Sang du Dragon

VI. Sandor Clegane

      Il a réussi à trouver des nouvelles fringues et une épée pas trop dégueu avant de se faufiler à travers la ville à la recherche d'un bon cheval. Il ne compte pas rester dans cette ville qui sent la merde. Dans les bas quartiers, les gens se meuvent comme s'ils allaient crever. En passant dans une étable à la porte défoncée, il trouve une vieille jument épuisée, ça suffira pour le moment. Alors qu'il l'entraîne à l'extérieur pour lui mettre une selle, il aperçoit quatre guerriers dothrakis harceler une jeune femme éperdue. Il détourne le regard pour nouer la sangle sous le ventre de sa monture. Mais elle pousse un cri qui lui explose les tympans alors il se retourne vers eux. Il croit reconnaître la femme qui l'a délivré et soupire, il ne lui doit rien. Elle se débat comme un cabri, ça lui rappelle un peu Sansa il y a quelques années. Il jure bruyamment et attrape une hache posée dans l'étable avant de se diriger droit vers les agresseurs. Sans hésitation, il abat la lame de la hache dans le dos du plus proche dothraki et attrape son épée pour la planter dans l'estomac du second. Les deux hommes s'écroulent à terre rapidement. Les viscères du second se déversent sur le sol dégueulasse de Port-Réal. Il profite de l'effet de surprise - parce qu'il sait que les dothrakis sont d'excellents guerriers - pour massacrer le troisième en abattant l'épée sur son crâne. La jeune femme a les yeux écarquillés d'horreur. Le dernier dothraki, plus grand et plus costaud se relève, à moitié déshabillé, pour faire face à Sandor Clegane. Il semble le menacer bruyamment et sort son arme si caractéristique. Sandor Clegane évite le coup en se penchant en arrière et plante son adversaire dans les côtes.

-Quel merdier !

Le dothraki se retourne brutalement mais Sandor Clegane plante son épée entre ses deux yeux, il tombe raide mort. Alors, il abandonne son épée sur le corps sans vie et se baisse pour soulever le corps de Mériss sur son épaule.

-Je te déposerai à Winterfell, baragouine t-il.

Il trouve une vieille couverture rapiécée dans la remise de l'étable, entoure les épaules de la jeune femme avec et la jette sur le dos d'un pur sang dothraki abandonné par ceux qu'il vient de tuer. Mériss se redresse à cheval en clignant des yeux. Elle balbutie des remerciements en serrant la couverture devant sa clavicule. Alors qu'il ramasse une autre épée en essuyant vivement le sang sur la lame, la jeune femme le regarde faire.

-Winterfell, demande t-elle, qu'est-ce que c'est ?

-Ta nouvelle destination, répond-il, t'as plus rien à foutre ici à Port-Réal de toute évidence.

Elle hoche la tête silencieusement en fixant le château. Les dragons volent en-dessous du soleil. Et tout à coup, alors qu'elle observe le vol tranquille des dragons, elle comprend avec certitude que si elle reste, elle finira par mourir.