Chapitre 16

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- Vous appelez ça de la télépathie.

- Quoi, que...je comprends ce que tu me dis !
- Et moi aussi je te comprends. Je viens de t'apprendre ma langue en 4 secondes... dit-elle avec un sourire un peu supérieur.
- Attends, attends une seconde. Tu parles quelle langue là ?
- La mienne, le stylien.
- OK. Et moi ?
- Le stylien aussi. Je viens de te l'apprendre par télépathie. C'est une ancienne technique d'apprentissage que l'on m'a appris. Comme ça nous pouvons nous comprendre.
- Et ben, ça ferait un malheur dans les écoles, le rêve, plus besoin d'apprendre les langues !
- Pardon ?
- Non rien. Je suis vraiment content de pouvoir te parler, j'ai plein de questions à te poser !
Elle se moqua de lui.
- En fait, tu n'es pas là pour ça. Si je t'ai appris ma langue, c'est pour TE poser des questions. OK ?
Il fut surpris du ton qu'elle employait.
- J'ai fait quelque chose de mal ?
Elle eut un geste d'agacement :
- Mais non, ne soit pas bête, on ne se connait pas, c'est tout, et tu ne devrais pas être là.
-Je ne devrais pas venir dans cette clairière.
- Non. Dans cette jungle en général. Ton peuple et toi n'avez rien à faire ici.
Il y eu un silence.
- Tu penses que je suis ton ennemi ?
- Non, non, pas toi ! Tu m'as sauvé la vie hier, et je t'en suis reconnaissante. Mais tu n'aurais pas dû revenir, et je ne devrais pas être là... J'enfreins des règles pour te parler tu sais. Mais tu as l'air tellement curieux qu'il m'a paru plus sage de t'avertir avant que tu ne te mettes en danger tout seul.
- Je ne comprends pas...
- Je sais, l'interrompit-elle. Et ça vaut mieux comme ça.
Elle se tourna brusquement pour lui faire face, et le dévisagea un moment.
- Maintenant, réponds à mes questions s'il te plaît, et peut-être qu'ils te laisseront repartir.
- Qui ça « ils » ?
Elle pencha la tête de côté, agacée.
- Ne cherche pas à savoir. Je t'ai déjà dit que c'est moi qui pose les questions. Tu dois seulement comprendre que dans ton intérêt, tu ferais mieux de me répondre.
- C'est une menace ? demanda-t-il, sur la défensive.
- C'est un conseil.
Nael jeta un coup d'œil autour de lui. Il semblait n'y avoir toujours personne, mais il avait la sensation perturbante que la jungle elle-même suivait leur échange comme un public suit un match de tennis. Mais il s'efforça de reporter son attention sur Anatyia et de chasser ses pensées tordues.

- Je t'écoute.
- Qui êtes-vous, et que voulez-vous exactement ?
Il lui répondit du mieux qu'il put, évoquant les Arcadiens, et les décrivant : physique de tigre avec une fourrure rouge feu et des extrémités humaines ; même s'il n'en avait jamais vu personnellement. Elle ne sembla pas vraiment réagir à cette description, comme si elle n'avait jamais vu cette espèce, ou qu'au contraire, elle savait exactement de quoi il parlait et n'était pas surprise. Il lui parla des scientifiques, qui voulaient absolument résoudre ce mystère de la nature. Il n'aborda le sujet de Yann que brièvement, car il n'avait pas envie de parler de lui, mais juste ses quelques mots allumèrent une lueur dangereuse dans les yeux de la jeune femme, et il eut l'intuition qu'elle l'avait déjà rencontré, et qu'elle ne l'appréciait pas plus que lui. Elle l'écouta sans parler, sans bouger, juste en le fixant intensément, concentrée sur ses paroles. Puis elle lui demanda quand était précisément la prochaine grande traque et dans quel secteur, et il eut l'impression en lui répondant d'être un espion infiltrée, et qu'à cette occasion les traqueurs risquaient de revenir une fois de plus les mains vides. Au fil de ses questions il lui apprit qu'il était artiste, et lui montra les croquis qu'il avait faits de la clairière, d'un oiseau-mouche, et de la rivière aux reflets d'argent.

- Ils avaient besoin d'un peintre ici ? demanda-t-elle en regardant le dessin devant elle.
- Non, pas du tout. En fait, je crois que je suis un peu dans leurs jambes, je ne fais que les gêner, dit-il en riant légèrement.
- Mais alors, qu'est-ce que tu es venu faire ici ? demanda la jeune femme dans un soupir en levant les yeux vers lui.
- A vrai-dire... au début pas grand-chose. Je ne suis venu que parce qu'on m'y a obligé.
- Obligé ? Qui ?
- Mon père. C'est un peu compliqué, mais...il a décidé que ça me ferait le plus grand bien. Il faut dire que parfois, il a peur pour moi. Et...de moi.
- Pourquoi un père aurait-il peur de son fils ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Il passa une main dans ses cheveux, gêné.
- Je te l'ai dit, c'est compliqué. En tout cas, maintenant, je suis ici parce que j'en ai envie.
Elle eut une moue méprisante.
- Tu as envie de passer ton temps avec des hommes stupides, brutaux et bornés ? Ou alors tu aimes voir les traques de pauvres animaux sans défense ?
- Non ! s'écria-t-il. Non, ce n'est pas pour ça ! Et tu as tort, je n'aime pas passer mon temps avec ces gens. A part quelques-uns, ils sont tous d'une sorte que je déteste, ceux qui ferait n'importe quoi pour de l'argent, et ceux qui ne supportent pas que quelque chose leur échappe. Tu sais, si c'était moi qui dirigeait l'expédition, on laisserait les Arcadiens tranquilles, ils ne nous ont rien fait ! Enfin je crois, ajouta-t-il en se remémorant le récit morbide de Kat sur le couple égorgé.
Elle le regarda un moment, sans rien dire. Puis un léger sourire naquit sur ses lèvres.
- Quel dommage que vous ne pensiez pas tous comme cela, murmura-t-elle.
Nael ne répondit pas tout de suite. Il regardait les lèvres d'Anatyia. C'était la première fois qu'elle lui offrait un vrai sourire. Et c'était magnifique. Son visage se parait d'une douceur inédite, et elle en paraissait plus...humaine ? Moins dans le style "prédateur à l'affût" en tout cas, ce qui était plutôt une bonne nouvelle.
- Alors...tu me crois ? demanda-t-il d'une petite voix.
La jeune femme aux cheveux argentés laissa son regard se perdre dans le vide, les yeux vers l'orée de la forêt avant de lui faire face.
- Je ne sais pas. Disons que je n'ai pas décidé de te tuer, dit-elle en riant.

Pourtant, il avait la terrible sensation qu'elle était sérieuse.
Il fit comme s'il appréciait la plaisanterie et sourit. Il respira un grand coup, et tout à coup se rendit compte de quelque chose. Le sentiment d'être épié qui l'avait envahi à son entrée dans la clairière et ne l'avait pas quitté jusque-là avait disparu sans qu'il s'en rende compte. Il pouvait de nouveau respirer sans être oppressé. Pourquoi ? Pourquoi seulement maintenant ? Décidément, il se passait des choses étranges ici...

Je viens de me rendre compte d'un truc vraiment bête. Je suis nulle pour choisir des noms d'histoire. Vous avez essayer de prendre les initiales de ma fiction? Je me sens un peu ridicule là... Wild Creature c'est long à dire, et je ne peux même pas simplifié en prenant les initiales! Ok, je vais me coucher.

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