Chapitre 12

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 Surprise de trouver la déesse de la magie devant elle, Wendy resta un moment silencieuse avant de la saluer timidement. A présent qu'elle savait qui elle était, elle ne se permettrait sûrement pas de lui parler aussi ouvertement comme elle l'avait fait lors de leur première rencontre. Fréone, en tant qu'habitant de Lutalica étant né et ayant grandi dans cette ville devait être plus habitué à croiser cette invitée de la dirigeante. George, quant à lui, était encore plus choqué que sa petite-fille. Bien qu'il ne soit pas très religieux, cela lui faisait tout de même quelque chose de se retrouver devant la déesse du domaine qu'il avait passé sa vie à explorer.

— Je vois que vous êtes de nouveau sur pied, sourit Siguir, amusée par la réaction du vieux mage. J'ai bien cru plusieurs fois que vous alliez finir par arpenter les rues de ma ville de l'autre côté. Heureusement que vous étiez entre de bonnes mains.

— Il y a encore quelque temps, j'aurai été heureux de la découvrir, surtout si ce que l'on dit dessus est vrai, répondit-il en reprenant contenance. Cependant, j'aimerai à présent profiter un maximum de ma nouvelle famille et veiller sur elle aussi longtemps que je le pourrais.

— ça, ça n'est pas à moi d'en décider. Il s'agit plus du domaine du destin et de la mort et l'un comme l'autre restent très secrets. Si je dois cependant me fier à mes propres sens, je dirai que vous n'avez pas à vous en faire de ce côté-là. Et puis, s'il vous arrive quelque chose, ma chère amie sera là et trouvera une solution pour que vous vous en remettiez.

— Vous m'en voyez à la fois ravi et rassuré. Mais ce ne doit pas être moi la raison principale de votre venue et de notre présence ici, n'est-ce pas ? Après tout, c'est Wendy qui était invitée avant tout.

— En effet, j'ai bien demandé à Zuria de te faire venir pour te parler. Asseyez-vous, je vous en prie.

Pendant que la jeune fille prenait place sur le grand canapé, entourée de son ami et de son grand-père, la dirigeante de la ville amena un plateau sur lequel était posé plusieurs tasses qui contenaient le fameux liquide doré qui remplaçait le thé. Une fois celles-ci distribuées, la première dragonne apporta une panière remplie de gâteaux en tout genre avant de s'asseoir à côté de la déesse.

Si voir ces douceurs sucrées amusaient Wendy qui se remémorait ce qu'avait dit Lig et se l'imaginait revenir à la maison en roulant à cause de tout ce qu'il avait mangé, cela ne contrebalançait pendant pas avec l'inquiétude d'avoir été convoquée par la déesse de la magie.

— Pas la peine d'être aussi anxieuse, tout va bien, la rassura immédiatement Siguir.

— Elle se détendra pendant la discussion, avec son vécu, attendre le pire dès le début est devenu comme un système de défense pour elle.

— Et ça fonctionne, je n'ai qu'une seule envie, c'est de la prendre dans mes bras pour lui faire un câlin, commenta la déesse.

Un chiot... Wendy avait plus l'impression qu'ils parlaient d'un chiot plutôt qu'elle. Était-ce vraiment l'image qu'elle renvoyait ? Un petit animal apeuré qui donnait envie qu'on le caresse pour le rassurer ?

— Et encore, elle n'est pas à son maximum, enchérit George dont la stupeur de sa rencontre avec la déesse de la magie était passée.

— Eh ! protesta la jeune fille.

— Ça n'est pas un reproche, c'est vrai ! se défendit-il. Tu n'es heureusement pas du genre à en jouer, mais si c'était le cas, tu pourrais aisément manipuler de nombreuses personnes en jouant sur ça. La déesse Siguir a raison, lorsque tu es effrayée ou anxieuse, la première chose dont on a envie, c'est de te prendre dans nos bras pour que tu ailles mieux.

Wendy tome 2 : La cité volanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant