Erin

Chapitre 12

Ces derniers temps, j'avais l'impression de me rapprocher d'Erin, qu'il se passait quelque chose... Peut être parce que j'étais influencée par les discours que me portaient les autres, et qu'étant amoureuse d'elle je ne pouvais pas être objective concernant ses actes. J'interpretais tout, le moindre regard, le moindre sourire..

Et elle.. Toujours à me faire de ces sourires radieux, me lancer des bonjours chantonnants, me repérer même à l'autre bout de la ville... J'avais l'impression qu'on était complices.
Mais après tout peut être que je lui rappelais juste quelqu'un, qu'elle me maternait ou je ne sais quoi.

Enzo et Camille avaient remarqué ce qui semblait se tramer aussi et passaient leurs journées à me dire qu'ils étaient sûrs qu'elle m'aimait, que ça se voyait, que c'était évident et qu'il n'y avait que moi pour ne pas le remarquer.

Avec le reste du monde, Erin était extrêmement extravertie, on l'entendait rire et parler à l'autre bout de la ville. Mais avec moi... Je la sentais plus timide, je ne saurai pas expliquer pourquoi. Toujours est-il que je trouvais ça vraiment adorable.
Mais peut être qu'elle devenait comme ça quand elle était seule avec quelqu'un, qu'elle était juste normale avec moi au fait.
Ma vie était actuellement constituée de doute perpétuel.
Je réfléchissais à tout ça assise en face de la salle des profs, attendant Enzo qui était allé voir un de nos enseignants, quand Erin en sortit pour pester après un prof qui semblait s'enfuir, et qui lui avait apparemment volé son heure de contrôle.
Ensuite, elle s'est retournée vers moi, et me regarda avec insistance pendant 5 bonnes secondes, avec une expression étrange sur le visage. Enfin, une absence d'expression.
Elle ne dit rien, et rentra à nouveau dans la salle des profs, me laissant là, totalement déboussolée par son regard sur moi.
Je ne comprenais rien. A la situation, à son comportement, à ce qu'elle voulait, à ce que je voulais, à ce que je pensais...
Rien du tout.

Et je n'avais pas l'impression qu'elle voulait arranger quelque chose à mon calvaire.
Le lendemain, j'attendais devant ma salle avec les autres élèves de ma classe, et je savais qu'Erin avait cours à côté.
Je la vis arriver dans le couloir, elle me regardait déjà, et ses yeux ne quittèrent pas les miens jusqu'à son arrivée devant sa salle. Elle me lança un bonjour radieux et y rentra.
Elle laissa la porte ouverte et je la vis passer devant, distribuant des copies à chaque table.
Là encore, son regard était posé sur moi et ne me quittait pas.
Puis elle sortit pour aller chercher ses élèves, se plaçant pile devant moi.
Puis quand ils furent tous rentrés, elle se tourna vers moi et me regarda avec insistance.
Je n'étais pas du tout à l'aise. Heureusement, Enzo m'appela à autre bout du couloir :
- Lunaaaaa ???
- Ouiiii ??
- Viens !!
- T'es un peu loin..
En partant je jetai un oeil à Erin, qui me regardait encore.