Une semaine s'était écoulée depuis sa dispute avec Kyrian. Elle ne savait par quels moyens elle avait réussi à retrouver sa banale vie depuis l'arrivée de son protégé. Elle allait en cours, comme d'habitude, et le laissait seul avec son chien. En cas de problème, elle lui avait conseillé de prévenir Jonathan, qui habitait l'appartement juste au dessus. Quoique, à bien y réfléchir, cette dernière action fit jaillir en elle quelques doutes. Qu'est-ce qui était pire ? Que Kyrian aie des problèmes, ou qu'il se retrouve dans la même pièce que son meilleur ami ?
Kyrian n'avait jusqu'ici touché à aucune substance contenant de la drogue ou de l'alcool. Heureusement d'ailleurs ! Elle avait presque réussi son objectif. Enfin "presque" était un bien grand mot. Elle devait le surveiller pendant encore trois longues et interminables semaines.
Une semaine s'était donc déroulée depuis. Cela voulait aussi dire que le mariage était pour bientôt. Il approchait à une vitesse fulgurante. Elle avait préféré attendre avant de lui annoncer la nouvelle. De fait que, durant tout ce temps, elle avait essayé, et elle disait bien essayé, le plus possible d'être gentille avec cet imbécile. Elle avait même cuisiné pour lui, alors qu'elle ne cuisinait d'habitude jamais. Était-ce bon ? Non. À dire vrai, ce fut même tout le contraire. Néanmoins, elle avait fait de son mieux. Personne ne pouvais la blâmer de ne pas être un cordon bleu.
Ainsi, les jours succédèrent-ils aux jours, jusqu'à ce qu'un beau matin, Amélia se réveilla, obsédée par l'idée de le mettre au courant.
Il était dans la salle de bain. La douche avait cessée de couler depuis plus de quinze bonnes minutes, ce qui voulait dire qu'il était déjà certainement habillé. Parfait ! Elle garda un long moment la main posée sur la poignée de la porte. Elle fut paralysée par une soudaine peur. Et si Kyrian n'acceptait pas de l'accompagner ? Effrayée par cette perspective, elle s'efforça de trouver un autre moyen, mais il y en avait pas. Jonathan avait raison, il était bien trop tard pour envisager de demander à un autre homme d'être son cavalier. À contrecœur, elle entra dans la salle de bain telle une furie déterminée.
- Kyrian, je dois t'annoncer quelque chose. C'est plutôt une bonne nouvelle, enfin de mon point de vue. Ce ne sera peut-être pas le cas pour toi, mais bon. Je ne peux pas attendre, il faut que je te l'annonce maintenant, tout de suite !
- Je suis sûr que tu ne l'as pas remarqué, Amélia, mais je ne porte rien pour le moment, dit-il d'une voix à la fois calme et enjôleuse.
À ces mots, Amélia sentit ses joues virer au rouge. Elle venait d'avoir une conversation avec cet homme, qui se tenait à moins de cinq mètres d'elle, et elle ne s'était même pas rendue compte qu'il était...
Presque entièrement nu ?
Malgré elle, elle baissa les yeux sur la serviette qui entourai les hanches de Kyrian, et songea qu'en dessous...
- Bien, si tu permets, donne moi juste quelques minutes pour m'habiller.
Elle ne pu prononcer ne serait ce qu'un mot. Elle était tellement préoccupée par ce qu'elle avait devant les yeux qu'elle ne vit pas le sourire de vainqueur qui se dessinait sur le visage de Kyrian. Elle passa sa langue sur ses lèvres subitement desséchées, sans quitter des yeux ses mollets, dont les muscles jouaient souplement sous la peau. Elle n'aurait pas dû s'attarder sur les rondeurs évocatrices de ses fesses, révélées bien plus que masquées par la serviette. Elle n'aurait pas dû non plus prendre autant de plaisir à admirer ses hanches étroites, ses larges épaules, son torse musclé sur lequel ruisselaient quelques gouttes d'eau, car le pire - ou le meilleur ! - restait à venir. Alors qu'elle allait détourner le regard, avant de se retourner et de commencer à s'habiller, avec un rire caustique, il ôta d'un geste la serviette qui lui entourai les hanches. Ce ne fut pas la vue de ses fesses nues qui arracha à Amélia un cri de surprise. Ce fut plutôt la vision qu'elle eu, l'espace d'un instant, de son entrejambe.
