Chapitre 5

624 23 0
                                    

Je continuai les cours avec Erin, et tout se passai merveilleusement bien, grâce à elle je progressait à vue d'oeil. A la fin des cours, nous discutions toujours de tout et de rien, mais surtout de ma jument et de mon travail (j'étais prof de baby poney, on ne juge pas).

Ce jour là, je devais aller la voir pour régler son dernier cours. Je la trouvai dans le laboratoire d'SVT, prise dans une discussion animée avec un collègue.
Lorsqu'elle me vit elle me lança un grand sourire et son visage auparavant crispé se détendit immédiatement.
- Coucou ma poulette, ça va ?
J'esquissai un sourire, hochai la tête, lui tendis son chèque et tournai les talons, ne voulant pas la déranger plus longtemps.
- Tu vas voir ta jument cet après midi ?
Elle essayait de me retenir, là? Non, c'est juste qu'elle doit bien aimer parler aux gens en général..
- Non, elle est en repos, elle s'est fait mal.
Elle se tourna vers son collègue et lui lança:
- Tu verras si tu l'as l'année prochaine, il lui arrive toujours des trucs extraordinaires ! S'exclama-t-elle avec beaucoup trop d'enthousiasme pour que ça n'ait pas l'air suspect.
- Comment tu t'appelles ? me demanda-t-il d'un ton impressionnement neutre.
- Luna De Palmas, répondit Erin avant même que je ne puisse ouvrir la bouche.
Elle me lança un sourire radieux, puis une technicienne de laboratoire appela son collègue, et je me retrouvai seule avec elle.
Lentement, je m'approchai d'elle. Elle rougit et baissa légèrement la tête, son regard se posa sur le sol.
J'attrapai furtivement une mèche de ses cheveux, jouant avec de mes doigts quelques secondes, et lui demandai si elle s'était coupé les cheveux.
- Oui, je suis allée chez le coiffeur lundi... Bafouilla-t-elle en levant timidement le regard vers moi.
Je ne savais pas ce qui lui arrivait, elle avait radicalement changé de comportement depuis le départ de son collègue. Elle était passée de la personne exubérante, qui parle et rigole fort qu'elle est d'habitude, à une petite femme timide et rougissante recroquevillée sur elle même.
Le contraste était assez saisissant. Mais elle était incroyablement mignonne comme ça aussi.
- Ça vous va bien, dis-je avant de tourner les talons et quitter la pièce définitivement.

Moi non plus je n'étais pas la même quand j'étais seule avec elle, j'étais parfois glaciale, parfois très chaleureuse.. Et je ne pouvais pas m'expliquer ses changements de comportement, tout comme je ne pouvais pas expliquer les miens.
Et puis, une chose retenait mon attention: elle retenait absolument tout ce que je pouvais lui dire, dans les moindres petits détails.

ErinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant