Le deuxième jour de la semaine arriva enfin. On était mardi. Cela voulait dire qu'ils ne restait à Amélia et Kyrian que quelques jours à passer ensemble. Six plus précisément. Car en effet, ce lundi allait être le trentième jour de garde de Kyrian, mais aussi le dernier. Ce lundi allait être soit le jour le plus heureux pour Amélia, si son protégé lui annonçait qu'il restait avec elle, soit celui qui annoncerait sa perte et son malheur si, au contraire, il partait. Et s'il partait, il était évident qu'il ne reviendrait jamais. Cette idée la peina terriblement. Elle se promit que durant ces six derniers jours, elle profiterait de son protégé tant qu'elle en aurait l'occasion. Bien que passer la journée au lit la tentait énormément, l'idée d'une petite dispute de temps en temps n'était pas pour lui déplaire. N'était-ce pas ce qui leur arrivait en ce moment ?
- Amélia, mais bon sang, qu'as-tu encore fait?
- Arrête de hurler ! Je ne suis pas un enfant !
- Oui, et justement c'est cela qui m'inquiète. Un enfant aurait mieux réagit que toi !
Cela faisait bientôt une heure que Kyrian la sermonnait comme on gronde un enfant et elle ne savait absolument pas pourquoi. En fait si, pour être tout à fait honnête, elle le savait parfaitement. Elle le regardait faire des allers-retours sans dire mot.
- Mais cesse de hurler ! Je n'y suis pour rien, finit-elle par lâcher.
- Amélia, dès le début j'ai su qu'en cuisine, il n'y avait décidément rien à faire. Seul un miracle peut sauver ton cas. Je voulais donc t'apprendre les bases simples, des choses si faciles que même un gamin pourrait faire. Mais là...tu es décidément un cas perdu.
- Mais arrête. Et puis ça aurait été plus simple si tu m'avais laissée prendre une boîte de conserve.
- Tu n'as pas l'air de prendre conscience de l'ampleur de la situation dans laquelle tu t'es mises !
- Mais je n'ai rien fait de grave, se défendit-t-elle.
- Tu n'as rien fait de...
Il ne put terminer sa phrase tant il était abasourdi par sa réponse. Et ce pendant un long moment, avant de reprendre là où il en était.
- Amélia, tu as faillit incendier l'appartement ! Je ne t'avais demandé qu'une seule et unique chose. J'ai préparé le repas, je t'ai donc épargnée cette peine. La seule chose que tu devais faire était de le surveiller dans le four le temps que je m'absente. Même ça tu es incapable de le faire !
- Mais je l'ai fait !
- Oui, durant les cinq premières minutes, railla-t-il. Après quoi, tu l'as laissé brûler ! Si je n'étais pas venu à temps et n'avais pas remarqué la fumée qui s'échappait du four, l'appartement ne serait qu'un tas de cendres à l'heure actuelle !
- Mais combien de fois vais-je devoir te répéter que je suis désolée pour que tu me pardonnes et arrêtes de crier ? J'ai fait une erreur je te l'accorde. Mais je suis désolée. J'avais oublié.
- Et veux tu me dire s'il te plaît ce qui a détourné ton attention au point d'en oublier ce qu'il y avait dans le four ?
- Le...hum...le chien.
- Le chien ? Mon Dieu, mais que vais-je faire de toi ?
Il fit les cent pas, retenant ses cris. Il referma ses mains sur une poignée de cheveux ébouriffés, désespéré.
- Si ce chien te perturbe à ce point tu devrais peut-être t'en débarrasser.
- Mais enfin, tu ne penses pas ce que tu dis ? Jamais de la vie. Et puis je croyais que tu l'aimais bien mon chien, puisque tu lui as donné un surnom.
- Sauf quand il marque son territoire sur mes affaires !
- Comme tu l'as dit, il marque juste son territoire. Ne lui en veut pas. Il fait exactement comme toi. Tu marques bien ton territoire, toi, quand tu pisses à côté de la cuvette
Il la fusilla du regard en s'approchant d'elle, un doigt menaçant pointé dans sa direction.
- Ne me provoque pas !
- Si tu pisses de coté, met toi de travers.
- Amélia, tu joues à un jeu dangereux !
Une fois de plus, elle fit mine de ne pas l'avoir entendu et continua son récit, sachant pertinemment que celui-ci l'énervait. Elle savait qu'elle jouait un jeu dangereux, mais le défier lui permettrait probablement d'oublier sa colère ne serait-ce que quelques temps.
- Si tu t'amuses à jouer à "Qui vise le plus longtemps et le plus loin?", mon vieux, tu vises très mal. Et si après tu es prétentieux, avance d'un pas, elle est peut-être plus courte que tu ne le penses, plaisanta-t-elle.
- Tu veux un duel ? Soit !
Il pris la jeune femme dans ses bras et la plaça sur son épaule.
- Eh, mais que fais-tu ? Relâche moi !
- Non, pas avant de t'avoir donné le duel dont tu as envie. Immédiatement. Le lieu sera dans ton lit et nous utiliserons les armes que la nature nous a donné.
Il ne la relâcha que lorsqu'ils avaient atteints son lit. Alors il l'immobilisa sous lui contre le matelas et coinça ses mains de chaque côté de sa tête.
- Tu ne peux pas faire ça Kyrian. On était en train de se disputer je te signale.
- Et c'est comme ça que j'aime finir mes disputes. Quelque chose contre ?
- Oui, ce n'est pas...
Il avala ses mots de protestation par un doux baiser. Au moins, celui-ci avait le pouvoir de la faire taire car il sentit qu'elle ne se débattait presque plus. Au contraire, elle noua ses bras autour de son coup.
- Kyrian, je te préviens, on reprendra cette discussion plus tard. Mais pour l'instant, au boulot, lui ordonna-t-elle. Embrasse-moi.
Et il recommença à l'embrasser tout en la déshabillant. Il embrassa son épaule, passa à sa poitrine, puis il continua vers son nombril qu'il en profita pour lécher et mordiller. Lorsqu'elle commençait à gémir de plaisir, il continua sa délicieuse fouille en l'embrassant plus bas, beaucoup plus bas. Il se concentra quelques instants sur cette zone brûlante, généreuse et humide. Il lui montra, en quelques coups de langue avides, à quel point il était doué de sa bouche.
- Oh Kyrian, gémit-elle, bouleversée par le plaisir.
Incapable de résister plus longtemps, elle s'offrit à ses lèvres, cambrant les reins. Ses caresses déchaînaient un vrai séisme en elle. Kyrian émit un gémissement de triomphe. Quand il l'a sentit vaciller entre ses bras, il se plaça au dessus d'elle, couvrit sa bouche de la sienne et la pénétra profondément. Et lentement, avec précision, il commença à aller et venir en elle. Aussitôt, le plaisir d'Amélia s'intensifia. Elle perdit rapidement conscience de tout, du présent, du passé comme du futur. La seule réalité qui comptait à cet instant était le merveilleux moment qu'elle passait dans les bras de Kyrian. Enfonçant ses ongles dans son dos, elle se laissa emporter par la passion, criant son nom. Elle avait l'impression qu'un soudain incendie naissait dans son bas ventre. Une succession de vagues l'emportèrent au septième ciel. Chaque fois qu'elle avait l'impression de redescendre, une nouvelle vague se formait, la ramenant au point culminant de l'extase. Kyrian augmenta alors son rythme, puis, dans un râle langoureux, il laissait les vagues de plaisir le vaincre. Il s'effondra alors sur elle, plus comblé qu'il ne l'aurait imaginé. Instinctivement, il la serra contre lui, comme pour s'assurer de sa présence. Il savourait ce plaisir avec cette femme dans ses bras. Il savait au fond de lui qu'il chérirait à jamais ces souvenirs.
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Never Leave Me Again
RomanceSuite à de nombreux échecs amoureux, Amélia Stone n'a qu'une envie: bannir les hommes de sa vie. Lorsqu'elle devient la "gardienne" de l'ancien dealer Kyrian O'Callaghan, elle a alors pour but de l'empêcher de replonger dans ses vices. Mais le ténéb...