Et si, après avoir incendié Port-Réal Daenerys n'avait pas été poignardée par Jon Snow et qu'elle avait régné sur le continent de Westeros ?
L'humanité a vaincu les Marcheurs Blancs mais tout semble redevenir comme avant. Les hommes se perden...
Le vent souffle fort, les premiers flocons s'amoncellent dans le paysage du Nord. Il n'est plus question d'attendre, l'hiver est là, depuis l'arrivée des Marcheurs blancs, depuis leur départ, depuis toujours en fait. Les tours du château de Winterfell se couvrent de neige. Dans les couloirs et dans la cour extérieure, les hommes les plus fidèles aux Stark s'activent. Armes, vivres, boucliers sont recherchés afin de répertorier tout ce qui a pu être sauvé des guerres précédentes. L'air est oppressant, surtout depuis que Jon Snow a quitté le Nord pour vivre à Port-Réal. Les hommes du Nord vivent ce choix comme une trahison, les sauvageons qui ont décidés de rester s'abstiennent de commenter les décisions d'un homme libre. Sifflotant dans la cour de Winterfell, Tormund attache des plumes à ses flèches aiguisées. Les autres sauvageons terminent de préparer leurs paquetages, ils retournent dans le Nord, là où ils se sont toujours sentis chez eux. Ils espéraient le retour de Jon Snow mais il ne reviendra jamais, il est devenu l'homme de main de la reine des dragons. Les nordiens parlent d'une nouvelle guerre. Une guerre contre la reine des dragons qui ne concerne pas les sauvageons. Après un dernier regard vers l'horizon, du côté où se trouve Port-Réal, après une dernière pensée pour cette Grande dame qu'il ne reverra sans doute jamais, Tormund presse les flancs de sa juments en direction du Mur brisé. Ce qui était autrefois une forteresse impénétrable n'est plus rien. Les derniers vestiges gisent dans les éboulements réguliers qui font trembler les frontières.
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La neige recouvre Winterfell et ses environs d'un épais tapis. Pendant ces périodes hivernales, le Bois sacré semble mystique, c'est aussi là qu'est mort l'ennemi de l'humanité. Ses longs cheveux aux vibrants éclats roux tombant dans son dos, Sansa progresse jusqu'au tronc du vieux barral au visage sculpté. Ses yeux bleus parcourent le tronc pour se fixer sur les dernières feuilles roussies. Cet endroit n'est pas celui de la mort des marcheurs blancs pour elle, c'est toujours ce lieu où se recueillait sa mère. Alors que ses doigts caressent son tronc, elle croit se rappeler comment Kathleen Stark s'agenouillait silencieusement à ses racines, la façon dont elle interpellait les anciens dieux. Le soleil brillait au-dessus des nuages en ce temps-là, aujourd'hui il se cache derrière les nuages blancs. Elle ferme les yeux pour une prière secrète.
-Tu étais là ?
Sans surprise, Sansa se retourne pour voir sa sœur Arya qui s'avance vers elle d'un pas assuré alors qu'elle joue avec la lame d'un poignard qu'elle coince entre son index et son majeur avant de le faire voler entre ses doigts. Elle sourit et pose sa main contre le tronc elle aussi.
-à moi aussi ils me manquent, dit-elle, encore aujourd'hui.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Demande Sansa.
-Je suis venue te rappeler qu'une guerre se prépare, avoue Arya, et que Winterfell a besoin de sa souveraine, chose que, dieu merci, je ne suis pas.
Sansa acquiesce, elle sait parfaitement tout cela, elle retient un soupir, lasse de ces guerres interminables et de ces conseils de défense sans fin.
-Je viens, répond Sansa, je dois avouer que tu as raison, je ne peux pas m'absenter longtemps.
Elles échangent un regard complice et se tournent vers le château. Les troupes de la reine des dragons semblent quitter Port-Réal depuis peu, la situation devient critique et les sauvageons filent sans proposer leur aide.
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