Chapitre 12

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Une fois partie, Amélia se rendit dans le supermarché le plus proche dans le but d'acheter le shampoing de son cher protégé.

En sortant, elle vit que tous les regards étaient fixés sur elle. De plus, les gens sur son chemin... rigolaient. Exactement comme Kyrian, comme la caissière, ou encore comme tous ceux qu'elle avait croisés dans le magasin d'ailleurs. Se moquaient-t'il d'elle ? Si oui, pourquoi ?

Elle avait des sandales à ses pieds, pas des chaussures de luxe, certes, mais très confortables néanmoins. Quand bien même, des sandales ne peuven êtres le sujet d'un énorme fou rire.

Peut-être sa tenue ? Elle n'était pourtant ni provocante, ni marrante. Elle n'avait pas non plus des goûts irréprochables en matière de mode. Il n'y avait qu'à voir la première fois qu'elle s'était présentée devant le procureur. Sincèrement, qui irait se présenter à ce qui se rapproche d'un homme d'affaire affublée d'un pantalon de jogging et d'un débardeur dans le but de paraître assez responsable pour avoir la charge de quelqu'un ? Personne, sauf elle, évidemment. Cependant, aujourd'hui, elle avait quand même fait un effort. Elle avait mis un débardeur avec un simple jean. Une tenue normale, pour une fille normale. Pas de quoi susciter les moqueries. Sa mère lui avait appris dès don plus jeune âge que l'argent ne faisait pas le bonheur et qu'on pouvait tout aussi bien être heureux dans une robe dernier prix que dans des vêtements non luxueux démodées. L'important était d'être à l'aise.

Il ne restait plus que ses cheveux. Elle n'avait pas les plus beaux cheveux du monde. Mais ses petites frisettes brunes qui formaient de belles boucles étaient quand même assez agréables à regarder. Assez en tout cas pour avoir suscité l'envie et la jalousie de beaucoup de ses amies. Elle avait hérité des beaux cheveux antillais de sa mère et ne le regrettait pas. Une fois de plus, elle ne voyait pas pourquoi tous les gens qu'elle croisait se...Une minute. Oh Mon Dieu ! Non ! Le masque ! Elle avait oublié d'enlever le masque qu'elle s'était fait avant l'arrivée de Kyrian et se baladait depuis deux heures dans la rue avec du film étirable sur la tête ! Voilà pourquoi les gens la pointaient du doigt ! Et Kyrian ne l'en avait pas avertie ! Elle allait le tuer pour de bon cette fois-ci, qu'importait les conséquences.

"Ma chère Amélia, tu finiras en prison plus tôt que tu ne le penses", se dit-elle. "Et quant à toi Kyrian, tu es un homme MORT !"

Elle retourna dans son appartement aussi vite qu'elle pût. Si cet homme pensait s'en tirer à si bon compte, il se mettait le doigt dans l'œil. Sur sa route, elle entendit son téléphone sonner. Son meilleur ami appelait sans doutes dans le but de divertir sa vie palpitante d'ennuie.

- Johnny chéri, je te préviens que je ne suis pas d'humeur. Si tu appelles encore pour savoir combien d'orgasmes imbécile numéro un m'a donné, je te préviens, je raccroche sur le champs.

- Tu me vexes, là, Amy. Bien que, ta vie sexuelle, ou plutôt ton manque de vie sexuelle m'intéresse, ce n'est pas pour ça que je t'appelle. Et puis, je ne suis quand même pas si prévisible.

- Johnny, pour être honnête, si franchement j'avais pu prévoir ta naissance, crois moi, tu peux être sûr que j'aurais tout fait pour que tu ne viennes pas dans ce  monde.  

- Tu es à cran toi. Alerte rouge ?

- Tais toi ! Tu me fais chié, pour reprendre la belle expression.

- Écoute, va aux toilettes. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

- Jonathan ! Ne me pousse pas à bout.

- Tu sais qu'il existe des médicaments antidépresseurs ?

- Je te hais, souffla-t-elle, désespérée.

- Moi aussi, je t'aime. Si ça peut te rassurer, ce n'est pas non plus pour ça que je t'appelle.

- Je ne te demande pas pourquoi, alors, car te connaissant, je sais que tu vas quand même me le dire quelque soit mon opinion.

- Et bien, tu ne me connais pas si mal que ça.

- Alors ? De quoi veux-tu parler ? De Kyrian ? De ma santé ? Ou de ma possible arrestation pour meurtre ? Et fais vite, j'ai des choses plus importantes à faire.

- Oui, ne t'inquiète pas, je sais. Tu vas tuer ton protégé, bien que, c'est la dernière chose que je te conseillerait de faire.

- Mais...comment...comment le sais-tu ? 

S'il y avait une chose qu'elle détestait par dessus tout, c'était la capacité de son meilleur ami à lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle le lui reprochait à chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Mais, n'était-ce pas aussi pour cela qu'elle l'aimait ? Jonathan avait toujours été la pour elle, qu'importait l'endroit, qu'importait le moment. Il était l'épaule sur laquelle elle pouvait pleurer, celui sur qui elle pouvait compter lorsqu'elle s'approchait du gouffre. De son côté, il était prêt à tout pour elle, bien que son ego refusait de l'admettre. Cependant, cela n'expliquait pas sa soudaine obsession pour Kyrian. Pourquoi voulait-il à tout prix la caser avec cet énergumène ?

- Je t'ai vu sortir de l'appartement, qu'est-ce que tu crois ? En passant, joli chapeau !

- Qu...quoi ? Tu m'as vue ? Tu m'a laissée sortir avec cette tête ? Et tu ne t'es pas dit qu'il fallait me prévenir avant que je ne me ridiculise ?

- La seule chose que je me suis dite, c'est que tu devrais peut-être changer de coiffeur, ria-t-il.

Puis, une fois redevenu sérieux, il reprit:

- Quoi qu'il en soit, je voulais te parler à propos du mariage de Carla.

- Tant mieux ! Tant que tu ne me parles pas de Kyrian.

- J'ai trouvé quelqu'un qui pourrait t'y accompagner.

- C'est vrai ?

Le ton de sa voix ne cachait pas son excitation, mais laissait aussi voir à quel point elle était désespérée.

- M'as-tu déjà vu mentir ? lâcha-t-il, la tirant de ses pensées.

- Si omettre la vérité compte aussi, alors oui, plusieurs fois même. Bon, alors. Dois-je te supplier ou préfères-tu faire durer le suspense encore longtemps ? Qui ?

- Un homme.

- Non, sérieusement ? Quel dommage ! Et moi qui avait un petit penchant pour les femmes ! Alors ? Il est beau, au moins ? Quoi que, je me moque de son physique, du moment qu'il soit galant.

- Tout dépend de tes goûts. 

- Alors ? Dis le moi, s'il te plaît. Je suis impatiente, et tu le sais. Cesse de me faire languir. Je le connais ?

- Oh, oui. Et tu t'entends très, très bien avec lui, alors là, ça oui. Je peux te le garantir. 

- Jonathan, vas-tu enfin me dire de qui s'agit-il ? 

- Tu vis avec lui.



Never Leave Me AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant