Chapitre 1

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Cette histoire.. Comment ça a commencé, déjà ?
Ah oui, c'était lors de ma rentrée en seconde. Je m'étais levée tôt, un peu tendue. Pour une fois, je m'efforcai de bien présenter physiquement, histoire de faire bonne impression. Je n'aimais pas du tout me maquiller. J'avais commencé à le faire assez tôt, dès l'âge de douze ans, cédant à la pression sociale et appliquant soigneusement chaque matin fond de teint et crayon noir au khôl. Je pensais en avoir besoin pour ressembler à quelque chose.
Puis, récemment, je m'étais retrouvée embarquée dans une relation avec une femme de 24 ans mon aînée, fraîchement divorcée, tout autant perdue dans sa vie que je l'étais. C'était une relation plutôt platonique, mis à part quelques baisers, de part la gêne qu'elle ressentait à propos de l'acte sexuel avec une gamine. Au final, elle ne m'as jamais touchée, mais nous étions comme un couple. Elle m'avait un peu sorti la tête de l'eau, et m'avait montré que les parures et masques tel que le maquillage comme nous les filles et parfois les garçons l'utilisions n'était pas essentiel à notre beauté. Elle me trouvait jolie sans maquillage et c'est tout ce qui m'importait. Et puis, je savais que physiquement, je n'avais pas à me plaindre.
Mais ce jour là, je fis un effort. À coups de gestes maladroits, j'appliquai de la poudre sur mon teint hâlé, ainsi que du mascara afin de faire ressortir mes yeux verts clairs. Je lâchai mes longs cheveux noirs qui ondulaient gracieusement, enfilai une robe verte et partit vers mon lycée.

*

J'étais là, assise au fond de cette salle, un peu perdue dans ce nouvel établissement, entourée de gens que je ne connaissais pas. Heureusement, je m'étais retrouvée dans la même classe que deux amis de longue date, mais c'était bien les seuls qui m'étaient familiers, et les autres ne m'inspiraient pas grand chose.

Notre prof principale essayait de s'y retrouver dans toute la paperasse inutile qu'on lui imposait, quand une femme rentra dans la salle, sans même frapper à la porte, abordant une démarche balançante, et se posa devant ma prof, qui ne la regardait même pas. Elle devait être assez spéciale pour susciter une telle absence de réaction.

Elle prit la parole, se présenta et parla à une vitesse phénoménale, puis ressorti calmement de la salle. Personne n'avait réellement écouté, nous n'avions pas eu le temps de réaliser qu'elle avait prit la parole qu'elle était déjà partie. Les seuls informations que j'avais captées étaient ''Mademoiselle Deschamps, votre professeur de SVT''.
Bizarrement, cette apparition en coup de vent assez spéciale m'avait marquée. Quelque chose se dégageait de cette femme, mais quand je regardai autour de moi, je vis que je devais être la seule à le ressentir, vu les regards de bovins qui m'entouraient.
Elle avait dit ''mademoiselle''. Elle devait bien avoir 40 ans. Je souris intérieurement en me disant qu'elle devait revendiquer et être fière de son non-mariage, qui devait pour elle symboliser son indépendance.

Je repensai à elle en rentrant chez moi le soir. Elle n'était pas vraiment belle, mais elle avait quelque chose de spécial. Peut être dans le sourire, ou les yeux, ou encore la manière de parler ou de marcher, je ne savais pas. Elle avait l'air vraiment spéciale, mais dans le bon sens.
Je me remémorai sa peau bien trop pâle mais qui semblait parfaite, sans aucune imperfection, ses cheveux courts teints en rouge, ses petits yeux dont je n'avais pas encore vu la couleur, ses formes assez généreuses.. Elle semblait légèrement plus grande que moi, mais ça n'était pas compliqué car ma croissance m'avait lâchée à mes 12 ans, du haut de mes 1m58.

ErinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant