Je me réveille dans une chambre maculée de blanc, mes yeux se posent sur un Isaac endormi dans le fauteuil près de mon lit d'hôpital puis sur ma cheville plâtrée. Bordel, je me suis cassé la cheville. Mon souffle irrité réveille Isaac et il appelle tout de suite un médecin.
- Mademoiselle Mickaels, vous êtes réveillée.
Non, non je dors encore. Imbécile.
- Comment vous sentez-vous ?
- Bien, ça va.
- Votre cheville est cassée, nous vous avons posé un plâtre comme vous avez pu le voir. Une semaine de repos complet puis deux semaines où vous pourrez reprendre une vie à peu près normale. On vous enlèvera le plâtre ensuite. Nous sommes à votre disposition si vous avez besoin de quoi que se soit. Vous pourrez sortir demain matin.
- Merci.
Le médecin sort comme il est entré, mon regard tombe dans celui d'Isaac qui est sombre. Mais où mon frère est.
- Ton frère est parti chercher du café, il va arriver.
Comment il a. . .
- C'est ma faute. J'aurais dû insister quand j'ai vu que tu ralentissais.
- C'est pas de ta faute, je t'ai dit que ça allait.
Mon frère entre en trombe dans la chambre, pose les cafés avec violence sur la table au bout de mon lit et s'approche du garçon aux orbes marrons, énervé. Il le prend par le t-shirt et le soulève du fauteuil avec rage pour le coller au mur derrière celui-ci.
- T'as ignoré la blessure de ma soeur pour une stupide course !? hurle-t-il.
- Anthony, lâche Isaac s'il te plaît. Je lui ai dis que j'allais bien, et c'était vrai. C'était l'adrénaline qui parlait mais il ne pouvait pas le savoir. Moi non plus d'ailleurs.
Mon frère reste accroché à Isaac, les jointures de ses poings blanches.
- Anthony, suppliais-je.
Il le lâche non sans lui lancer un regard haineux, viens m'embrasser le front et s'assoit sur le fauteuil à ma gauche. Il prend ma main dans la sienne.
- J'ai appelé maman.
Mon coeur s'arrête. Mes yeux rencontre ceux de mon frère puis ceux d'Isaac. Je commence à paniquer intérieurement, mon coeur s'emballe et frappe ma cage thoracique d'une violence jamais égalée.
- Et ? je réussis à dire, le souffle court.
- Elle a dit qu'elle ne voulait pas venir te voir. Je savais que vous ne vous entendiez pas beaucoup mais pourquoi elle était aussi froide et détachée quand j'ai parlé de ton accident ?
- Je sais pas moi. C'est Marla.
Merde. C'est sorti tout seul. Mes deux mains rejoignent ma bouche.
- Marla ? Depuis quand tu l'appelles Marla ?
Je regarde Isaac, il comprend que j'ai besoin qu'il nous laisse en famille et s'éclipse en me souhaitant un bon rétablissement. Puis mes orbes bleus glace se reposent sur Anthony. Les larmes menacent de couler et ma gorge est serrée.
- Dis moi ce qu'il y a.
Je déglutis avec difficulté, mon frère le remarque. Sa main se resserre autour de la mienne.
- Tu sais. Notre beau-père.
Il se tend de la tête aux pieds.
- Eh ben. Maman, elle elle le savait et et..
Mes larmes coulent, mon corps tremble. Pas parce que j'ai mal à cause de ma mère. Seulement au souvenir de ce que j'ai ressenti quand j'ai appris la vérité.
- Prend ton temps, ok ?
- C'est de sa faute.
- Comment ça, répond mon frère tendu.
- Après que Gabe m'a enfin tu sais. Je suis restée bloquée dans ma chambre. Et Quand je suis descendue. J'ai entendu une conversation.
Un long silence se fait, le temps que je reprenne mon souffle.
- Marla disait qu'elle voulait son argent. Gabe il a... il lui a donné plus que ce qu'ils avaient prévu parce qu'il avait beaucoup aimé me voir pleurer et le supplier d'arrêter. Je pensais avoir mal entendu mais après elle a confirmé ce que je pensais avoir compris. Elle a dit qu'elle était contente d'avoir pu lui rendre service et qu'elle avait été clémente avec le tarif parce que c'était lui. Elle avait tout prévu, Anthony. C'est sa faute !
Je lui hurle dessus. J'ai besoin d'évacuer tout ce stress, cette amertume, cette tristesse. Cette trahison. Je me sens plus mal pour mon frère que pour moi. Son expression est indéchiffrable. Il a enlevé sa main de la mienne, son visage s'est fermé comme une tombe, je vois son pouls pulser dans la veine de son cou. La veine sur son front est prête à exploser mais il ne dit rien.
D'un coup, il semble se réveiller d'un moment d'apathie. Il sort son téléphone et s'éloigne à la fenêtre. Je n'entends rien pendant un long moment, son calme me fait plus flipper que lorsqu'il est énervé.
- Tu peux venir voir ton fils chéri à LA demain ? dit-il sur un ton sarcastique.
Il me lance un regard par dessus son épaule en écoutant la réponse de notre génitrice et tombe dans mon regard paniqué. Il y répond avec une lueur étrange dans les yeux. Ce qui me met encore plus les nerfs sans dessus dessous.
- Très bien, à demain maman.
Dès qu'il raccroche je lui hurle dessus.
- Pourquoi tu l'as appelée !? Bordel je veux pas la voir Anthony. Tu peux pas me faire ça ! JE T'EN SUPPLIE ! NE ME FORCE PAS A L'AFFRONTER.
Quand je reprend mon souffle, un torrent de larmes derrière moi et un deuxième prêt à débouler, mon frère me regarde avec tout l'amour du monde.
- Tu ne la verras pas. Je vais gérer cette histoire tout seul avec elle. Je dois passer des coups de fils, Isaac est dehors. Tu penses que tu peux rester avec lui, le temps que je revienne ? Je ne veux pas que tu restes seule.
Il n'aime pas Isaac. Qu'est-ce qu'il lui prend, putain. Il débloque.
- Je ne suis pas fan de ton nouvel ami, mais il était prêt à me laisser le cogner toute à l'heure. Si il avait vraiment ignoré ta blessure il m'aurait sauté dessus.
- Où vas-tu ? Tu pourrais rester avec moi ?
- Je dois préparer la journée de demain. J'ai des choses à prévoir pour accueillir Marla.
Mes sourcils se haussent de surprise. Il s'est toujours entendu merveilleusement bien avec elle, il prend mon parti et je l'aime de tout mon coeur. Mais cette garce sans nom reste sa mère après tout. Il ne relève pas. Il m'embrasse sur le front et s'en va pour laisser place à Isaac, suivi de Caleb, Max et Katerina.
- Vous êtes là !?
- Bien sûr qu'on est là bébé ! dit Katerina en me serrant fort dans ses bras suivie des autres.
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Personne
RomanceWillow survit. Elle survit depuis CE jour. Étant déjà une jeune femme renfermée et timide, personne ne l'a remarqué. Personne ne sait. Elle va rentrer à l'université, là où personne ne sait ce qui lui est arrivé mais surtout : elle pourra se réinve...