CHAPITRE I-12 : Unfortunate reaction

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Je suis absolument gelée. Ce qui est étrange, on est presque en Mai, le temps est plutôt bon, mais je n'arrête pas de me mordre la langue pour ne pas claquer des dents. J'ai des frissons et je tremble légèrement. Soit mon corps commence à me lâcher, soit je suis en train de me rendre malade de colère. Et autant j'aime pas être en colère, autant on a pas besoin d'une autre morte aujourd'hui.

Cette semaine. Cette semaine, Sam, il est mort il y a trois jours.

Bon sang, et en plus la cuisine ne me rapporte absolument rien ! C'était Eléanor, Héloïse et Ife qui ont cuisiné il y a trois jours, et elles ont fait des trucs plus légers qu'un gros repas pour nous faire reposer nos estomacs.

Je soupire, pour au moins la trentième fois aujourd'hui, et je pense que Génésis commence a en avoir marre vu comment elle me regarde. Eh, j'y peux rien si j'émotte Génésis !

Je n'arrête pas d'ouvrir et fermer les placards, bouger les affaires à l'intérieur, ouvrir les bocaux, tout pour le moindre indice. Mais comme le lait, je ne trouve rien qui ne soit allergène. Donc a moins que le coupable ait caché l'ingrédient... Bordel !

Je claque le placard et laisse échapper un grognement. Je sais pas combien de temps il me reste, et j'ai rien du tout ! Pas la moindre preuve, pas le moindre indice ! Bordel, je suis censée faire quoi, moi, hein ?! Laisser faire des gens en qui je ne peux pas faire confiance ?? Je suis déjà repassée derrière Morgan et Génésis trois fois au moins.

« Sam-

- AH ! »

Je me retourne rapidement vers Morgan, sa main s'étant posée sur mon épaule sans me prévenir. Et je sais que c'est uniquement la peur et la surprise qui fait rougir mes oreilles, pas du tout la honte. Je refuse.

« ... Je crois que t'as besoin d'une pause.

– Après le procès, tu veux bien ?

– Non. » je ne peux pas trop l'empêcher de me porter sans le moindre problème avant de me poser sur un des plans de travail. Et oui, là, vraiment c'est pas la honte qui me fait rougir. « Sam, t'es en train de spiraler, là.

– Je veux pas dire, mais il a raison. Je t'ai entendu soupirer au moins trente fois, et je pense pas que ce soit une bonne chose, que tu t'enfermes dans la recherche de preuves comme ça.

– Mais on est en pleine enquête!

– Et si tu nous claques dans les doigts, elle servirait à quoi, cette enquête ? Passer à quatorze survivants et toujours pas de preuves ? » Je n'ai rien à redire à ça, et on dirait que Génésis prend ça comme une invitation à continuer. « Je sais pas à quel point lui et toi étiez proches Sam, mais te tuer à la tâche, c'est pas lui rendre justice.

– Mais... Qu'est ce que je suis censée faire alors ? Laisser d'autres faire ?

– C'est pas ce qu'elle a dit, Sam. » Morgan se pose à côté de moi, ses mains serrées devant lui. « On te dit pas de laisser les gens faire, on te dit de faire attention à toi. Car si tu te rends malade, ça va pas aider. »

Je soupire, et après un moment, c'est avec une certaine hésitation que je pose ma tête sur l'épaule de Morgan, après qu'il m'y ait invité. Est-ce que je surréagis ? Les premiers meurtres... En général c'est là où les gens sont soit les plus prêts à aider, soit à dénoncer un suspect. Est-ce que je m'angoisse pour rien ?

Je soupire, encore une fois, alors que Génésis vient s'installer à ma gauche et qu'elle se pose contre moi. On a l'air d'une fine équipe, rangés dans un ordre de taille comme ça. Mais ça a le mérite de me faire sourire.

« Peut-être qu'il a ramené un truc dans sa chambre.. ? Après tout, cachette ou pas, on devait quand même y dormir. »

Génésis a raison, et c'est avec les membres bien plus lourds que nous montons à l'étage. Je vois Mélissa et Abel dans le salon, en silence. Je suppose qu'entre Mélissa qui parle mal l'anglais et Abel qui n'a pas l'air de s'y connaître en français, ça rend la discussion compliquée...

Quand nous arrivons devant la chambre de Fantôme, je vois que Ife et Isla sont déjà là, l'air en pleine interrogation. Et je n'ai pas le temps de poser une question que Génésis s'avance, canne la première vers nos camarades.

« On dérange ?

– Pas du tout ! Mais on a rien.

– C'est à peine si les draps avaient été touchés, il semblerait qu'il ne passait pas beaucoup de temps ici.

– Il m'avait dit qu'il restait surtout dans... l'endroit où on l'a trouvé.

– Mhhh... » Ife pose une main sur sa bouche, l'air perdue dans ses pensées. « Dites, vous savez pourquoi vos noms sont indiqués ? Car, connaissant les Monokuma, c'est pas anodin.

– J'avais assumé que comme dans les autres Tueries, on est innocentés car on a vu les corps en premier sans être coupable. » ... Ça fait sens, pourquoi je n'y ai pas pensé ? Réfléchis parfois Sam ! « Ça ferait sens, pour que personne ne puisse essayer de tromper tout le monde.

– Ça m'a l'air logique, oui. Bien qu'à l'heure actuelle, il n'y a qu'un seul de nos camarades que je peux imaginer faire ce genre d'action.

– Quoi, Kozma ? Il a l'air de tenir à survivre, pourtant.

– Tu as peut-être raison, Isla. Vous avez trouvé quelque chose, toutes les trois ?

– Nan. On a tourné, retourné, re, retourné la cuisine mais rien. T'as une idée, vu que tu t'en occupais hier.

– Je surveillais surtout Eléanor, elle a tendance à s'emballer dans ce qu'elle fait, et je n'étais pas d'humeur à tout ranger ce soir-là. Mais non, je n'ai rien vu de sa part, ou celle d'Héloïse qui ait pu faire une telle réaction allergique.

– Je vois...

– Vous pensez que quelqu'un est allé voir la cachette ? Car, je sais qu'Observateur en a enlevé le corps, mais il doit y avoir des indices nan ? »

Attends.

Oh bordel, comment j'ai pu louper ce détail.

Je ne prends pas le temps de les faire attendre alors que je cours vers la cachette, un escabeau a été posé sous la trappe, et je monte donc avec facilité. Et sans corps, je peux regarder avec facilité les paquets de chips pas finis, les bouteilles de soda et...

Oh.

Je récupère quelque chose qui, si je n'avais pas vu le dossier, aurait été sans importance.

Mais la chose, la créature que je tiens entre mes doigts, et montre à Morgan et Génésis qui m'ont rejointe est sans l'ombre d'un doute l'arme du crime. Et je sais qu'ils sont d'accord avec moi.

Une sonnerie retentit et la voix de Monokuma résonne dans les bâtiments pour la seconde fois aujourd'hui. Rendez-vous dans le tribunal, sous le dôme de verre. Et maintenant, il est temps de trouver le coupable.


Observing End [LPM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant