Chapitre 2

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⎯ James, tu crois que nous pourrons être de retour aux bateaux, au crépuscule ? Demanda un homme aux cheveux blond.

⎯ Si l'informateur arrive à temps oui. Répondit le dénommé James.

⎯ Moi j'ai un mauvais pressentiment, il ne viendra pas. Intervint celui qui était adossé contre un arbre.

⎯ oh là ferme Logan! Fit James agacé.

Logan marmonna comme seule réponse.

James Alday, James Logan et William Cooke étaient tous les trois sur la rive de la Bidasoa. William et Logan étaient tous les deux assis contre un arbre. Ils restèrent, ainsi pendant trois bonnes heures, à attendre, quand Logan devint impatient.

⎯ Moi, je vous dis qu'on devrait partir, ton informateur Alday, il va nous envoyer les soldats espagnols ou français... je suis persuadé que c'est un traître !

⎯ Tu vas te taire, bon Dieu. crâcha Alday

Au même moment, William qui s'était rapproché de la rivière s'écria :

⎯ James ! Viens voir il y a quelqu'un dans l'eau.

⎯ Un soldat ! S'écriât Logan sur le qui vive.

James et Logan s'approchèrent de William prudemment pour voir de qui, il s'agissait.

⎯ C'est une femme ?

⎯ Perspicace Logan... 

⎯ Oh c'est bon, elle peut très bien être une espionne des espagnoles.

⎯ Tu me fatigue... On dirait qu'elle ne respire plus. Observa James.

James enleva sa chemise et se jeta à l'eau pour secourir la jeune femme. Il la remonta sur la rive.

⎯ Une femme en pantalon on aura tout vue nous maintenant ! Commenta Logan.

James la tourna sur le côté en donnant de petit coup dans son dos, afin qu'elle recrache l'eau de ses poumons. Après plusieurs tentatives, elle finit par tousser violemment et évacua l'eau qui l'entravait . Elle vit les trois hommes autour d'elle, Logan debout la regardant d'un œil mauvais. William penaud ne sachant trop que faire et James torse nue penché vers elle lui tendant l'épaule, elle prit peur se leva maladroitement et prit ses jambes à son cou.

Logan réagit aussitôt, il la rattrapa et la fit tomber sur le sol. Il prit ses bras et les ramena derrière son dos. Elle se débattait de toutes ces forces.

⎯ Lâchez moi ! Au secours ! à moi ! 

⎯ La ferme ! Cracha Logan.

⎯ Logan lâche là, tout de suite ! S'écria James.

⎯ Ah ouais, moi je pense que c'est une espionne et elle ne va pas s'en tirer comme ça ! répondit Logan en maintenant toujours la jeune femme face contre sol.

⎯ Lâchez moi je n'ai rien fait... Aïe ! ... vous me fait mal ! 

James arriva derrière Logan et le poussa de toute sa puissance de façon à ce qu'il tombe sur le côté et la laisse tranquille. Il tendit par la suite sa main pour qu'elle puisse se relever et lui demanda.

⎯ Qui êtes-vous jolie cœur ?

⎯ Pardon ? Répondit-elle.

⎯ Ton nom. Dit-il plus froidement.

⎯ Je m'appelle Alice Endra...suève, Endrasuève.

James leva un sourcil et la regarda de haut en bas avant de la questionner, un sourire en coin.

⎯ Es-tu une espionne espagnole ?

⎯ Quoi ? non ! fit-elle.

⎯ Pourtant tu es bien espagnole ? fit remarquer James.

⎯ Oui, mais je ne suis pas une espionne ! se défendit Alice.

⎯ Que fais-tu à la limite de la France si tu n'es pas une espionne ? Tu t'enfuis ? Continua James.

⎯ Cela ne vous regarde pas.

Alice commençait à s'éloigner, mais James lui attrapa le bras. Elle fit volteface.

⎯ Je pourrais vous retourner la question qu'est-ce qu'un anglais, votre accent vous trahis monsieur, vient faire à la frontière entre l'Espagne et la France ? Cela, sent l'espionnage...  Dit Alice en haussant un sourcil.

⎯ James on devrait se débarrasser d'elle. Fit Logan qui s'essuyait la mâchoire recouverte de terre.

Entendant cela Alice essaya de se défaire de l'emprise de James sur son bras.

⎯ Lâchez moi immédiatement !

⎯ Non ! Je crois que vous allez nous être utile... Répondit aussitôt James une étrange lueur dans les yeux.

James qui tenait toujours Alice par le bras la fit avancer et fit signe à ces deux compagnons qu'ils retournaient à leurs bateaux.

Ils ne ramèneraient malheureusement pas les informations de leur espion qui leur avait fait faux bond, mais cette jeune fille pouvait s'avérer être une bien meilleure pioche.

⬩⬩⬩⬩⬩

Alice était assise dans un fauteuil en cuir marron, auprès d'un feu. Les trois hommes avaient convenu qu'elle resterait sur le bateau de James Alday. Mouillée jusqu'à l'os, Alice était couverte d'une vieille couverture, le temps qu'on lui trouve des vêtements secs. Alday entra enfin dans la cabine.

⎯ Tenez, de quoi vous changer.

⎯ Mmh... grogna-elle.

⎯ Quoi vous n'en voulez pas ? Il est vrai que vos vêtements mouillés et transparents sont bien meilleur. Ah moins, que ce soit le fait qu'il s'agisse de vêtements d'homme qui vous dérange ? Je me dois, alors, de vous rappeler chère demoiselle que vous êtes en cuirasse. De plus, les vêtements que je tiens son propre. Fit James en penchant le haut de son corps tel un majordome les yeux pleins de malice .

Alice le regarda et prit les vêtements.

⎯ Bien sûr, je pourrais accepter de vous laisser vous changer seule, si vous me promettez de ne pas vous enfuir ? Ou alors peut-être préférez que je vous aide ? proposa James le sourire aux lèvres.

⎯ Non ! c'est bon MERCI. Répondit brusquement Alice.

James quitta la cabine rieur et retourna sur le pont. Alice commença à se changer. Il lui avait donné un pantalon trop grand ainsi qu'une chemise qui faisait deux fois sa taille, elle fit un nœud au niveau de sa hanche avec le tissu superflu. Elle déchira le bas de la chemise qui de toute évidence aurait pu lui servir de robe et attacha ses cheveux avec la bande de tissu arraché. Elle prit son pantalon d'écurie et l'accrocha sur le bord du feu de cheminé afin qu'il sèche. Elle le remettrait à ce moment-là.

Elle sortit alors sur le pont. Se retournant de tous bords, elle vit plusieurs hommes qui s'affairaient, ils étaient en pleine mer. Allant sur le bord du bateau, elle vit qu'ils quittaient les frontières et s'enfonçaient dans l'océan Atlantique, suivi par deux autres bateaux. Celui qui les suivait de près portait le nom de flying ghost, l'autre était trop loin pour qu'elle puisse distinguer son nom. Elle tourna la tête et vue à la proue le capitaine James Alday, se tenant droit et s'occupant des dernières manœuvres. Il avait les sourcils froncés et était très concentré. 

Dans quel pétrin avait-elle bien pu tomber ? Ces bateaux ne portaient aucun blason faisant référence à une quelconque infanterie. Les matelots ne portaient pas d'uniforme et elle était prête a parier que la calle n'était probablement pas plein d'une cargaison marchande. Elle eut des frissons qui lui parcourût l'échine. 

Était-elle entre les mains de pirates ? La seule chose qui pouvait l'apaiser en cet instant était le rivage qui continuait de s'éloigner, son père n'était heureusement pas prêt de la retrouver. 

Alice au bout du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant