Never Leave Me Again

Chapitre 38

- Oui, Kyrian, je suis prête. Raconte moi tout.

Une fois ces paroles prononcées, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle devait écouter l'histoire de Kyrian jusqu'au bout, espérant qu'elle ne soit pas trop horrible. Dans le cas contraire, elle n'était pas sûre d'y arriver.

- Amélia je...

Il semblait hésiter sur les mots, comme s'il se remémorait toute son enfonce d'un coup. Il regardait dans le vide, son visage n'exprimait aucune émotion. 

- Amélia, j'aurais été chanceux si j'avais pu avoir une enfance comme la tienne. Si j'avais été aimé, choyé, comme toi, je...

- Continue Kyrian, je suis là. Tu peux le faire.

Des doutes assaillirent Amélia. Peut-être avait-elle fait une erreur en lui demandant de lui parler de son enfance. Peut-être était-ce trop dur pour lui. Afin de lui procurer du réconfort et de lui montrer son soutien, elle posa sa main sur la sienne. Cela sembla le calmer un peu. Il soupira, puis reprit son récit.

- Je n'aurais jamais dealer, je ne serais jamais allé en prison. Il y a beaucoup de choses que je n'aurais pas faîtes et que je regrette aujourd'hui, si seulement les circonstances avaient été différentes.

- Quelles circonstances ? De quoi parles-tu ?

- Jusqu'à l'âge de dix ans, je pensais avoir une vie normale, avec un petite sœur et des parents normaux. Mais j'ai compris bien plus tard que ce n'était pas le cas. Contrairement à toi, je ne suis pas le fruit d'un amour passionné. Quand j'ai atteins l'âge de quinze ans, mon père nous a abandonné, nous laissant seuls, ma mère, ma sœur et moi. Je n'ai jamais vraiment su quelle était la raison de son départ. Ma mère a pendant longtemps été un exemple pour moi. Élever deux enfants en tant que mère célibataire, avec un revenu très modeste, sans aucune aide de la part d'autrui, relevait d'un exploit pour un enfant comme moi. Mais malheureusement, elle est morte deux ans plus tard, laissant derrière elle deux enfants orphelins. J'ai du m'occuper de ma sœur, mais ce n'était pas facile de donner de telles responsabilités à un jeune adolescent sans repères. Je ne voulais pas aller dans un orphelinat. Je n'avais que dix sept ans, ma sœur douze, et à son âge, elle avait bien plus de chance de trouver une famille d'accueil que moi. Je sais que ça pourrait paraître égoïste vis-à-vis d'elle, car elle aurait peut-être eut une nouvelle famille qui l'aimerait et qui pourrait subvenir à ses besoins, mais je ne voulais pas que l'on me sépare de la seule personne qui comptait encore pour moi.

Elle voulu lui dire qu'au contraire, cela n'avait rien d'égoïste, mais n'eut pas le temps. Kyrian continuait déjà son récit.

- Je me suis battu pour avoir la garde de ma sœur. Mais je ne pouvais rien faire sans argent. J'ai donc essayé de reprendre contact avec mon père. Lorsque je l'ai retrouvé, il avait déjà refais sa vie et m'a dit de repartir d'où je venais, de ne plus chercher à le recontacter. J'ai donc essayé de trouver une autre solution. J'ai trouver pas mal de petits boulots, mais aucun d'eux ne payaient suffisamment. Et lorsqu'une offre s'est présentée à moi, je n'ai pas pu la refuser. J'étais si désespéré. J'avais abandonné mes études mais je refusait qu'il en aille de même pour ma soeur.

- Qu'elle étais cette offre ?

Il ferma les yeux et tourna sa tête, comme si ce qu'il allait dire le dégoûtait.

- Je...Amélia...j'ai du vendre mon corps.

Elle écarquilla les yeux sous le coup de la surprise. Elle ne s'attendait pas à un tel choc.

- Tu as du...te prostituer ?

- Je n'avais pas le choix. Je ne les pas fait par plaisir. Je suis attirant paraît-il.