De la même manière qu'elle avait dû attendre lorsque Clara avait été soignée après sa chute, Wendy dut faire preuve de patience avec un certain sentiment d'impuissance face à la blessure de Lig. Heureusement, une aile de dragon semblait plus facile à soigner qu'une colonne vertébrale et elle pouvait voir la partie endommagée se réparer peu à peu. Cela aurait sans doute été plus vite avec un nombre plus important de soigneurs, mais le reste de la ville se trouvait encore sous l'emprise de la poudre soporifique de Garada.
Après deux longues heures, seule une fine cicatrice subsistait encore comme témoin de sa blessure. La dragon s'assura alors qu'il pouvait de nouveau voler et, après quelques battements d'ailes, redescendit sur terre, satisfait. Il reprit alors forme humaine et rejoignit sa bien aimée qu'il s'empressa de prendre dans ses bras avec un large sourire.
Bien qu'il soit habituellement du genre à s'interposer lors de ce genre de rapprochement, cette fois-ci, Liberté n'en fit rien. Peut-être avait-il compris la raison de leur joie et que briser un tel moment était mal venu. L'hippogriffe préféra donc se rapprocher de l'autre personne qu'il adorait tout particulièrement et alla quémander des caresses à Zuria.
Wendy, qui ne voulait pas non plus les interrompre, suivit Liberté, mais se rendit plutôt auprès d'Agabir. Le mage, assis dans l'herbe et visiblement épuisé après ce qu'il avait fait, regardait le couple avec un large sourire.
— Merci d'avoir été là pour les soigner... Tous les deux.
— C'est normal. Quel monstre je ferai si j'avais les capacités de venir en aide à des amis, avec comme contre-coup une simple fatigue passagère, et que je ne le faisais pas ? Et puis, cela me donnera une bonne excuse pour demander un nouveau banquet à George ! s'esclaffa-t-il.
— Tu es toujours le bienvenu chez nous, répondit-elle. Moi par contre, je me sens bête.
— Pourquoi ça ?
— Depuis que nous sommes arrivés ici, tu as toujours été là pour nous et il a juste fallu que Garada dise qu'il travaillait avec toi pour que je doute de toi.
— Tu ne m'a pas rapporté précisément ce qu'il t'a dit, mais de ce que j'ai compris, il était persuadé lui aussi d'agir pour la cause que je défendais autrefois. Les mensonges les plus durs à percer à jour sont souvent ceux que le menteur lui-même pense vrais. Et puis, tu ne m'as pas sauté dessus pour me ligoter, tu es venue vers moi avec prudence pour me poser tes questions.
— Quand Lig a dit qu'il te voyait allongé sur le balcon à côté de Zuria, j'ai cru que c'était elle qui t'avait assommé parce que tu avais tenté quelque chose, lui avoua-t-elle. Vu qu'elle n'était pas endormie, je me suis dit que la poudre verte n'avait pas ce genre d'effet.
— Pour les humains, la verte et la rose ont le même effet, répondit la dragonne qui suivait la conversation tout en caressant Liberté.
— Vous avez dit que c'était quelque chose d'ignoble pour les dragons, mais qu'est-ce qu'elle fait exactement ?
— Si le dragon se trouve sous une forme humaine, ses pouvoirs sont grandement diminués. Le sort que j'ai lancé à Lig était à peu près le maximum que je pouvais faire à cet instant.
— Et sous la forme d'un dragon ?
— Cette poussière est mortelle. Je ne sais pas comment Garada s'est débrouillé pour la recréer. Aucun grimoire dans cette ville n'en parle.
— Il l'a peut-être apprise en prenant contact avec Istram, supposa Wendy. Il a utilisé un sort d'en bas qui permet de communiquer grâce à un miroir.
— C'est donc pour ça que tu avais demandé une telle chose lors du repas en l'honneur de ceux qui ont soigné Clara, commenta la dragonne.
— Je ne l'avais surpris en train de parler dans la langue du continent et lorsque je me suis annoncé, il avait mis fin au sort, mais j'ai tout de même eu le temps de voir le cercle magique avant qu'il ne disparaisse. Mais Lig m'a aussi dit qu'il avait essayé d'utiliser ce sort, sans succès.
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Wendy tome 2 : La cité volante
FantasyLibérée de ses chaînes d'esclave et arrivée à destination dans la ville des premiers mage, Wendy peut enfin se poser et vivre pleinement sa liberté sans craindre d'être rattrapée par celle qui avait fait d'elle sa propriété. Tout n'est pas entièreme...