Chapitre 12

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Il faisait nuit noir, j'entendais seulement le bruit de mes pas claquant sur les dalles du trottoir.

Soudain, les lumières des lampadaires s'allumèrent d'un seul coup.

Je me stoppa pour regarder où je me trouvais, à ma droite, une rambarde, et derrière cette rambarde, un fleuve, un grand fleuve noir qui s'étendait à perte de vue et dont l'on ne voyait pas le fond.
À ma gauche, s'étendaient de hauts immeubles reflétant parfaitement la ville de L.A.

J'entendis alors des pas se rapprocher de moi, croyant être seule, je me retourna vivement pour chercher l'origine du bruit.

J'aperçus une silhouette qui se dessinait au loin, une silhouette d'homme, et plus l'homme s'approchait, plus les poils de mon cou se dressaient sur ma nuque. Un frisson me parcourus le corps quand j'aperçus enfin son visage.

-Sacha ? me chuchotais-je à moi même.

Je me rapprocha doucement, n'y croyant pas et poussa un cri d'horreur quand je vis l'état de son corps.

Il était couvert d'hématomes mais ce n'était pas le pire, le pire, c'était les strangulations qui marquaient son cou mais aussi sa peau blanche, presque translucide, qui donnait l'impression de voir ses os, et ses yeux, injectés de sang et d'un noir d'ébène.

Son visage se transforma soudain en une grimace de colère et il avança plus rapidement vers moi, presque en courant.

-C'est toi ! C'est ta faute si je suis mort ! cria-t-il en courant maintenant vers moi.

Terrorisée, je n'osais plus bouger, mais alors qu'il arrivait sur moi, mon cerveau se remis en marche, me criant de courir, courir le plus vite possible.

Et c'est ce que je fis, je me mis à courir.

Courir le plus loin possible de la chose qu'était devenu celui, qui, autrefois, était le plus important à mes yeux.

Courir pour ma vie et surtout, courir pour ne pas voir la réalité en face, pour ne pas voir cette obscure réalité qui me hantait toujours.

-Tu aurais m'accompagner ! C'est ta faute ! Assume ! me cria le cadavre de Sacha.

Puis sans faire attention, mon pied s'accrocha dans une dalle qui dépassait du trottoir, je m'étala sur le sol, sonnée.

Je me retourna vivement, voulant me relever, mais c'était trop tard, il était déjà là, je pleurais, le suppliant de me laisser tranquille.

-Je suis désolée, tellement désolée, pardonne-moi je t'en prie, pardonne-moi...

Il courut vers moi, les mains en avant comme pour me faire subir ce qu'il avait pus subir, son visage déformé par la colère et...

Je me réveilla en sursaut, dégoulinante de sueur.

-Putain, putain, putain, chuchotais-je en me frottant les yeux, encore mouillés de larmes.

Je me leva de mon lit, tremblante, pour aller me passer de l'eau sur le visage, encore déboussolée par le rêve, ou cauchemar, que je venais de faire voir même de vivre.

La lumière du jour s'infiltrait déjà à travers mes volets, et la réalité me revient dessus en pleine face : j'avais cours, dans un nouveau lycée, et ça promettait d'être compliqué.

Je me redirigea vers mon lit, m'assis dessus et pris mon téléphone sur ma table de chevet : 7h00am.

"Cool le réveil", me dis-je à moi même, riant jaune.

Start all over againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant