J'essayai de me concentrer sur ce que disais mon prof d'SVT mais c'était une tâche ardue, tant il ne savait ni articuler ni ne pas nous endormir.
Je me tournai vers ma voisine, Manon. Je ne la connaissai pas bien, comme tous les gens de ma classe mais je m'entendais plutôt bien avec elle.
- T'arrives à suivre ?
- Nan, mais je m'en fous je veux aller en L, répondit-elle.
Le prof annonça qu'il avait fini le cours et que nous pouvions nous en aller.Enzo me rejoint devant la salle :
- Luna ! On se fume une clope avant de partir ?
J'aquiescai en souriant, et nous suivions notre classe qui se dirigeait vers le portail.
Mais celui-ci était fermé, il n'ouvrait qu'aux heures piles.
Audrey arriva derrière nous, essoufflée. Elle n'était pas dans le même groupe de TP que nous et devait donc finir plus tard.
- Audrey ! T'as déjà fini? Demanda Enzo.
- Deschamps a fini son cours en avance aussi !
Je me raidis à l'annonce de son nom mais essayai de ne rien laisser paraître.
Nous attendions comme des débiles devant le portail, quand une silhouette familière arriva au loin.
Erin, bien sûr.
- Elle va jamais nous ouvrir, cette pute.. Marmonna un garçon de me classe.
Je fis un effort titanesque pour contenir la rage bouillonnante qui montait en moi, et je serrai les poings tellement forts que mes ongles transpercèrent la paume de ma main.
Doucement, je sentis le sang couler et épongeai discrètement avec un mouchoir.
Ça n'échappa pas à Enzo qui ouvrit la bouche pour parler mais fut coupé par la voix mélodieuse d'Erin :
- Si je vous ouvre, vous me payez combien ?
Elle me lança un sourire espiègle et ouvrit le portail à tout le monde.
Je lançai un regard de tueuse au garçon qui avait parlé précédemment. Surpris, il recula et partit vite.
Nous commencions à nous asseoir devant le portail et à nous allumer à une cigarette, je regardai Erin qui s'asseyait à côté quand mes deux amis vinrent se planter devant moi.
- Qu'est ce que t'as fait ? Lança Enzo, en colère.
- De quoi tu parles ?
Audrey saisit mes mains et les retourna de sorte à exposer mes paumes.
Je les cachai vite et leur lançai à voix basse:
- On s'explique plus tard.
- De toute façon on doit partir 5 min pour aller regarder les horaires du bus, quand on revient on veut une explication.
J'aquiescai.
- Je dois appeler Marie, de toute façon, dis-je.
Ils s'eclipserent et je passai mon coup de fil, demandant à Marie de préparer ma jument pour ce soir car je serai en retard.
Une collègue d'Erin l'avait rejoint, elle s'était assise à côté de moi tandis qu'Erin se tenait débout, face à moi, me lançant des regards de temps à autre. Elles ne parlaient quasiment pas entre elles.
Ses regards étaient assez.. Étranges. Je n'arrivai pas du tout à décrypter son expression.
Il y avait quelque chose dans son regard.. Quelque chose que je n'aimais pas.
En y réfléchissant, elle avait l'air vraiment triste.
C'est horrible mais.. J'aurais aimé qu'elle ressente la même chose que moi. Que mes sentiments pour elle soient réciproque et que ce soit la raison de sa tristesse. Ainsi, nous pourrions être heureuses ensemble...
Mais je ne devais pas penser à ça. Ce n'était pas possible que ce soit réciproque.
Et si.. Si elle était fiancée à un homme, qu'elle allait bientôt se marier et vivre heureuse, avoir des enfants.. Si ça n'est pas déjà fait.
Heureuse sans moi.
Je ne sais rien d'elle, au final, mais j'en suis éperdument amoureuse.
Elle ne sera jamais mienne.
Elle n'y consentirai jamais.
Et même si, par miracle, c'était le cas, nous devrions de toute manière nous cacher.
S'organiser pour se voir en toute discrétion... Est ce que c'est une vie ?
Alors que je sentais lentement se resserrer l'étreinte de l'angoisse autour de moi, une main se posa sur mon épaule.
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Erin
RomanceUne énième lycéenne amoureuse de sa prof, entre déceptions, échecs, adrénaline et sérotonine. Lourdement inspiré de faits réels.