Wild Creature

Prologue

Dédicace à ma chère Nini, merci de m'avoir donné le courage de me lancer dans ce projet! Je t'aime!
Ceci est la première histoire que je publie. Commentez, conseillez-moi, je n'attends que ça. Mais surtout, amusez-vous bien en lisant cette drôle d'histoire...

Tam-Tam. Tam-Tam.

La terre résonne d'un grondement au rythme lancinant.

Tam-Tam. Tam-Tam.

La créature court. La jungle se referme derrière elle tandis qu'elle saute avec agilité pour éviter un tronc d'arbre recouvert de mousse. Autour d'elle, la jungle résonne de bruits insolites.

PAN !!

Un coup de feu. La créature est traquée, de part et d'autre, des voix s'interpellent : « On va l'avoir ! » , « Ne la laissez pas s'enfuir ! » La créature lève les yeux. Au-dessus d'elle les arbres, là-haut, tout là-haut forment une voute qui laisse filtrer la lumière solaire à grand-peine, illuminant la scène sauvage et pourtant courante depuis six mois d'une douce lueur vert tamisée.

Quelques secondes plus tard, elle a détalé. Elle file, ses pas légers et rapides ne font aucun bruit sur l'humus et la terre de la grande forêt vierge. Elle court courbée en avant, dans une attitude féline. Du coin de l'œil, elle discerne un mouvement dans les fourrées à sa gauche. Presque aussitôt elle bifurque à droite en accélérant. Elle jette un regard en arrière puis prend son élan... et disparaît.

***

Yann Kirakov halète, adossé à un tronc. Il enrage. Encore une fois, il vient de rater sa cible. Pourtant, ce sont ses pièges infaillibles qui lui ont valu son succès, et sa promotion ici, avec la récompense d'une somme faramineuse s'il capturait une de ces créatures sauvages qui intriguent tant les scientifiques depuis leur découverte il y a six mois.

Il y a six mois, un aventurier de pacotille photographiait ce qu'il prenait pour un tigre paresseusement allongé sur une branche, quand ce pseudo tigre, sentant sa présence, se redressa brusquement sur ses pattes arrière et détala si vite que le pauvre homme tomba à la renverse, bousculé par le déplacement d'air causé par la fuite de cet étrange animal. De cette rencontre surréaliste subsiste les photos prises et le témoignage des hommes de l'expédition. Et surtout, grâce à l'un des porteurs, il y a un film de la fuite de la créature. Le porteur réussit à le faire examiner par des spécialistes qui le décomposèrent images par images et purent ainsi clairement voir la silhouette recouverte d'une fourrure écarlate zébrée de raies noires se tenant sur deux jambes dans une position presque humaine si ce n'est la vitesse de la course.

Mais dans le milieu scientifique, il y a bien trop de ces fausses pistes sur des événements extraordinaires que des crédules ou des escrocs essayent souvent de déclencher. Il n'y aurait pas eu de suites si un éminent scientifique en voyage dans cette région de la forêt vierge n'avait trouvé un cadavre encore frais, la nuque brisée sûrement par une chute, d'une étrange bête, avec un pelage fauve qui, à la place de quatre pattes comme tout tigre, possédait des pieds et des mains. Après maintes et maintes expériences, le scientifique tout excité, déduisit qu'il avait découvert une nouvelle espèce du règne animal, et essaya de convaincre par tous les moyens ses confrères de débloquer des fonds pour étudier de près la portion de jungle où avait été retrouvé le cadavre et vu le fauve sprinteur. Malheureusement, le sujet ne fit que déclencher une grande polémique entre ceux qui le croyait et les grands sceptiques qui avaient besoin de toujours plus de preuves. Mais par un heureux hasard, un milliardaire original et passionné de découvertes surréalistes entendit parler de lui et de « sa » créature. Il fut immédiatement très emballé par son projet et lui accorda tous les fonds qu'il voulait à condition que son nom soit associé à la découverte de cette nouvelle bête. Le scientifique, trop heureux pour faire la fine bouche, ne put qu'accepter et ainsi, embaucha Yann pour capturer un spécimen vivant.

Au début de la traque, Yann était confiant. Son équipe était la plus compétente, il avait la technique de pièges la plus efficace... Il finirait bien par capturer cette mystérieuse bête fantôme. Mais après trois semaines de recherches intensives, il n'avait toujours aucune trace de sa cible. D'habitude, lors de ses traques, il était le plus patient et le plus optimiste de tous ses hommes. En fait, il aimait cette partie de son travail consistant à attendre, que la proie perde son sang-froid en se sentant traquée et fasse le faux pas qui l'entraînerait directement là où Yann avait prévu de la mener. Sentir progressivement la tension monter à mesure que l'issue est proche, l'exaltation de sentir le pauvre animal pris au piège et sentir sa peur...C'était exultant, une sorte d'ivresse.

Mais là, la proie ne se montrait même pas ! Il commençait à se demander si elle existait vraiment quand il la vit. De dos, il l'avait pris pour un tigre normal, avec un pelage écarlate et une longue queue. Mais quand il regarda de plus près, il s'aperçut que l'animal était suspendu à un arbre par les pattes avant, un peu à la manière des singes, et que l'extrémité de ses pattes se terminait par de longs doigts fins dépourvus de fourrure. La description de sa proie correspondait ! Alors qu'un sourire triomphant se dessinait déjà sur son visage, le mi- tigre tourna son visage vers lui, comme s'il avait senti sa présence. Il y eu un temps. Puis la créature avait lâché sa branche, avait atterrit par terre et avait filé avant que quiconque ait pu dire ouf. Yann, figé, avait écouté le bruit des feuillages qui bougeaient dans la course de la bête. Cette maudite créature courrait plus vite qu'aucune de ses précédentes proies ! Et le regard qu'ils avaient échangé l'avait glacé comme jamais : la bête avait les yeux d'un violet sauvage, et un regard à tuer sur place. Mais il se rassura immédiatement. La traque n'en serait que plus excitante. Commença alors une course poursuite de longue haleine qui devait durer plus de six mois. Durant tous ces jours à guetter, Yann pensa plusieurs fois à arrêter. Seule la promesse de l'argent le poussa à continuer toujours plus longtemps. Et au fur et à mesure que la créature lui filait entre les doigts, il en vint à concevoir une haine immense pour la première proie qui lui résistait. Ces deux raisons le firent avancer jusqu'au jour où Nael arriva dans l'équipe.