38 - En flagrant délit

110 6 0
                                    

Après avoir discuté pendant quelques heures et fait un karaoké, qui était horrible pour les oreilles de tout le monde, nous sommes aller nous coucher. Ce matin quand je me réveille, Isaac dort encore, ses bras autour de ma tête et mon ventre comme oreiller. Il a l'air si paisible que je n'ai pas le coeur à me lever. J'allume la télé sur les ratz, avec le son au plus bas. Je caresse les cheveux de mon copain en essayant de ne pas rire à cause du dessin animé. Je ne veux pas le réveiller.

Une heure plus tard, il émerge doucement. Son visage m'apparaît quand il lève la tête pour me regarder. Son sourire fait s'envoler une nuée de papillon dans mon ventre.

- Bonjour mon ange.

Sa voix rocailleuse du matin est une douce mélodie à mes oreilles. Il le sait. Je l'embrasse chastement.

- Bonjour toi.

Il sourit encore et se replace sur moi. Je sens ses bras m'entourer la taille avec force, comme si je risquais de m'enfuir. Il embrasse lentement la peau nue de mon ventre en me regardant de temps en temps. La tension monte d'un cran quand sa bouche se rapproche de mon bas ventre, à la lisière de ma culotte. Il me regarde dans les yeux, je lui donne ma permission silencieusement mais il attend.

- S'il te plaît, dis-je alors.

Il retire doucement ses mains de derrière mon dos pour baisser le tissu blanc. Je suis tellement concentrée sur lui que je ne vois pas où mon sous-vêtement fini. Sa main remonte le long de mon mollet, d'une lenteur exquise. Ses lèvres embrassent l'intérieur de ma cuisse, de plus en plus près de mon intimité. Ma peau est brûlante sous ses caresses. Je gigote légèrement, impatiente que sa bouche me touche enfin. Ses lèvres m'effleurent seulement quand sa main remonte sur ma taille. Ma chair sensible fourmille déjà sous sa langue. C'est à la fois un supplice et une libération. Son pouce vient caresser ma fente, avec une petite pression. Je rejette ma tête en arrière quand il me pénètre. Mes lèvres sont sèches à cause de ma respiration hachée. C'est de la torture.

- Isaac. . .

Je sens son sourire s'étirer face à ma supplication. Sa langue accélère ses mouvements en même temps que son pouce et il ne me faut plus longtemps pour que mon corps sois secoué de tremblements. J'ai à peine repris mon souffle que les lèvres d'Isaac s'écrasent sur les miennes. Ce baiser est intense. A ce moment, je lui appartient et il m'appartient.

- J'adore quand tu me réveille comme ça.

- Je sais, répond-t-il. Il me tarde d'être ce soir.

Mes sourcils se froncent sous l'incompréhension.

- J'ai prévue une surprise. Dans le même goût.

Ma confusion laisse place à de l'excitation. Mon humeur s'améliore de plus en plus. Il embrasse mon front avant de partir en direction de la salle de bain. Cette presque routine me frustre légèrement mais après ma réaction de la dernière fois, nous n'avons pas vraiment le choix. Il y a quelques semaines, nous avions commencé le matin sur les mêmes activités qu'il y a un instant. Mais, sans vraiment savoir pourquoi, j'ai tout arrêté quand nous sommes arrivés au moment de la pénétration. On a essayé plusieurs fois sur plusieurs jours différents où l'on avait envie mais à chaque fois, l'idée qu'il me pénètre dès le matin me bloquait. J'ai alors découvert que je n'aimais simplement pas avoir des relations sexuelles complètes le matin.

Mais Isaac étant Isaac, nous avons parlé de ce qui nous conviendrait à tous les deux. On s'est dit qu'il n'y avait pas que la pénétration dans le sexe et que c'était tout à fait normal de s'arrêter aux préliminaires. On fait selon les envie de l'un ou l'autre et il dit que ça lui va. Seulement moi, j'ai l'impression de lui priver de quelque chose. Et même si il me dit que non, je m'en veux un peu.

