Erin

Chapitre 9

Je continuai les cours avec Erin et tout se passait merveilleusement bien, elle manifestait de l'intérêt pour moi à chaque fin de cours, elle retenait tout ce qui je lui disais, elle était très attentionnée..
Un véritable ange tombé du ciel.
J'avais envie de hurler mon bonheur au monde entier, de le faire partager avec mes amis mais malgré tout je m'efforcai de ne pas en parler, et d'en dire le moins possible quand j'y étais contrainte par leur montagne de questions.
Je ne sais pas pourquoi ce comportement.. Je leur faisait pourtant tellement confiance que je pourrai laisser ma vie entre leurs mains. Au final, ce n'était sûrement pas moi que je voulais protéger, mais elle.
Je voulais être une barrière qui empêcherait tout mauvais événement et tout ce qui va avec de l'atteindre.
Mais c'était difficilement réalisable, et elle ne me laisserait pas faire.
Il m'a fallut du temps avant de la découvrir vraiment. Savoir qui elle était.
J'aurais du être déçue par tout ce que j'ai vu au cours des années. Mais ça n'a jamais été le cas.
Chaque défaut, chaque comportement, aussi horrible soit il.. Je l'aimais.

*

La fin de l'année scolaire approchait, et je commençais à m'inquiéter pour ma santé mentale lors des deux mois à venir, où je ne pourrai pas la voir.
Je suis donc allée la trouver pour lui demander son mail, au cas où j'aurais besoin de la joindre pendant les vacances.
Elle m'avait conduit dans une salle au fond d'un couloir, arraché une page de son agenda et s'affairait à le noter.
Elle leva les yeux vers moi :
- Tu trembles plus que d'habitude, ma chérie...
Ma main était effectivement en pleine crise d'épilepsie et sa remarque n'arrangeait rien.
- J'ai.. Un peu forcé sur le café.
Puis quelque chose d'étrange se passa dans mon cerveau.
Je m'arrêtai instantanément de trembler et posai un regard calme sur elle.
- Vous devriez arrêter de fumer. Je m'inquiète.
Moi même fumant un paquet par jour, je n'étais pas très crédible. De plus, je sais mieux que quiconque que quelqu'un qui vous demande d'arrêter de fumer est très énervant.
- Oui chef !
Elle me rendit un grand sourire. Elle avait du prendre sur elle... Si les rôles avaient été inversés, je serai déjà morte.
Elle me tendit le papier sur lequel elle avait griffonné son mail, me souhaita de passer de bonnes vacances avant de s'en aller.
Pour un dernier contact après deux mois sans la voir, c'était tellement... Décevant.

Cet été fut le plus déprimant de ma vie.
Je l'ai passé à mon club d'équitation, épongeant ma stupide peine de coeur avec mes amis, la noyant dans l'alcool et dans le sexe, avec la première personne qui passait.
Nous avons tout de même échangé des mails très pros, mais je ne supportait plus de prononcer, ou même de penser son nom.