XII. Mériss

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    Les vagues turquoises lèchent le sable blanc des plages de Jalha

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    Les vagues turquoises lèchent le sable blanc des plages de Jalha. Le soleil envoie ses rayons orangés plonger dans les immenses feuilles des palmiers et les retentissements de la jungle se font échos à travers l'enchaînement de profondes forêts. Une petite fille se tient droite, ses pieds nus posés sur le sable chaud, ses chevilles ferrées d'épais bracelets d'or. Une vieille dame tresse ses longs cheveux caramel en marmonnant une comptine. Le rite initiatique va commencer, elle sent la satisfaction du devoir accompli en observant les épaules dénudées de la petite fille. Une peau lisse et halée, de longs cheveux aux reflets éclatants et surtout un regard océan profond. Sa petite fille Mériss fera la fierté des siens, elle a échappé au sacrifice sanglant, elle sera donc proposée parmi les autres jeunes filles du village et sera peut-être choisie par le grand kabhal pour devenir son honorable kabhali. La petite fille se tourne vers sa grand-mère, l'inquiétude noie ses yeux bleus mais la vieille dame lui sourit, elle est certaine que le grand kabhal la choisira.

-Que suis-je sensée faire ? S'enquit Mériss dans sa langue aux doux roucoulements. Que va t-il se passer quand je serai en face de lui ?

La grand-mère fronce les sourcils, les jeunes filles n'ont pas à poser de question, le silence est de coutume, c'est une marque d'obéissance. Mériss pose à nouveau la question, contemplant sa grand-mère en penchant la tête sur le côté. Mais elle n'a pas le temps de la corriger que des hommes les surprennent, des étrangers qui parlent une langue inconnue. Alors que la vieille femme se lève difficilement, un poignard lui est planté dans le cœur sous les yeux horrifiés de la petite fille. Elle aperçoit alors un bateau au large, celui des esclavagistes. Le dernier souvenir de l'île de Jalha sera une marre de sang et des arbres arrachés.



      Des années d'esclavage, à servir et à donner son corps à tous les maîtres qui le désiraient, des années se sont écoulées depuis le départ de Jalha. Ce n'est plus maintenant qu'un mince souvenir, celui du bruit des vagues et du cri des insectes lors des soirées d'été dans les cases. Elle a longtemps arpenté les rues de Meereen en longeant l'ombre sans atteindre le soleil. Elle n'a jamais espéré une autre vie. Jusqu'à ce jour, jusqu'à l'arrivée de Daenerys du Typhon de la maison Targaryen. L'on parlait beaucoup d'elle, les maîtres se moquaient d'elle, l'appelaient la putain. Mériss n'écoutait pas spécialement. L'arrivée ou non de cette inconnue ne changeait rien pour elle. 

Mais elle avait tort. 

Elle était présente, auprès des autres esclaves lorsqu'après la victoire de son guerrier sur celui des meereeniens, la reine des dragons s'est adressée à eux. Du haut des remparts de la ville, Mériss ne voyait qu'une silhouette, celle d'une femme menue qui se tenait fièrement devant une armée d'Immaculés et qui parlait leur langue.

-Je suis Daenerys du Typhon, vos maîtres vous ont probablement raconté des mensonges à mon propos, ou peut-être qu'ils ne vous ont rien dit. Ce n'est pas important.

Une esclave avait secoué le bras de Mériss sans ménagement et s'était rapprochée de son oreille.

-Elle s'adresse à nous ? S'étonnait la jeune femme, à nous, les esclaves ?

Mériss avait acquiescé, le regard rivé sur Daenerys qui poursuivait son discours. Cette étrangère avait l'air d'être quelqu'un d'important et pourtant, elle s'adressait aux esclaves, ça paraissait inconcevable.

-Je n'ai rien à leur dire, s'exclama alors Daenerys en parlant des maîtres.

De plus en plus stupéfaite, Mériss tendit l'oreille pour s'assurer de bien comprendre. Tout le peuple de Meereen retenait sa respiration, attentif. Les esclaves se regardaient parfois entre eux.

-En premier, annonça Daenerys, je suis allée à Astapor. Ceux qui étaient esclaves à Astapor, se tiennent désormais derrière moi. Libres.

Libres ... Le mot résonne dans le cœur et dans l'esprit de Mériss alors qu'elle observe les chaînes des autres esclaves.

-Ensuite, continue Daenerys, je suis allée à Yunkaï. Ceux qui étaient esclaves à Yunkaï se tiennent désormais derrière moi. Libres.

Encore ce mot, « libre ». Après tout ce temps, alors qu'elle a apprit les langues de différents peuples pour survivre, elle ne sait plus comment dire ce mot dans sa propre langue maternelle.

-Je suis maintenant venue à Meereen. Je ne suis pas votre ennemie. Votre ennemi est à vos côtés. Votre ennemi vole et assassine vos enfants. Votre ennemi n'a pour vous que des chaînes, de la souffrance et des ordres.

La voix de Daenerys porte alors que les esclaves s'agitent, certains lancent des regards en direction de leurs maîtres situés plus haut.

-Je ne vous apporte pas d'ordres, poursuit Daenerys, je vous apporte un choix et j'apporte à vos ennemis ce qu'ils méritent.


Dès lors, Daenerys était devenue Missa, la seule capable d'offrir une autre vie aux esclaves. Mériss avait alors choisit sa route.

 Mériss avait alors choisit sa route

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