Across the USA - Between Toulouse and Dublin tome 3

18. Dîner

Jamie

La famille de Kenan ne devrait pas tarder à arriver pour dîner avec nous afin de fêter la super critique que mon meilleur pote a reçu. Avec ce qui s'est passé, cette bonne nouvelle m'a fait beaucoup de bien, j'ai été en meilleure forme après ça et Elena et moi nous sommes même retrouvés un peu plus intimement dans la chambre. Ca m'a fait du bien d'être avec elle et de ne penser à rien d'autre qu'à son plaisir et le mien. Mon cerveau a été anesthésié de toutes pensées néfastes et encore maintenant, mes démons n'ont pas repointé le bout de leur nez. Ils me laisseront tranquille pour la soirée et c'est tout ce dont j'ai besoin, je veux simplement passer un bon dîner puis me retrouver seul avec ma petite amie qui me fait tellement, tellement de bien malgré le fait que je suis inquiète pour elle par rapport à Keziah. Même si je voulais qu'elle rentre en France, finalement, elle a bien fait de me tenir tête et de rester ici car sa présence m'est indispensable. Au point que je n'ai pas envie de penser au moment où elle et Gabi vont devoir repartir à Toulouse.

— Tu vas bien ? me demande Elena en enroulant une serviette autour de sa taille, ce qui recouvre sa poitrine dénudée.

Nous venons à peine de sortir de la douche que nous avons prise ensemble car après avoir couché ensemble, on avait aucune envie de se quitter, donc elle s'est glissé sous le jet et je l'ai suivi. On y est resté un sacré moment, à tel point qu'on a dû vider le ballon d'eau chaude de Kenan, j'espère qu'il ne nous en voudra pas trop.
Moi aussi enroulé dans une serviette à partir de la taille, je m'approche de ma copine et la prend par les hanches, mes yeux plantés dans les siens.

— Je vais parfaitement bien, réponds-je.
— Tu es sûr ?
— Oui, Elena, je le suis. Je viens de coucher avec ma copine avec laquelle j'ai pris ma douche et en prime, mon meilleur ami a eu une super critique pour son resto, comment veux-tu que ça n'aille pas ?
— Je ne sais pas, mais... avec la menace de Keziah et...

Avant qu'elle n'en dise plus, je la fait taire en posant mon index sur ses lèvres.

— Je ne veux pas qu'on parle de ça ce soir, je veux simplement profiter de la soirée et si possible dans une bonne ambiance.

Elle me sourit tendrement puis me glisse un léger baiser sur les lèvres que j'accueille avec délectation.
Malgré la buée qui obstrue la petite pièce, je trouve Elena magnifique, uniquement vêtue de cette petite serviette qui lui couvre les parties intimes. Sa peau est encore parcourue de petites gouttelettes d'eau et ses cheveux attachés en un chignon rapide au-dessus de sa tête lui donnent un côté très sexy que j'aime beaucoup et qui plaît également à mon entrejambe.
Nous restons de longues secondes à nous regarder dans les yeux, jusqu'à ce que je remarque que les siens s'embuent de larmes et sont soudain très humides. Je n'ai pas le temps de lui poser la moindre question qu'elle me dit :

— Tu es de bonne humeur et je n'ai pas envie de gâcher ça, mais j'aimerais quand même qu'on parle de quelque chose.

J'arque un sourcil, intrigué et, je l'avoue, un peu anxieux. De quoi veut-elle bien qu'on parle à moitié nu ? Et vu le sérieux que je le lis dans ses pupilles, ça ne peut pas être quelque chose de réjouissant.

— Ce n'est pas en rapport avec ton passé, se justifie-t-elle. Non, en fait, c'est à propos de nous.
— De nous ? répété-je, abasourdi.

Pourquoi veut-elle qu'elle parle de nous ? Qu'est-ce qu'il y a à dire sur notre relation ? Tout se passe super bien ! Veut-elle qu'on s'arrête là ? Peut-être s'est-elle rendue compte qu'elle n'était pas complètement heureuse avec moi, ou bien peut-être que je ne lui suffit plus. Pire, peut-être s'est-elle rendue compte que j'étais trop brisée pour elle et qu'elle préfère me lâcher ? Non, ça n'a pas de sens, si ça avait été le cas, pourquoi aurait-elle insisté pour rester quand je lui ai demandé de rentrer en France ? Non, tout ça ne tient pas debout, mais en même temps, je ne vois absolument pas de quoi elle voudrait parler. Elle est la première femme avec laquelle je m'autorise une relation sur le long terme, je ne supporterai pas qu'elle veuille tout arrêter. Pire, je n'y survivrai pas. J'ai trop besoin d'elle dans ma vie pour avoir un semblant d'équilibre, je ne veux pas tout perdre, pas alors que je suis dingue d'elle.