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Londres est un pays magnifique, le climat n'est pas si terrible qu'on me l'avait dit.
On est ici depuis deux semaines, Kai m'a montré la maison d'édition où il a signé, j'ai également revu ses parents qui n'ont pas beaucoup changé et on a trouvé une clinique qui peut le soigner.
Avec l'argent qu'on a gagné pendant la compétition de pêche, je supervise cette thérapie pour que Kai ne soit plus si ... accro, on va dire.

Tante Shang est restée aider Thaï et Chen avec le bébé. Je lui ai proposé de venir avec moi et de l'emmener en Italie pour qu'elle revoie maman. Mais elle a refusé, loyale comme elle est.
Quant à mes gardes, elles sont adorables. Elles prennent soin de moi et ne me laissent jamais errer dans les rues sans surveillance. Surtout quand je suis avec Kai.

Quant à Vianetta, elle me suit partout comme mon ombre, elle a peur que je m'écroule ou que j'éclate en sanglot dans les rues.
Elle n'a pas vraiment faux. Je pleure souvent dans mon lit ou sous ma douche, je ne cesse de repenser à oncle Lee. Il n'avait pas peur, il ne pensait pas que j'allais lui faire ça et à vrai dire, moi non plus.
J'ai lu la surprise dans ses yeux au moment où j'ai tiré. C'était vraiment la vision la plus épouvantable de ma vie. Je n'y crois toujours pas.
Et dire que cet homme m'a hébergé, c'était un ami de la famille. Et moi, je l'ai tué.

À chaque fois que j'y repense, mes larmes coulent le long de mes joues. Je ne peux pas m'en empêcher.
Je pense également à la pauvre première Leïk, qui espère revoir son mari, un jour.

Vianetta: Eh oh, je te parle, Madame tête en l'air.

Moi: Désolé.

Vianetta: Timéo t'a déjà enseigné ses réticences à propos des "désolés" ?

Moi: Oui, il m'a dit qu'un chef de mafia ne demande jamais pardon. Bref, je repensais à la première Leïk. Comment est-ce qu'elle va, et comment ira-t'elle en apprenant qu'en voulant la protéger, son mari y a laissé sa vie.

Vianetta: Tu as pensé à devenir philosophe ou poète ou écrivaine ? Parce que tu parles étrangement.

Moi: C'est juste que ces derniers temps, je pense que j'ai mûri d'un coup. Tu vois ? J'ai l'impression de ne plus me reconnaître.

Vianetta: Mais non, voyons. Tu es Ambre Liwan-Giordano. Tu es toujours la même Ambre.

Moi: La même Ambre avec non seulement un nom en plus, mais aussi, un être humain en plus.

Vianetta: C'est vrai que ton ventre commence à s'arrondir.

Moi: On le voit très bien, tu veux dire.

Vianetta: Tu as déjà allé au gynécologue pour le voir ?

Moi: Non, enfin, après tout ce qui s'est passé, je pense que j'ai oublié. Mais c'est un événement important, non ? Comment est-ce que j'aurais pu oublier un truc pareil ?

Vianetta: On dirait que la drogue a eu un effet secondaire.

Moi: La drogue ? Non, je n'en consomme pas !

Vianetta: Si, tu étais sous l'emprise de la drogue pendant un bon moment. Même au moment où tu as conçu cet enfant, tu étais droguée.

Moi: C'est vrai. Je ne me suis réveillée que deux mois après.

Vianetta: Il faut améliorer la drogue, dans ce cas. J'espère qu'elle n'a pas eu d'effet sur ton bébé.

Je place ma main sur mon ventre arrondi.

Femme d'un mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant