Kyrian sifflotait un petit air joyeux en attendant le retour d'Amélia. La vie avait prit une tournure fort intéressante depuis qu'était apparue cette femme. Il ne se rappelait pas avoir autant ri quand il était en prison. En prison, le silence n'existait pas, les oreilles étaient perpétuellement agressées par le bruit. Pendant la journée, les détenus tapaient sur les barreaux, les gardes allaient et venaient d'un pas lourd. La nuit, d'inquiétants gémissements, de plaisir et de douleur, résonnaient dans tout le bâtiment. Des cris aussi, parfois. Mais aucun rire. Lorsque le chien vint s'asseoir sur ses genoux, le tirant ainsi de ses pensées, il se mit à caresser son pelage. Il s'était pris d'affection pour cette petite boule de poils. Bien qu'Amélia l'ai nommé "Sky", il trouvait que "Fellation" correspondait mieux à un chien tel que lui. Après tout, ne le réveillait-il pas tous les matins en lui léchant le visage ? Ce petit être, bien qu'il n'en avait pas conscience, lui faisait plus de bien qu'il ne l'avait imaginé. Il lui rappelait le chien dont il avait pris soin lorsqu'il n'était qu'un enfant. Son passé n'était pas quelque chose dont il voulait se souvenir. Il savait que s'il se rappelait les bons moments de son enfance, les mauvais referaient surface un jour ou l'autre. Il se demandait combien de temps cela prendrait à Amélia pour s'apercevoir qu'elle n'était guère...présentable. Soudain, il entendit un cri à l'extérieur de l'appartement. Sa chère gardienne n'avait à peine franchi le seuil que ses jurons résonnèrent dans tout l'immeuble.
- Kyrian O'Callamar ! Je ne te frapperai pas avec le string, au contraire, je t'étranglerai avec, si tu ne viens pas tout de suite !
- Deux heures et trente-trois minutes, murmura-t-il au chien après avoir regarder sa montre. C'est le temps que ta maîtresse a pris pour se rendre compte qu'elle était sans doute la plus jolie du quartier. Et puis, pendant qu'on y est, entre nous, crois-tu qu'elle arrivera un jour à prononcer mon nom correctement ? Je sais qu'elle a des difficultés à prononcer O'Callaghan, mais, être comparé à un mollusque n'est pas une chose que j'apprécie fortement.
- N'as-tu pas remarqué que je t'appelle depuis tout à l'heure ? fit une voix derrière lui.
Il ne prit même pas la peine de se retourner. Le silence qui régnait dans la pièce, lorsqu'Amélia n'ouvrait pas la bouche, lui permit d'entendre un petit bruit de fond, comme celui d'une chaussure frappant le sol. Se devait forcément être Amélia. Il avait remarqué qu'en situation de nervosité, sa chère gardienne avait tendance à taper son pieds contre le sol. Il se demandait quelles autres surprises elle lui cachait.
- Kyrian ? Tu m'écoutes ? insista-t-elle.
- Pour être honnête, non. Au fait, as-tu ramené mon shampoing ?
Elle se massa les tempes tout en soupirant. Là voici, la différence entre eux deux. Il était littéralement très calme , tandis qu'elle, elle luttait visiblement pour se contenir.
- Ton shampoing ? Cela fait deux heures que je me trimbale avec une tête affreuse, et pendant ce temps, toi, tu n'en as qu'après ton shampoing ?
- Deux heures trente-trois, pour être plus précis.
- Je vais te tuer !
- Si je me souviens bien, c'est au moins la troisième fois que tu me menaces, lança Kyrian, pas le moins du monde impressionné.
Prenant son courage à deux mains, elle s'avançât vers lui avec une démarche déterminée, et commença à le frapper de toutes ses forces. Il encaissa, coups après coups. Il était clair que pour lui ce n'était qu'un jeu. Il n'y avait qu'à entendre son rire qui remplissait la pièce. Et quel rire ! Si grave, si sensuel, si...
"Pitié ! D'abord son sourire, puis ses yeux, et maintenant son rire ! Cet homme t'a envoûté Amy ! Reprend toi. Tu n'as qu'à imaginer qu'il est repoussant, difforme..."
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Never Leave Me Again
RomansaSuite à de nombreux échecs amoureux, Amélia Stone n'a qu'une envie: bannir les hommes de sa vie. Lorsqu'elle devient la "gardienne" de l'ancien dealer Kyrian O'Callaghan, elle a alors pour but de l'empêcher de replonger dans ses vices. Mais le ténéb...