Il y eut ensuite un interminable moment de flottement, durant lequel elle se tint debout, devant lui, incapable de bouger. Ils se jaugèrent du regard, et Amélia espéra qu'il ne lisait pas dans ses yeux le même désir qu'elle voyait briller au fond des siens. Elle le connaissait à peine, se trouvait à sa merci, mais le désirait comme jamais elle n'avait désirér aucun homme auparavant. Et elle avait beau essayer de se convaincre du contraire, elle était certaine qu'il le savait. Ce fut avec un intense soulagement qu'elle le vit tourner les talons. Il lança par dessus son épaule d'un ton empreint de désir :
- La vue te plaît-elle, Amélia ?
Elle écarquilla les yeux, effarée d'apprendre qu'elle était restée là, immobile, pendant un si long moment. Et tout cela uniquement pour le dévorer des yeux. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Alors elle se retourna brusquement et quitta rapidement la salle de bain, tout en essayant d'oublier ce qu'elle venait de voir. Une délicieuse douleur naissait dans son bas ventre.
"N'y pense pas, n'y pense pas, ce n'était peut-être que ton imagination" se répéta elle.
Oui, son imagination, rien de plus. Et puis, après tout, elle avait déjà vu un homme nu dans sa vie. N'avait-elle pas changé la couche de son petit cousin ? Mais, après mûre réflexion, cela n'avait rien à voir. Le mignon petit pénis d'un bébé n'avait rien de comparable avec l'incroyable membre digne d'un étalon qu'elle avait eu devant les yeux. Dès le premier instant où elle avait vu ce spécimen, elle devait faire appel a tous ses sens pour garder son sang froid. Afin d'éteindre le doux feu qui brûlait en elle et d'éviter les situations embarrassantes telles que celle-ci, elle ne cessait de s'imaginer et de se dire que cette partie de son anatomie ne devait pas être correctement proportionnée à sa grande taille. Mais à présent, après l'avoir vu, elle se dit qu'elle avait complètement raison. Sur ce plan, l'imbécile était mieux pourvu qu'aucun autre homme ne pourrait jamais l'être.
"Arrête d'y penser, traînée" se réprimanda-elle.
Amélia essaya en vain d'écarter ces souvenirs de son esprit. Naturellement, jamais elle ne pourrait tuer Kyrian. Elle qui répugnait déjà à écraser un moustique n'aurait pour rien au monde voulu sa mort, même s'il n'était qu'un homme arrogant et prétentieux beau comme un ange tombé du ciel et amoral comme un bandit qui se jouait des lois pour se procurer ce dont il avait besoin. En l'espace d'une semaine, elle s'était lamentablement entichée de lui. Elle s'était laissée fasciner par un don Juan qui, dès qu'il serait arrivé à ses fins avec elle, n'aurait de cesse de séduire une autre femme. Comment était-elle censée s'en remettre ? Comment pourrait-elle le regarder dans les yeux après cela ?
La réponse lui apparut spontanément: cela lui paraissait tout simplement impossible.
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Never Leave Me Again
RomanceSuite à de nombreux échecs amoureux, Amélia Stone n'a qu'une envie: bannir les hommes de sa vie. Lorsqu'elle devient la "gardienne" de l'ancien dealer Kyrian O'Callaghan, elle a alors pour but de l'empêcher de replonger dans ses vices. Mais le ténéb...