Cela faisait deux jours que James, Marcus, Steevy, Oliver, Séraphin et Alice marchaient en direction du château de Saint-Cloud la demeure du Duc de Valois. Avec eux une charrette poussée par un étalon noir cendré. Le convoi avançait tout doucement, sur le route de Seine-et-Oise, le département où se trouvait la demeure du Duc et où James devait retrouver ces acolytes.
James tenait la hanse du cheval, le visage défait cela faisait deux jours qu'ils avançaient ainsi sans dire un mot. Même Séraphin ne disait mots, comme plongé dans une longue marche funèbre tous avançaient machinalement jusqu'au prochain village. Ils arrivèrent à Évry ou ils prirent de nouveau des chambres dans une auberge. James était assis au bar un verre de bourbon à la main et la bouteille à côté de lui. Marcus vint le rejoindre :
- James tu as conscience que cette situation est intenable ? Tu vas te décider à parler ?
- Non.
- Pourtant, elle a droit à des explications avec ce qu'elle a vécu. Dis Marcus d'un air grave.
- Arrête de me prendre la tête avec ça. Je le sais. Je n'y peut rien.
- Tu rigole-là ? Lançât Marcus.
- Non et puis merde ! Fou moi la paix !
Après avoir crié, James se leva et sortie de l'auberge. La bouteille de bourbon à la main, il en arracha le bouchon et marcha jusqu'à l'entrée du village. Il but une longue rasade de bourbon et s'assied au pied d'un arbre. Il savait qu'il agissait comme un lâche. Aussi merdique qu'à l'époque, il allait encore souffrir et faire souffrir. Il avait fui exprès, pourtant il avait été rattraper. On ne fuyait jamais vraiment ces problèmes. Il vous rattrapait toujours. Tout était sa faute.
•
Paris, deux jours avant.
James et Alice étaient sorties de l'auberge, ils étaient assis sur le sol recouverts chacun d'une couverture. Marcus se trouvait assis non loin d'eux, une femme penchée sur lui soignait sa jambe blessée.
- Où est Steevy ? Demanda Marcus.
- Il a été trouver des vêtements pour Alice. Répondit James.
Marcus ne répondit pas, James lui avait raconté comment lui et Steevy avait retrouvé Alice couverte d'huile. Ils savaient tous les deux que les probabilités pour que cette histoire soit l'œuvre d'Ophélia était très élevé. James observa Alice à la dérobé, elle n'avait pas dit un mot depuis qu'ils étaient sortie. Elle n'arrivait pas non plus à le regarder dans les yeux.
Lui-même devait se l'avouer, il avait l'image de son corps nue clairement affiché dans son esprit et cette simple pensé ne le laissait pas indifférent. Elle était tout simplement parfaite. Mais, il fallait qu'il rompe le silence. Elle devait être terrorisée.
- Alice...
Elle sursauta et répondit:
- O..oui ?
- Que s'est-il passé ?
Le regard rivé sur le sol, elle ne répondit pas, ce qui fit soupirer James. Pouvait-elle réellement lui dire ? Lui ferait-il confiance ?
- Quelques heures plutôt -
Alice peinait à trouver le sommeil les évènements de la veille la hantait. Cette chevelure rousse accroché à James, ce regard, ce rire tantôt aigue, tantôt posé, tout chez cette femme la rendait mal à l'aise. Elle avait cette lueur dans le regard, qui vous glaçait le sang. Et James, que dire de lui qui n'avait pas aligner deux mots cohérent comme subjugué... ou pétrifié par elle.
Sa fiancée. Elle avait dit être sa fiancée. Donc, James l'aimait. Pour quelle autre raison pouvait-il être avec elle ? Il n'avait aucune attache, il était libre comme l'air à voguer sur les mers, piller les riches et profiter de la vie.
Tout était clair maintenant, Alice réalisait quelle avait espéré plus de ce voyage. Elle avait oublié qu'elle n'était qu'un otage. Elle s'était laissé happer par la volupté de la liberté, de la proximité...
On tira soudainement ces cheveux par leurs racines, lui déclenchant un cri qui fut étouffé aussi vite par un tissu sale qu'on enfonça dans le fond de sa gorge. Paniqué elle gesticula dans tous les sens espérant se libérer, avant de se retrouver face à face avec cette paire de yeux vert cendré.
- Coucou je t'ai manqué ?
La main toujours accroché au cheveu d'Alice, Ophélia lui dégotta un coup de poing monumentale qui fit Alice s'effondrer au sol. Le souffle coupé et la bouche obstrué elle gisait sur le sol sans force. Ophélia se pencha et lui attacha les mains sur le pied du lit.
- J'avais promis de me débarrasser de toi, voilà qui sera chose faite.
Ophélia l'observa un instant un sourire satisfait. Le regard terrifié d'Alice la fit glousser.
- Ne me regarde pas comme ça. James et moi nous aimons, tu croyais pouvoir te mettre entre nous? Il ferait tout pour moi. Alors je vais le soulager de toi.
Alice se tortilla et secouait la tête essayant de faire signe à Ophélia qu'elle se trompait, mais celle-ci n'y porta aucune attention. Elle cherchait quelque chose et son regard s'illumina lorsqu'elle posa ces yeux sur la lampe à huile éteinte du chevet. Elle s'en saisit et vida le contenu sur la robe de chambre d'Alice dont le visage était tapissé d'horreur.
- Tu es chanceuse, je n'ai pas d'allumette sur moi. Soit sage je reviens.
Ophélia se dirigea vers les cuisines, quand elle fut surprise par des pas descendant l'escalier elle se camoufla dans l'ombre. Un jeune homme quittait l'auberge. Elle ne pouvait prendre le risque d'être découverte, autant tout brûler. James survivrait toujours, aucun doute n'était possible là-dessus.
- Retour Paris la nuit de l'incendie -
- Alice je sais que c'est beaucoup vous demander, mais c'est important que s'est-il passé ?
- Elle... Elle m'a attrapé par les cheveux...
La voix d'Alice se brisea. James se pencha a sa hauteur et déposa la paume de sa main sur son visage. Le geste se fit tendre et réconfortant. Il plongea ces yeux dans les siens et dit :
- Tout va bien. Je suis là. Dite-moi qui vous a fait ça ?
Le cœur d'Alice se fissura, elle lâcha du bout des lèvres.
-Ophélia...
Elle sentit la main de James se crispé et il l'enleva comme s'il avait touché du feu. Il se redressa et détournant le regard il dit aussitôt.
- Impossible...
Les derniers morceaux d'espoir d'Alice volèrent en éclats. Non, il ne lui ferait jamais confiance. James disparu aussitôt. Elle n'aurait pas su dire où, ni comment tant ces yeux étaient inondés de larmes.
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Alice au bout du monde
RomanceAlice est une jeune noble du XVIII siècle. Sa vie semble déjà bien tracé, elle doit être obéissante et docile. Seulement rien de tous cela ne la défini. Il est temps que les choses changent, et pour cela elle ne recule devant rien. Même si cela i...