Ces derniers temps une accalmie s'était doucement installée et je pouvais prendre nos relations plus à la légère, j'étais plus détendue et un peu moins tiraillée par tous mes sentiments.
Enzo, Audrey et Camille me parlaient moins d'Erin et nous nous concentrions plus sur nos vies de lycéens, entre travail et soirées.Ce jour-là, j'avais un peu la gueule de bois due à une soirée de la veille et je m'étais traînée au lycée, exténuée, en ayant bien aimé un petit remontant. Je croisai Erin, qui tendit le bras vers moi et glissai doucement sa main d'une douceur impressionnante dans la mienne au moment où elle était à mon niveau, et doucement nous nous retournions l'une vers l'autre sans que nos mains ne se séparent.
- Hey, on se voit à quel heure demain ?
J'en avais oublié mon cours avec elle.
- Midi? Continua-t-elle
- Mais j'ai faim à midi..
- Après manger alors ?J'aquiesçai, lâchai sa main et me dirigeait vers ma salle pour assister à un cours de français des plus ennuyeux, mais qui me parut moins long de par la sensation de sa main sur la mienne qui persistait et me plongeait dans mes rêves.
Le lendemain matin, j'étais avec Enzo dans le couloir quand je la croisai avec un des deux profs gays qui me détailla de haut en bas, l'air suspicieux. Erin, elle, arborait un grand sourire et s'avança vers moi, posant ses mains sur mes avant bras comme elle avait l'habitude de le faire. J'étais tellement proche d'elle, elle m'absorbait totalement, elle souriait et semblait imperturbable. C'est fou ce qu'elle était magnifique.
- Tu n'oublies pas cette fois-ci, hein?
- Comment le pourrais-je ? Essayais-je de dire en bégayant le moins possible, ce qui ne fut pas un franc succès.
Pour une fois je ne pus tenir son regard tant il était intense, malicieux et pétillant, et je baissai les yeux en direction de ma poitrine, direction que ses yeux suivirent aussi. Je relevai la tête et lui sourit puis m'eclipsai.
Elle me faisait un effet de plus en plus démesuré mais je crois que j'aimais ça, j'avais peur d'un côté mais cette sensation de m'abandonner totalement à elle et de me laisser subjuguer était assez agréable.Après manger, j'allai la chercher pour le fameux cours, café en main et parkinson dans les jambes.
Je pris une gorgée au moment où elle arrivait et de par un effort surhumain, je ne m'etouffai pas.
- Encore du café ? Me railla-t-elle joyeusement.
- J'en avais besoin, M. Durand m'a crevée ce matin.
- C'est rien par rapport à ce que je vais te faire subir !Elle me tint la porte du labo, me lança un regard assez étrange, dont je ne saurai définir la nature, et m'intima de rentrer.
VOUS LISEZ
Erin
RomanceUne énième lycéenne amoureuse de sa prof, entre déceptions, échecs, adrénaline et sérotonine. Lourdement inspiré de faits réels.