XXV - Sandor Clegane

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      Pour éviter la route royale Sandor Clegane avait choisit de contourner Moat Cailin par les hauteurs rocheuses. A ce moment, ils n'avaient qu'un seul cheval, Mériss se tenait devant lui et observait les différents paysages qui défilaient sous leurs pas. En contrebas, le château en ruine surplombait le Neck. Le soleil tapait comme dans une terrible journée d'été. 

- Moat Cailin est une ville sur l'eau, avait-elle commenté.

Il avait esquissé un sourire en coin en secouant la tête. Elle avait toujours tant de choses à dire des paysages qu'elle observait ... C'était la première fois qu'il causait avec une étrangère à la culture westerosie. Lâchant les rênes de sa main gauche pour décrire un arc de cercle dans l'air entourant la silhouette du château, il lui avait expliqué que ce n'était pas une ville et ce qu'étaient ces ruines.

- On dirait que tout ici, n'est que place forte conçue pour la guerre.

- Non, avait-il répliqué, il y a aussi des bourgs, des champs et d'autres conneries dans le genre. Pas besoin de guerre pour trouver un moyen de crever ...

- Meereen était aussi une place fortifiée, avait-elle soupirée, ce pourrait être bien, finalement, de s'éloigner de ces lieux de pouvoir et de s'enfoncer dans les campagnes anonymes.

- Et tu ferais quoi alors ? avait-il rétorqué sur un ton moqueur.

- Je voyagerais vers le sud, je me trouverais un bel endroit calme et ensoleillé et j'y construirais une belle maison en bois pour y vivre libre. Pas trop loin d'un village pour que tu puisses aller boire de la bière et du bon vin dans les auberges. 

- Ah ouais parce qu'en plus tu veux m'embarquer dans ton rêve à la con ! 

Elle avait rit en secouant ses épaules juste devant lui et s'était retournée pour le regarder. 

- Je n'étais pas sérieuse Sandor Clegane !

- Arrête avec tes conneries ! avait-il râlé, mal à l'aise. Je t'emmène déjà quelque part.

- Et que vas-tu faire après m'avoir déposée ? 

- J'en sais foutrement rien ! 

- J'en sais foutrement rien ! 

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*** 

  Ignorant la douleur, ignorant le sang qui coule depuis son épaule, Sandor Clegane passe son pied dans l'étrier de son imposante monture.

- Ne sois pas fou, lui reproche Arya.

Il passe sa jambe par-dessus la croupe de l'étalon qui piaffe déjà d'impatience et la fixe sans sourire. Arya se tient devant lui, serrant sa fine lame sans en baisser la pointe. Brienne de Tarth, à côté d'elle plisse les yeux, abasourdie.

- J'étais fou en croyant que la laisser ici était une bonne idée, grogne t-il.

- Depuis quand tu risques inutilement ta vie pour des demoiselles en détresse? renchérit Arya.

- Le dragon l'a emmenée, avoue Brienne, nous n'avons rien pu faire ... il l'a sûrement déjà dévorée ...

Secouant les rênes, il élance son cheval au galop sans leur répondre. Les sabots soulèvent la neige salie de la cours. Il traverse l'entrée de Winterfell, talonnant toujours plus l'animal. Serrant les dents, il jure silencieusement contre le monde entier et regarde l'horizon. Aux dernières nouvelles la reine des dragons se trouvait à Peyredragon. Il sent qu'un terrible danger se profile dans un futur proche. S'il doit crever en la sauvant, alors c'est qu'il aura donné un sens à sa vie.

   L'étalon file à travers le vent, rapide et sauvage. Il dévale les collines, gravit les monts, englouti les ruisseaux sous ses sauts vertigineux. Déterminé, Sandor Clegane ne relâche rien. La douleur est lancinante, il ressent même à nouveau sa côte fêlée comme le jour de sa rencontre avec Mériss. Ses cheveux crasseux volent dans le vent alors qu'il se promet de ployer le genou devant elle, de poser son épée au sol en promettant de la protéger. C'est la chose la plus stupide qu'il ait désiré de sa vie - après Sansa - mais désormais il a envie d'y croire. La vengeance n'est plus le moteur de sa vie et il sait maintenant que c'est elle qui l'est devenu. Comme dans les vieilles légendes débiles, comme dans les histoires crédules, il aimerait juste une fois, montrer quelque chose de beau à la jeune femme. 

 

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Sang du DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant