Chapitre 12

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Alice avait passé la journée enfermée dans sa cabine.

Elle était tiraillée entre colère et humiliation. Elle avait conscience d'avoir surréagis, c'était même extrêmement puéril comme réaction. Elle ne savait pas si elle devait en rire ou être choqué d'elle-même, elle avait quand même explosé le mur qui séparait la chambre de James à son bureau...

Le bateau se trouvait maintenant dans le port de Paris où ils resteraient pendant quelques jours. Alice n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit, vers trois heures du matin, elle décida de se lever. Elle repensait à l'état dans lequel elle avait laissé la chambre et même le bureau, pouvait-elle faire âme charitable ? Autant mettre la nuit à profit pour aller ramasser.

Alice sortie dans le couloir et fut éclairer par la lune brillante. Elle s'avança doucement et entra dans le bureau. La porte était déjà entre ouverte. Elle s'avança dans la pénombre et remarqua que les feuilles avaient déjà été ramasser. Le capitaine Alday était un homme ordonné. Elle tourna son visage en direction du trou béant dans le mur, en tendant l'oreille elle pouvait entendre le son d'une respiration régulière. Une idée germa dans son esprit, et elle s'avança vers l'ouverture, mais une hésitation l'arrêta. James avait semblé très en colère, quand elle l'avait quitté. Elle ressentait toujours la pression de ces doigts sur sa mâchoire.

D'un seule coup un bruit d'étoffe se fit entendre, Alice se figea. Quelqu'un était dans la chambre du capitaine. Devait-elle fuir ? Agir ? Elle tendit finalement l'oreille. Le son était faible, mais quelqu'un marmonnait :

'' Mon amour enfin je te revois, oh mais tu as de petites rides maintenant...'' Les paroles furent suivies d'un petit rire qui fit se hérisser Alice.

'' Je ne peux pas rester trop longtemps mon cœur, mais ne t'inquiète pas on va se revoir très, très bientôt.''

Les sons des pas se rapprochèrent dangereusement. Prise de panique Alice se précipita dans l'armoire prêt de la porte. De l'entrebâillement elle put voir une jeune femme à la longue chevelure détachée sortir par le trou qui séparait la chambre et le bureau. Cette jeune femme s'arrêta, elle semblait tendre l'oreille. Alice arrêta de respirer. Qui était-elle ? Manifestement elle connaissait James, même très bien. La femme tourna la tête en direction de l'armoire. Avait-elle entendu Alice ? Les secondes ressemblaient à des heures, elle fit finalement volteface et se dirigea jusqu'au bureau de James, elle ouvrit un des tiroirs et en sortie un coffre, elle sortit une clé de son corsage et l'inséra dans la serrure, le coffre s'ouvrit. Elle vida le contenu du coffre et en récupéra quelques effets.

La curiosité d'Alice était à son comble, devait-elle intervenir ? Cette femme volait James sans aucun scrupule... Enfin, le volait-elle vraiment ? Elle détenait la clé de ce fameux coffre. Alice n'y tenait plus et mis la main sur la porte de l'armoire prête à en sortir.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre, la jeune femme se précipita sous le bureau, ayant à peine eu le temps de prendre le coffre contre elle. Marcus apparu dans la pièce, il s'y enfonça et fit une tour à 360°.

- Alice ? êtes-vous ici ?

Aucune réponse ne lui parvint, il continua pour lui-même.

- J'aurais juré avoir entendu quelqu'un... cette femme n'a pas fini de nous en faire voir de tous les couleurs.

Puis Marcus sorti en prenant soin de refermer la porte.

Le silence se prolongea, finalement la femme sortie de sa cachette, elle rangea le coffre vide de ces effets et quitta le bureau en marmonnant:

'' Alice hein ? Oh Marcus tu verras, elle ne vous fera plus rien cette pute. ''

Alice avait mis sa main sur sa bouche, elle était tétanisée. La peur s'emparait de son esprit. Qui était cette femme ? Elle était terrifiante.

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Le soleil était haut dans le ciel, James avait terminer d'amarrer le bateau au quai. Il allait enfin pouvoir profiter d'un bon bain et de viande fumé. Les hommes faisaient déjà la queue pour descendre s'enregistrer et dépenser leur maigre salaire. Une aura étrange s'emparait de James, il c'était réveillé ce matin avec une boule au ventre et une sensation désagréable sur la joue. Malgré ces efforts pour l'ignorer, ce mal être semblait vouloir s'intensifier. Il se surpris à scruter l'entrée de la porte menant à la chambre d'Alice. Pourquoi n'était-elle toujours pas sur le pont ? Le souvenir de leur dispute lui revint. Il se sentis soudainement soulager, il devait s'excuser auprès d'Alice, son malaise devait venir de là.

Il arriva en face de la porte de bois franc et frappa vigoureusement et un silence de roi lui répondit. Le Capitaine réitéra son mouvement et la même réponse s'offrit à lui. L'inquiétude qu'il ressentait redoubla d'intensité et il posa sa main sur la poigné de la porte, celle-ci n'était pas verrouillé. Il entra en s'annonçant, mais la chambre était vide. James était pétrifié, où Alice pouvait bien être ? Il couru sur le pont, alors que les marins commençaient à débarquer.

- Quelqu'un a vu Alice ?

On ressentait la panique dans sa voix, les hommes s'interrogèrent les uns les autres, personne ne l'avait vue. Marcus s'avança vers lui.

- Personne ne l'a vue quitter ces quartiers ce matin.

- Elle n'y est pas j'en viens.

- Tu penses qu'elle a fuguer ?

- Comment ? quand? On vient d'amarrer.

- Maintenant que j'y pense, hier soir en finissant mon tour de garde, j'ai entendu du raffut venant de ton bureau quand je suis aller vérifier je n'y ait vue personne... mais avec la disparition d'Alice, c'est de plus en plus suspect.

James s'élançât aussitôt en direction de son bureau, il observa un instant, les papiers sur celui-ci avait été touché, ou plutôt chiffonné. Il s'y plaça derrière et ouvris chaque tiroir c'est alors qu'il ouvrit le dernier qui contenait son coffre, il se figea. Le coffre était ouvert. Il le prit en le déposa sur son bureau. Il regardait le coffre comme s'il s'agissait d'un spectre et se frotta le visage.

- C'est impossible...

Il plaça une main tremblante sur le dessus du coffre légèrement entrouvert et le souleva, ce qu'il craignait était juste, le coffre était vide.

Qui d'Alice ? ou d'Ophélie ? ...C'était impossible dans les deux cas. Comment ? James était submergé par une terreur presque irrationnelle, il leva les yeux vers Marcus qui savait déjà tout et comprenais la gravité de la situation.

D'un seul coup un bruit sourd se fie entendre à l'autre bout de la pièce James toujours le qui vive s'élança presqu'à la course jusqu'à l'armoire prêt de la porte. Il mit sa main sur la poigner et l'ouvrit d'un coup sec. Alice dont la tête y était reposée tomba dans l'élan et s'écrasa sur le sol les jambes en l'air et la chemise lui servant de robe de chambre retroussé sur celles-ci.

Manifestement elle dormait quelques instant plutôt car son premier reflexe fut de se couvrir le visage de la lumière du jour. James s'empourprât comme un adolescent et se tourna par pudeur, il vit le regard de Marcus qui en disait long sur la vue qu'il observait sans gêne et James le réprimanda l'obligeant à quitter les lieux. Alice reprit ces esprits et se leva précipitamment, rouge de honte, les mains tirant sa robe le plus bas possible.

- Puis-je me retourner ? Demanda-t-il.

- Je... euh... oui.

Ce qu'il fit, dans le même élan il retira sa veste et la posa sur les épaules d'Alice qui n'osait lever les yeux dans sa direction. Un silence lourd de malaise emplissait l'air et James le rompit.

- Nous sommes à quai, vous allez pouvoir profiter d'un... d'un bon bain chaud. 

Alice au bout du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant