Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 2

 — Passons à présent à toi, Wendy, sourit Zuria.

— Vous connaissez mon nom ? s'étonna la jeune fille.

— Bien sûr. Après tout, c'est toi qui a reçu notre invitation. J'avais peur que tu n'arrives pas à temps. Je suis donc soulagée de te voir ici aujourd'hui.

— C'est grâce au père de Lig que nous avons réussi, l'un de vos descendants si j'ai bien compris.

— Si c'est le cas, nous y viendrons le moment venu. Raconte-moi ton histoire.

Avec sa timidité habituelle et sa discrétion naturelle qui faisait qu'elle n'aimait pas beaucoup être le centre de l'attention et parler d'elle, Wendy commença le récit de sa vie. Si elle restait vague au départ, tout comme l'avaient fait Lig et Clara, elle se rendit rapidement compte que la dragonne voulait absolument tout savoir dans les moindre détails.

La jeune fille aborda donc sa vie avec ses parents, leurs problèmes de jeu, d'alcool et la façon dont elle était traitée comme une esclave bien avant qu'on ne lui attache un collier en fer autour du cou.

Pour quelqu'un qui vivait dans une ville où l'argent n'existait pas, cela paraissait compliqué de bien lui représenter le démon que cela représentait. Ils n'avaient visiblement pas ce genre de problème d'enfants maltraité non plus.

Wendy continua son histoire en évoquant les dettes qu'ils avaient finies par accumuler et la décision qu'ils avaient pris de vendre sa liberté pour pouvoir les rembourser et ainsi continuer à boire et jouer comme ils l'avaient toujours faits.

Si son arrivée en tant que marchandise sur le marché aux esclaves n'avait duré qu'environ une heure, ce souvenir était tellement marquant qu'elle le développa en détail. Lorsqu'elle évoqua les personnes qui avaient voulu l'acheter pour en faire une esclave sexuelle, son corps se remémora leurs mains qui se baladaient sur elle et se mit à trembler.

Consciente qu'il s'agissait d'un réel traumatisme pour sa sœur qui se remémorait cet épisode de sa vie avec courage, Clara passa ses bras autour d'elle et l'enserra pour la réconforter. Si Wendy pensait que Zuria resterait stoïque, elle remarqua qu'elle arborait un visage crispé, tout comme ses mains qui s'étaient refermées au point d'en faire blanchir ses phalanges.

Son regard trahissait aussi la colère et le dégoût qu'elle avait pour ces personnes. Par moments, l'ancienne esclave avait l'impression de voir passer des flammèches d'un bleu azur dans ses pupilles. Son histoire la touchait réellement, comme si ce qu'elle racontait était arrivé à l'un de ses propres enfants.

— Je t'ai demandé des détails, mais si te les remémorer te fait du mal comme je vois que c'est le cas, n'hésite pas à les omettre. Je préfère qu'il y ait des trous dans ton histoire plutôt que tu sois un peu mal à l'aise.

— Ça va aller, assura-t-elle en se reprenant un peu. Finalement, ça n'est pas eux qui m'ont achetée, mais une autre personne riche et influente.

— Celui que nous soignons ?

— Sa fille.

Continuant son histoire, Wendy raconta comment, en l'achetant, cette femme l'avait sauvé des pédophiles. Ça n'était cependant pas pour vivre une vie merveilleuse, affranchie et heureuse, mais bien pour être son esclave, comme de nombreuses autres personnes. Rien qu'un outil au service de sa famille.

En cela, la dragonne était étonnée qu'elle soit aussi attachée à une personne qui faisait partie de cette famille. Wendy expliqua alors qu'elle n'avait pas encore rencontré George à ce moment-là. Elle enchaîna donc avec sa première tâche qui avait aussi mené à sa première punition.