin réveillé ! Il était enfin là ! Ce jour, bien que mal commencé, était le meilleur qui soit depuis son arrivée dans cette ville.

— Je t'entendais, murmura-t-il tout en continuant à la serrer contre lui. Tout ce que tu me disais lorsque tu venais me voir, je l'entendais.

— Vous êtes enfin revenus ! Pleura-t-elle sur son épaule. Vous êtes enfin revenus !

— Je ne pouvais pas rester plus longtemps en convalescence alors que tu étais dans un tel état. Les seules larmes que j'accepte de voir sur ton visage sont celles de joie.

Tout en s'écartant de l'étreinte qui durait déjà depuis un long moment, George passa son pouce sur la joue de Wendy pour essuyer les larmes qui y coulaient. Lui aussi avait vraisemblablement du mal à contenir ses émotions et ses yeux étaient tout aussi rouges que ceux de l'enfant.

— Mais c'est qui ce malade ? s'exclama Garada en se relevant.

— Qu'a-t-il dit ?

— C'est mon maître ! s'exclama Wendy dans la langue de la ville. Il n'a pas apprécié la manière dont vous me traitiez et il n'est pas le seul !

— Ah oui ? Et qu'est-ce que ça peut me faire ? Ça n'est quand même pas de ma faute si on vient m'emmerder alors que tout ce que je veux, c'est travailler en paix !

— Un peu de calme s'il vous plaît, demanda Zuria sur un ton serein.

Étonnée de l'entendre, Wendy se tourna et vit que la dragonne ainsi que son descendant approchaient d'eux. Sans doute avait-elle eu vent de la sortie de George de la salle de soin. Après tout, il s'agissait de son sort qui avait permis de le remettre sur pied, elle l'avait peut-être senti se briser.

— Garada, je sais que vous voulez travailler sur vos projets, mais la transmission du savoir est un élément fondamental de notre culture. Siguir est passée me voir après avoir parlé à Wendy et a soulevé un point très intéressant. Comment auriez-vous réagi si la situation avait été inversée ? Si vous aviez été un apprenant auprès d'une personne qui refusait de vous enseigner quoi que ce soit. Pourquoi n'écoutez-vous pas tous les autres lorsqu'ils vous disent que s'ils perdent du temps dans leur travail au début, les enfants finissent toujours pas leur en faire gagner encore plus en les assistant une fois suffisamment formés ?

— Je n'ai pas besoin d'une assistante, souffla-t-il.

— J'ai pourtant terminé la potion que vous n'arriviez pas à faire depuis trois mois, argumenta Wendy.

— Tu as versé un flacon entier d'essence d'orchidée des roches ! C'est peut-être une plante commune sur le continent, mais tu n'imagines pas le mal que j'ai eu à m'en procurer ici ! Et tout ça pour que cet homme détruise mon laboratoire en me hurlant dessus !

— Vous avez détruit son laboratoire ? Questionna Wendy dans la langue du continent.

— Vu l'état dans lequel il t'avait mise, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Et puis, j'ai eu du mal à trouver où il était. Je ne pouvais donc pas juste passer et lui donner une bonne correction, il fallait que ce soit plus impactant.

— J'avais passé un temps fou à nettoyer ce laboratoire, gémit la jeune fille.

— Désolé ma petite, mais il m'avait vraiment mis dans une colère noire.

— Mais d'ailleurs, comment avez-vous fait pour le retrouver ? Vous ne connaissiez pas son adresse !

— J'ai questionné les habitants. Je leur donnais ton nom et quand ils voyaient que je ne les comprenais pas, il me pointaient juste une direction.

Wendy tome 2 : La cité volanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant