Le stress, la panique, ce n'est pas connu pour vous faire agir intelligemment. Étant à environ 250bpm et à une température corporelle à en briser tout record, je me suis empressée de saisir mon téléphone et de nous éclairer tout en reculant de 3 mètres jusqu'à littéralement m'encastrer dans la porte. Le tout ponctué d'une blague d'une nullité absolue, tant qu'il m'est impossible de m'en rappeler. Sûrement un système anti honte intense dans mon cerveau.
Erin, et c'est une des raisons pour laquelle je la déteste dans l'instant présent, n'a aucune réaction. Aucune. Je viens d'avoir une proximité extrême avec elle suivi d'un encastrement dans une putain de porte, et elle est absolument impassible. Sans oublier la blagounette. Comment elle fait ? Est-ce qu'elle n'en a rien à cirer ?
Une fois dans la voiture, l'atmosphère se détend. Elle commence à me parler de tout et de rien de manière complètement banale. Enfin, uniquement jusqu'à ce que nous arrivions à la sortie de la ville dans laquelle était mon lycée.
A partir de là, son comportement a changé radicalement. Elle se mit à me parler sur un ton brûlant de... désir ? En tous cas c'est ce que je ressentais de manière très intense. Comme si la température ne cessait de monter entre nous. Je ne sais pas comment, mais elle vint à me poser la question fatidique :
- Et c'est quoi ton genre de femmes ? Tu n'aimes que les femmes d'ailleurs ?
Mais. Pourquoi ? En quoi c'est censé l'intéresser ?
Je me tapais mon meilleur bafouillement en tentant de répondre à sa question.- J'en... j'en ai pas.. je crois... enfin... j'ai euh.. c'est vrai que j'ai toujours préféré les femmes plus ... plus vieilles que moi... mais avec vraiment pas mal de différence d'âge quoi...
Son regard était tellement braqué sur moi qu'elle freina brutalement, ne s'étant pas rabattue en fin de voie et étant littéralement en train de foncer sur la glissière.
- Haha ! Tu me fais faire des bêtises... enfin... tu me perturbes, lâcha-t-elle accompagné d'un rire cristallin.
J'en profitai pour, grâce à je ne sais pas quelle habilité, rétablir un sujet de conversation qui ne me propulsait pas au bord du malaise.Une fois arrivées à destination, Erin ralentit fortement devant un immeuble :
- C'est ici que j'habite ! Dit-elle avec bizarrement trop d'insistance. Je te dépose là ?
J'acquiesça et descendit de la voiture avec un large sourire, puis tentais de marcher sans trop tituber.
Honnêtement, je ne savais plus trop où j'étais, ce qu'il venait de se passer et mes jambes répondaient de manière plutôt aléatoire à mon cerveau disjonctant.
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Erin
RomanceUne énième lycéenne amoureuse de sa prof, entre déceptions, échecs, adrénaline et sérotonine. Lourdement inspiré de faits réels.