XXVIII - Tyrion Lannister

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    L'étendard du loup et du dragon a plongé dans la mer teintée de sang qui se délasse cruellement sur les rives. De nombreux bateaux s'éloignent des côtes, naviguant sur le sang comme sur n'importe quel océan. Le pavillon du kraken se voile dans la brume matinale. Le soleil perce l'horizon et s'étire sur les vagues. L'air est doux. Le vent calme. 

C'est un échec. Encore.

   Tyrion contemple le désastre avec peine. La guerre n'a servi à rien. 

C'était une guerre. 

Encore une autre. 

Une guerre comme toutes les autres. 

Comme celles d'avant et comme celles d'aujourd'hui, d'une cruauté exubérante et inutile. La mort surgit et saisit les hommes. Le malheur frappe à la porte de n'importe qui. Mais la guerre est une absurdité pire encore que la mauvaise fortune. 

   La reine des dragons était morte bien avant le début des hostilités, personne n'a voulu écouter Jon Snow le traitre. Sansa et Arya regrettaient son départ vers les contrées au-delà du Mur mais au fond elles comprenaient. 

  Westeros se retrouvait en situation critique, dans un désastre politique sans précédent. Tyrion avait espéré qu'en mettant Jon sur le trône de fer, l'alliance entre les maisons Stark et Targaryen serait un symbole assez fort pour construire un avenir meilleur. Mais Jon n'était pas un roi dans l'âme. Tyrion n'avait pas compris le sentiment de trahison des nordiens. Et désormais, après cette lutte acharnée pour une liberté qui sonnait faux aujourd'hui, les rebelles cherchaient à élire un nouveau roi. Le nom de Brandon Stark avait été entendu plusieurs fois. D'autres voix, plus ténues, penchaient en faveur d'une reine mais toujours dans la famille Stark. Le Nord se croyait seul à juger de l'avenir de ces terres, ce qui ne manquerait pas de provoquer de nouveaux conflits interminables. Combattre pour la liberté donnait le sentiment de gagner le pouvoir. Mais ils avaient oubliés que la liberté n'était que responsabilité de soi et de ses actes. 

 En traversant les campagnes, Tyrion fut surprit de découvrir que les peuples se mélangeaient. Les dothrakis faisaient affaire avec les westerosis, les Immaculés se construisaient des maisons dans les campagnes. Les cultures se mêlaient. 

   Alors qu'il entre dans un échoppe, Tyrion saisit un pichet de bière et en avale goulument le contenu. Pendant quelques temps, il aimerait consacrer sa vie à ce qu'il avait toujours apprécié. Alcool et Putains, une vie de plaisir. Puis il servirait les Stark, quelque soit celui qui héritera du trône de fer.

 Puis il servirait les Stark, quelque soit celui qui héritera du trône de fer

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