Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 13

 De retour à la maison, George, Wendy et Fréone avaient été accueillis par un Lig qui arborait un large sourire. Il était celui qui les avait prévenus qu'ils étaient attendus chez Zuria et, visiblement et contrairement à ce qu'il avait laissé croire, le dragon était parfaitement aux faits des sujets qui avaient été abordés. La première question qu'il posa, à savoir ce que leur voulait la dirigeante, ne trompait personne.

Une seule personne ne savait rien de tout ceci. Clara devait être rentrée seulement quelques minutes avant eux et ce devait être pour elle que Lig avait demandé pourquoi ils avaient été convoqués.

Le sujet principal ne fut cependant pas le premier abordé. Wendy préféra reprendre les choses par ordre chronologique et commença donc par les questions que Zuria avait posé sur son apprentissage auprès de Garada. De ce côté, Clara était rassurée que la dirigeante soit consciente du problème. Tout comme le reste de la famille, elle se demandait pourquoi la première dragonne semblait avoir les mains liées dans cette histoire. Lui faire changer de maître, sachant que tous les partis le souhaitaient ne devait pourtant pas être si compliqué !

Tandis qu'ils passaient à table, la jeune apprentie en vint enfin à la raison principale de cette convocation. Même si elle savait qu'une telle rencontre avait déjà eu lieu, elle fut tout de même étonnée que la déesse de la magie soit derrière tout ceci. Elle fut d'autant plus surprise en entendant la raison de cette réunion.

Vu que la chevaucheuse avait toujours vécu dans un pays qui reniait les dieux et que le statut d'esclave qu'elle avait porté plus de la moitié de sa vie n'aidait pas à la compréhension de ce genre de chose, elle n'avait elle aussi aucune idée de ce qu'était une prétendante.

— devenir la prochaine déesse de la magie ?! s'exclama-t-elle finalement après avoir reçu toutes les explications.

— Ça n'est pas encore le cas, précisa Wendy. Pour le moment je n'ai fait que réussir un test qui doit montrer que j'en ai le potentiel. Vous allez encore dire que je me dévalorise et que je manque de confiance en moi, mais pour moi il y a beaucoup de mages bien plus doués ou d'apprentis plus prometteurs qui seraient de meilleurs choix.

— Je te l'ai déjà dit, ça n'est pas quelque chose qui peut se mesurer à ton âge. J'ai d'ailleurs un exemple qui me vient en tête. A Trémiss, le précédent directeur de l'académie de magie était réputé pour être l'un des mages les plus puissants du monde. Cependant, si on regarde son passé, c'était loin d'être gagné. Il était bien souvent le dernier de sa classe et ça n'est qu'à force de travail, de persévérance et grâce à l'aide de ses amis qu'il a pu progresser. Tout ça pour dire que le potentiel que tu as actuellement ne reflète pas celui que tu auras plus tard.

Si tel était le cas, elle n'était pas prête de révéler son plein potentiel avec un maître comme Garada, se dit-elle. Tant que Zuria n'accepterait pas de changer, son apprentissage de la magie de Lutalica tournerait au ralenti. Si seulement elle connaissait les raisons de ce refus, elle pourrait peut-être y faire quelque chose !

Alors que le repas continuait, Lig avait donné l'excuse parfaite pour que George et Fréone le bombardent de questions. En évoquant le passé avec cet ancien directeur d'académie, le vieux mage avait alors demandé s'il l'était encore lorsque la prétendante à l'incarnation de la vie était élève là-bas.

Ne se doutant de rien, le dragon répondit que oui et qu'il la connaissait d'ailleurs très bien. En annonçant cela, le piège s'était refermé sur lui. A partir de cet instant, il fut tellement occupé à répondre à leur question qu'il ne put presque plus toucher à ce qui se trouvait dans son assiette.

L'histoire de cette prétendante avait commencé par un drame et son adolescence avait été une succession d'épreuves à peine imaginable pour Wendy. Un titre qu'elle avait déjà entendu quelque part revint à ses oreilles lorsque Lig aborda la guerre entre Trémiss et Istram. Le dragon avait participé à la bataille finale où elle avait tenu, presque à elle seule, toute l'armée d'envahisseur grâce à une armée de squelettes. Si pour le royaume qu'elle défendait ce fait d'armes avait été salué pour les nombreuses vies de soldats épargnés ce jour là, pour la fédération elle était devenue la nécromancienne. Une personne redoutée, cruelle et dérangée qui s'esclaffait au milieu du champ de bataille, une description bien loin du portrait qu'avait dressé le dragon.