Observing End [LPM]

CHAPITRE II - 23 : Comment ça a commencé ?

Quatorze pupitres.

C'est la seule chose qui me frappe, quand je rentre dans la pièce au blanc aveuglant. Les pupitres des décédés précédant ce meurtre ont disparu, même pas de portrait pour les honorer, contrairement à Sam et Isla, qui ne laissent aux côtés de Morgan et d'Eleanor que des cadres.

Rien pour témoigner que Fantôme ou Mélissa aient pu ne serait-ce qu'exister.

Eleanor et moi sommes les premières arrivées, les autres nous suivant de peu. Je pars m'installer après que Eleanor fasse le premier mouvement, et je n'ose pas regarder qui que ce soit avant qu'eux aussi ne prennent place sur le cercle de la mort. Chacun a sa réaction, allant d'un hoquet surpris au sifflement admiratif.

Je relève enfin les yeux, et comme promis c'est Eleanor qui me fait face, comme lors du premier procès. A ma droite, Ife tape nerveusement des doigts sur son bras, un rythme rapide et sans réel sens, juste là pour permettre au stress qui parcourt son corps de s'évacuer un peu. Tout son opposé, Achroma reste de marbre à ma gauche. Un masque, je le sais bien, juste un moyen de donner l'impression qu'elle maîtrise ce qu'il se passe quand elle est tout aussi paumée que nous.

Enfin, après ce qui ressemble a une éternité l'Ultime Observateur rentre, scellant l'heure de début de ce procès. Le soleil commence à descendre dans le ciel, est-ce que notre enquête à vraiment duré si longtemps ? Il prend place dans le siège au centre de notre cercle des damnés, ne regardant nulle part en particulier.

« Merci d'être tous arrivés si vite pour le procès concernant les morts de l'Ultime Cryptozoologue nommée Samuel Carter ainsi que de l'Ultime Surfeuse nommée Isla King. Comme la dernière fois, vous disposez de tout le temps dont vous souhaitez, mais une fois que vous déclarez à la majorité être prêts à voter, aucun retour en arrière ne vous sera offert. »

Son ton est mécanique, comme un texte de théâtre étudié mais jamais joué. La froideur d'un robot venant d'un humain fait de chair et de sang.

« Vous parlez tous ici l'anglais couramment, ainsi je n'ai pas jugé nécessaire de vous offrir ce que mademoiselle Moulin avait lors du précédent procès. Enfin, les mêmes règles s'appliquent quant aux conditions de survies, coupable comme innocent. Si vous avez des questions, je suis à votre disposition.

– J'en ai une. » Abel ne perd pas de temps avant de prendre la parole suite à Monokuma, attirant son regard bleu sur lui. « Deux, en vérité. Pour commencer, pourquoi ne pas avoir marqué les témoins innocents, cette fois-ci ?

– Je me dois de rendre ces procès ne serait-ce qu'un peu intéressants. Savoir qui est ou non coupable ici vous aurait rendu les choses bien trop simples j'en ai peur.

– Huh. » Personne n'a l'air de le croire. Est-ce que c'est vraiment sa décision ou bien est-il sous les ordres de le faire comme tant d'autres ont dû dans le passé ? « Ensuite, que se passe-t-il s'il y a deux meurtriers ? Une hypothétique, bien sûr.

– J'obéis par la règle de qui tue en premier obtient le droit de sortir ou la punition de mourir. »

Donc... Savoir qui est morte en première est notre priorité ici. Mais est-ce que c'est même juste pour l'autre victime de ne même pas chercher qui l'a tuée ? Bien sûr que non, et Monokuma le sait très bien.

Ce procès pourrait durer pendant des jours, et c'est à moi de mener le rythme.

Comme si j'en étais capable.

Mais le silence règne à présent, tout le monde retient son souffle, attend de savoir qui parlera le premier, qui prendra le relais en premier. Un jeu que nous souhaitons tous perdre.