Chapitre 15

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À force de me faire tourner en bourrique, un jour, une barrière se brisa dans mon cerveau. Sûrement la barrière du bon sens.

Lentement je perdis tout ce qu'il y avait dans ma vie pour qu'elle ne se résume qu'à sa personne.
Jamais je n'arrêtai de penser à elle. C'est cliché mais j'aurais tout donné pour elle, y compris ma propre vie.

*

J'étais avec quelques filles de ma classe avec qui Enzo, Camille et moi avions sympathisé, quand Erin passa dans le couloir.
Totalement aveuglée par elle et toute trace de raison ayant disparu en moi, je lui sautai dessus et saisit ses bras, affichant un immense sourire. Assez surprise, elle finit par m'attirer un peu plus contre elle et sourit à son tour.

Je la remerciait car grâce à elle et ses cours particuliers j'avais maintenant une moyenne nettement supérieure.
Elle me dit que c'était un plaisir avec une pointe de gêne, puis je la lâchai et retournai vers mon petit groupe.
À part Enzo et Camille, elles ne me connaissaient presque pas et, comme tout le monde, me pensaient hétéro.
Mais je fus des plus surprises quant à leurs remarques.

- Wooooow c'est qui cette meuf, c'est ta copine, c'est ton amoureuse hein?? S'exclama Sarah, une des filles du groupes, suivie des autres qui semblaient très intéressées par cette histoire.
- C'est juste ma prof particulière, coupais-je en riant.
- C'est ça ouais, mais comment vous vous tenez ! Ça peut pas être juste ta prof, putain je savais pas que t'étais lesbienne !
- Elle est bi, corriga Enzo avec un sourire espiègle.

A la fin des cours Enzo m'attrapa, suivi d'Audrey et Camille.
- Je suis au courant, dit Audrey.
- Qu'est ce qui t'as prit ? Tu te décoinces ? S'esclaffa Enzo. Par contre ce serait bien que vous fassiez des choses bizarres ailleurs, genre pas devant tout le lycée à l'heure de la récré.
- Je.. Désolée je me suis emballée, je sais pas ce qui m'as prit.
- Moi non plus, parce qu'en 10 ans je t'ai jamais vue comme ça ! S'exclama Enzo.
- Je.. Je sais, je crois qu'elle me fait perdre la tête à jouer avec moi comme ça, je vais vraiment croire que c'est possible entre nous...
- Va lui parler... Souffla Audrey.
- Ça va pas ?? Je vais me prendre un énorme mistral et elle m'adressera plus jamais la parole !
- Ça m'a pas l'air partit comme ça, au fait, dit Enzo.
- Elle change trop souvent de comportement, je ne sais vraiment pas à quoi m'en tenir.

*

Le lendemain, assise sur une chaise dans le couloir, j'attendais encore mes amis qui sont vraiment toujours en retard, quand je vis au milieu de la foule Erin passer et me regarder avec insistance sur tout son trajet qui consistait à traverser le couloir, se retournant lorsqu'elle m'avait dépassée.
Je la suivis du regard et arrivée à sa destination, la salle des profs, elle me fit un clin d'oeil si espiègle que je sursautai et mis deux jours à m'en remettre (bon d'accord je suis un peu marseillaise, mais disons au moins une journée).

Et moi je cherchai encore du sens à tout ce bordel.

ErinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant