Wendy tome 2 : La cité volante

Chapitre 11

 Deux semaines s'étaient écoulées depuis que George s'était réveillé. Quels que soient les aspects, la vie de Wendy allait en s'améliorant. La famille qu'elle avait toujours rêvé d'avoir était enfin réunie et semblait aussi unie que si leur lien était celui du sang. Comme elle l'avait espéré depuis on arrivée à Lutalica, la jeune apprentie mage avait pu faire visiter à son grand-père tous les endroits remarquables de cette ville et retournait souvent à certains endroits avec lui, rien que pour le plaisir de s'y balader.

Du côté de son apprentissage, tout s'était aussi débloqué. Garada respectait sa parole et lui enseignait la magie chaque matin. Il n'était pas vraiment patient et sa pédagogie laissait clairement à désirer, mais au moins elle ne restait pas assise sur une chaise à ne rien faire d'autres que le regarder fabriquer ses potions.

De toute façon, Wendy ne comptait pas sur lui pour approfondir les sujets et se contentait d'engranger les connaissances qu'il lui donnait. Si elle voulait aller plus loin, c'était à son retour chez elle qu'elle le faisait. Agabir en avait terminé avec les enseignements à son apprenti, mais n'avait pas réussi pour autant à obtenir l'autorisation d'enseigner la magie à la jeune fille. Cependant, rien ne lui interdisait de satisfaire la curiosité de George.

Ainsi, pendant que Wendy était avec Garada, George passait ses journées avec Agabir et apprenait lui aussi la magie qui était pratiquée dans cette ville. Lorsqu'elle avait une question, elle ne le posait donc pas à Garada qui allait sans doute souffler d'exaspération sans pour autant lui répondre, mais la notait pour la confier à son grand-père qui servait alors d'intermédiaire afin que leur ami de Lutalica lui réponde.

Lorsque la matinée touchait à sa fin, la jeune apprentie passait derrière les fourneaux. Garada était du genre à ressortir ses fioles et ses instruments d'alchimie dès qu'il en avait terminé avec son apprentie, si bien qu'elle devait se débrouiller si elle ne voulait pas passer la journée avec le ventre vide.

La personnalité de l'alchimiste changeait cependant du tout au tout l'après-midi. Bien que les potions qui se trouvaient dans le grimoire de magie du continent de Wendy soient considérées comme basiques et réalisables pour des débutants, Garada ne les connaissaient pas et cherchait d'ailleurs, pour la plupart, à les réaliser depuis un long moment sans pour autant y arriver.

Vu qu'il avait besoin d'elle comme traductrice, il se montrait alors beaucoup plus ouvert et sympathique. Cette fausse gentillesse, uniquement intéressée, déplaisait à la jeune fille. Elle ne fit cependant aucune remarque, préférant cela à son caractère antipathique habituel.

Une fois libérée pour le reste de son après-midi, Wendy rejoignait, comme à son habitude, Fréone. Leur programme avait cependant changé depuis le réveil de George. Là où ils allaient auparavant aider Clara avec son hippogriffe, les deux enfants rejoignaient à présent la maison de Wendy pour retrouver l'ancien mage.

Pour la jeune fille, il était hors de question qu'il arrête de lui apprendre sa magie et son ami était tout aussi intéressé qu'elle. Si le vieil homme trouvait que cela leur faisait de grosses journées, il ne pouvait que céder face à l'insistance des deux enfants.

George avait tout de même posé ses conditions avant d'accepté et s'était rendu auprès des parents et de la personne qui enseignait la magie à Fréone pour à la fois demander leur autorisation et juger de l'intensité des enseignements qu'il pouvait donner.

Il en était ressorti qu'ils étaient d'accord, mais que ce qu'il apprenait était déjà conséquent, donc que ces cours supplémentaires devaient être légers. En bon pédagogue, contrairement à Garada, George avait su parfaitement s'adapter à cette contrainte, si bien que la plupart de ses enseignements prenaient plus la forme d'un jeu que d'un véritable cours.