***

Mon samedi matin ayant commencé sous de bons augures, j'ai décidé d'aller courir. On a mangé tous ensemble le midi avant que chacun ne vaque à ses occupations. Kat aide son frère au salon de tatouage et Caleb et Max sont au ciné. Moi je travaille dans le salon sur une dissertation à rendre mardi. J'ai le nez plongé dans mes feuilles depuis la fin du repas et il est presque dix sept heure. Je mérite bien une pause sinon mon cerveau va exploser. Je fais un chocolat chaud pour moi et Isaac. Il est parti faire une sieste quand il en avait marre de me regarder travailler. Il doit être réveillé depuis.

Mes tasses brûlantes dans les mains j'ouvre la porte avec mon coude. Isaac est au bureau, entrain d'écrire quelque chose. Ca ressemble à une lettre.

- C'est pour moi cette lettre ?

Il sursaute à l'entente de ma voix et cache aussitôt les feuilles dans le tiroir du bureau. Il me sourit innocemment.

- Pourquoi t'as eu l'air paniqué comme ça quand tu m'as entendu ? demandais-je, suspicieuse.

- Parce que c'est une surprise. Si tu vois la surprise avant que je te l'offre, c'est plus une surprise. Et encore, maintenant tu le sais à moitié vu que t'as vu les feuilles.

Il boude maintenant. C'est le moment de sortir le chocolat en guise d'excuses.

- Je t'ai fais un chocolat chaud, avec du sucre et des guimauves.

Il a tout de suite l'air intéressé ce qui m'arrache un rire. Il boude toujours mais moins. Il me demande de sortir de la chambre pour qu'il cache ma surprise. Je ne chercherais pas les feuilles. De une parce que je ne veux pas savoir ce qu'il dit avant qu'il ne me les ai données ; de deux parce que j'adore les surprises.

- Tu peux revenir !

J'entre à nouveau dans notre chambre, ma tasse à moitié vide dans la main. Il s'est installé sur notre lit, la télé est allumée.

- Vient par là, dit-il en tapotant la place à côté de lui.

Je me glisse à l'intérieur des draps, pose ma tasse sur la table de chevet et attend.

- On commence Mercredi ?

- Ouiiii. Cette série à l'air incroyable ! je réponds, surexcitée.

- On va le savoir bientôt.

Le reste de l'après-midi, nous regardons Mercredi. Il me fait des papouilles, je lui en fais. On se chamaille, on grignote, on discute sur les personnages et nos théories. On s'embrasse à en perdre haleine. Et tout ça me fait me sentir enfin, complète. Toutes les pièces du puzzle sont assemblées. Ce moment restera gravé à jamais en nous, c'est le meilleur qu'on a jamais eu.

Isaac est dans la cuisine depuis une heure, l'odeur de bolognaise m'arrive aux narines et je ne peux pas résister à l'envie d'aller voir ce qu'il se passe. Il m'a pourtant interdit de mettre les pieds près ou dans la cuisine. Il va m'en vouloir mais il s'en remettra. J'arrive au comptoir qui sépare la cuisine du salon et m'assoit sur une des chaises hautes. Isaac est de dos mais je sais qu'il m'a entendue.

- Je pensais pas que tu tiendrais aussi longtemps, je suis impressionné mon coeur.

- T'es pas un peu fâché alors ?

- Bien sûr que non. Je te connais par coeur, je savais très bien que ton amour pour la bouffe allait te faire rentrer dans cette cuisine.

- Pourquoi t'as fait genre de m'interdire de venir alors ?

- Parce que je trouvais ça marrant de voir combien de temps tu serais capable de retenir ta curiosité. Apparemment c'est une heure. C'est déjà pas mal !

Je lui lance le torchon qui traînait sur le plan de travail dans la tête et il se retourne vers moi faussement outré de mon geste. Je lui souris de toutes mes dents et il lève les yeux au ciel tout en se remettant à sa cuisine. Plus tard, nous dînons rien que tous les deux car il a dit qu'il avait viré tout le monde pour qu'on soit seuls. Pour sa surprise. J'adore l'écouter me parler de la façon dont il a fait tel ou tel plat, il est tellement passionné par la cuisine que je me demande ce qu'il fout en droit. Je lui ai demandé pourquoi il ne faisait pas des études de chef, si il y avait déjà réfléchi et il m'a répondu qu'il ne voulait pas décevoir ses parents plus qu'ils ne le sont déjà. Peu importe qu'ils soient plus en contact, ça ne lui semble pas la chose à faire. Je crois qu'il espère quelque part que ça s'arrange entre eux.

PersonneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant