Chapitre 6

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Elle l'avait frappé. Il n'avait pas rêvé. La douleur qu'il éprouvait sur sa joue le prouvait. Cette femme l'avait bel et bien frappé. Et dire qu'il avait cru qu'elle n'était juste qu'une simple femme frêle et fragile. Et bien non, il avait du revoir son jugement. Du haut de son 1m65, elle avait plus de poigne et de courage que beaucoup d'hommes qu'il avait déjà rencontré. Et en prison, il en avait rencontré des hommes.

Elle était petite, certes, mais elle avait selon lui la taille idéale.  Ses cheveux frisés, bruns parsemés de filets blonds, formaient de belles boucles. Lorsqu'il l'avait vue pour la première fois, il avait tant eu envie d'y passer ses doigts pour vérifier qu'ils étaient réels. Ses longs cils mettaient en valeur de petits yeux couleur noisette. Ses yeux n'avaient pourtant rien d'extraordinaire. Ils étaient quoique banals. Mais il pouvait y voir un lueur d'intelligence jamais vue auparavant. Quant à son corps ! Mon Dieu, son corps. Son débardeur dévoilait une poitrine assez généreuse qu'il avait envie de toucher. Et lorsqu'elle était partie telle une furie après l'avoir giflé, il avait eu une vue magnifique sur un petit derrière rebondi appelant ses caresses.

Mais que lui arrivait-il ? Il ne devait pas oublier qu'elle était sa gardienne et qu'elle avait sa liberté entre les mains. Elle était belle oui, mais il avait déjà vu et abordé de nombreuses femmes bien plus belles. Celle-ci l'attirait uniquement car il n'avait pas eu sa dose quotidienne de femmes depuis longtemps. Bien sûr, il ne prenait toujours pas en compte son premier mois de charge. Qui plus est, elle avait un sale caractère, malgré son courage surprenant.

Tout en se débarrassant de cette soudaine attirance, il courut et la rattrapa avant qu'elle n'arrive au niveau des escaliers.

- Tu m'as giflé, s'écria-t-il, abasourdi. 

- C'est un fait.

- Tu m'as giflé, répéta-il.

- Et tu comptes le répéter combien de fois ?

- Personne, je dis bien personne, ne m'avait giflé avant, et encore moins une femme.

- Cela t'aura peut-être fait du bien. Il faut bien une première fois à tout, non ?

- Tu viens d'accomplir un exploit.

- Oh, quelle chance ! Je mérite un prix pour ça. Vive les Oscars !

- Tu peux bien faire ton sarcasme, mais il faut que tu comprennes que tu es et tu seras la première à avoir osé me gifler et t'en sortir indemne.

- Je suis la première à t'avoir giflé tout cours.

Au grand bonheur d'Amélia, il se tût. Cependant, à son grand dam, il reprit la parole trois étages plus tard.

- Est-on bientôt arrivé ? demanda-t-il.

- Franchement, on dirait un gamin de 10 ans. 

- Combien reste-t-il d'étages ?

- Trois. 

- Tu plaisantes ?

- Ai-je l'air de plaisanter ?

- Et pourquoi n'a-t-on pas pris l'ascenseur plutôt ?

- Car il est en panne. Et puis, tu en poses des questions. Je regrette presque ton éternel silence.

- Tout de même.

- Et moi qui te prenait pour un sportif ! soupira-t-elle. Cesse de te plaindre. Je le fais depuis des semaines, et ce tous les jours. 

- Et comment dois-je t'appeler, au fait ? Par ton nom ou simplement "gardienne"?

- C'est encore plus simple, tu ne m'appelles pas. 

De nouveau, il y eut un moment de silence, qui ne dura guère plus longtemps que le précédent.

- Bon, alors, dis moi, veux-tu que je te prenne maintenant ou tu préfères dans un lit ? demanda-t-il le plus simplement du monde. 

Elle le foudroya d'un regard noir qui, malheureusement, n'eut aucun effet sur lui.

- Et toi, veux-tu une autre gifle ? le menaça-t-elle.

- Je ne fais que poser une question.

- Une question ? Et il a l'audace d'appeler ça une question ?

- Tu suscites ma curiosité, c'est tout, dit-il en la regardant et en se grattant le menton.

-Ah oui ! Et comment ? Explique moi, s'il te plait.

- Tu es la première personne à vouloir m'aider sans rien demander en retour. Je cherche juste à savoir pourquoi.

- Et bien, parce que.

- Ce n'est pas une réponse. Toutes les personnes qui ont voulu m'aider jusqu'ici le faisaient pour quelque chose en échange. Je me demande juste quel est ton prix.

- Et ton idée ne t'a pas dit que c'était pour être gentille, tout simplement?

- Et bien, vu la gifle à laquelle j'ai eu droit tout à l'heure, non.

- Oh oui, c'est vrai, je le fais pour que tu puisses me sauter ! Je n'attend que ça, vois-tu, ironisa-t'elle.

Avec un sourire narquois, il se rapprocha d'elle. Elle se retrouva coincé entre son protégé et le mur, sans aucun échappatoire.

- Je dois bien avouer que tu sais manier l'ironie. Mais, je paris, quoi que tu dises, que tu m'as déjà imaginé nu, dit-il avec un sourire enjôleur.

- Comment ? s'écria-t-elle. Je suis donc si transparente ? Je te veux, je te désire, oh prend moi ! 

Décidément, l'ironie, elle connaissait. Lentement, le sourire de Kyrian s'étira. Finalement, ce mois n'allait pas être si dur à vivre, contrairement à ce qu'il pensait. Alors, elle se dégagea en toute hâte puis se dirigea vers son appartement.




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