Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 18

Suite aux événements qui avaient failli faire perdre à Clara l'usage de ses jambes, le comportement de Liberté s'était grandement amélioré. Après deux jours de repos à la fois pour la chevaucheuse, mais aussi pour l'hippogriffe qui n'avait rien mangé durant trois jours, une nouvelle chance lui avait été donné pour retenter de voler avec Clara.

Toujours accompagné de Lig qui, cette fois-ci, ne se tenait pas à l'écart mais bien à côté de lui, Liberté suivait bien les indications de sa chevaucheuse. De son côté, Clara savait qu'il s'agissait d'une bête intelligente, qu'il savait ce qu'il faisait et qu'il avait pris conscience de la personne qu'il portait sur son dos. Ainsi, elle ne lui donnait que peu d'indication et le laissait faire pour le reste.

Liberté était tellement appliqué dans ses exercices que Savara affirma qu'ils donnaient l'impression de voler ensemble depuis plus d'un an. L'erreur des jeunes chevaucheurs étaient bien souvent de croire qu'ils savaient mieux que les hippogriffes comment voler et donnaient trop d'instructions qui rendaient le vol plus fatiguant pour leur monture.

Wendy, qui avait assisté aux exercices aux côtés de l'instructrice s'était alors demandé quels ordres pouvaient épuiser un hippogriffe. Comme exemple simple, la chevaucheuse expérimentée avait cité le fait de toujours vouloir garder une altitude constante. S'il n'y avait aucun impératif de le faire, il valait mieux laisser faire la bête qui ressentait parfaitement les courants ascendants et descendants qui pouvaient le porter sans qu'il ne se fatigue.

Ce concept était flou pour les humains, surtout ceux comme Wendy qui ne volaient qu'occasionnellement en tant que passagère. Cependant, Lig qui, au même titre que les hippogriffes, volait avec son propre corps, pouvait attester de la véracité de ce qu'elle disait ici. Le dragon comparait ça au fait de nager dans une rivière. Le faire à contre-courant tout en cherchant à garder la même allure épuisait, alors que se laisser porter en ne cherchant qu'à garder la tête hors de l'eau économisait grandement l'énergie. Ici, c'était la même chose, sauf qu'au lieu de garder la tête hors de l'eau, il s'agissait de se contrôler pour ne pas être emporté et aller trop haut ou trop bas.

Au soir, pendant le repas, le couple et la jeune fille avaient raconté cette superbe journée au grand-père de la famille. Depuis que Zuria lui avait demandé de la suivre tandis qu'ils allaient chercher Liberté, George était plus souvent absent. Si cela pouvait inquiéter ses petites filles, l'ancien mage assurait qu'il n'y avait rien d'alarmant. La première demande était pour lui remettre la liste des noms et coordonnées des mages qui avaient participé aux soins de Clara et, peu à peu, cela avait dérivé sur des discussions culinaires en vue du festin qu'ils voulaient organiser. Intéressée par les recettes du continent, elle lui avait alors proposé de revenir les jours suivant pour continuer cette discussion.

Pour avoir été à ses côtés à chaque instant pendant plusieurs mois en tant qu'esclave, puis en tant que petite-fille, Wendy le connaissait bien et avait l'impression qu'il ne leur disait pas tout. Elle ne détectait cependant rien non plus qui pouvait lui faire penser que ce qu'il ne voulait pas leur dire était grave.

— Si vous parlez cuisine et qu'elle veut tester les recettes, j'en connais un qui va prendre du ventre, plaisanta Clara.

— Je vais finir par exploser si ça arrive, se désola Lig.

— J'essaierai de lui donner le plus de recette légère pour que ça n'arrive pas. Quoi qu'il en soit, Wendy ?

— Oui ?

— Clara s'est totalement remise de sa blessure et je t'ai laissée tranquille jusqu'à ce que tu assistes à la nouvelle tentative de vol de Liberté avec ta sœur, mais il va être temps pour toi de reprendre ton apprentissage.