Chapitre 10

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Le reste de la journée se déroula assez normalement. Amélia était allée en cours de... Il ne le savait pas en fait. Et pour une raison qu'il ignorait, cela le contrariait beaucoup. Il se promit de le lui demander à son retour. En attendant, il avait l'appartement pour lui seul.

Il avait fait ce que n'importe quel homme normal faisait. Comprenant qu'il avait terriblement faim et qu'il ne pouvait pas se nourrir que de barres de chocolat ainsi que de cassoulet, Amélia lui avait laissé un peu d'argent. Pas assez pour s'offrir les mets luxueux servis dans des restaurants quatre étoiles, mais suffisamment pour se nourrir convenablement. Il était donc sortit s'acheter quelque chose de mangeable, et tant qu'il y était, il en avait profité pour en prendre pour tout son séjour. Des pattes, du riz, des gâteaux et tout ce qu'il manquait à Amélia. Il avait de quoi ouvrir un restaurant. Bien sûr, elle lui avait donné de cet argent argent à une unique condition. Il avait interdiction formelle d'acheter quoi que ce soit contenant de l'alcool ou de la drogue. Et il n'en avait pas l'intention. Il n'avait pas la moindre envie de retourner en cure de désintox. Il y était déjà aller deux fois, tout de même ! Il n'aspirait à rien d'autre qu'à la liberté. 

Il évitait de sortir de l'appartement plusieurs fois par jour et essayait de faire tout ce qu'il avait à faire en une seule fois, car il savait qu'en rentrant, il allait devoir affronter les nombreux escaliers. Ces six étages finiraient par le tuer. Il fallait vraiment qu'ils réparent cet ascenseur. 

Une fois rentré, il alla s'installer sur son fameux "lit" qui lui avait tant manquer. Et oui, lui aussi connaissait l'ironie. Il alluma la télé et zappa, jusqu'à ce qu'il trouve un film qu'il jugea intéressant.  Finalement, il s'arrêta sur une chaîne qui diffusait un match de football. Il soupira d'aise. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait vu un véritable match de football à la télé, tant cela remontait à loin.

Quelques minutes s'écoulèrent lorsqu'il entendit un grincement de porte. Il ne lui fallu pas moins de trois secondes pour comprendre qu'il s'agissait d'Amélia.

- Alors, et ta journée ? lui demanda-t'il.

- Exténuante. Les études sont vraiment fatigantes.

- Je comprends. J'ai moi même fait un an d'étude dans une fac d'ingénierie. 

Elle émit un hoquet de surprise, qui malheureusement n'échappa à Kyrian.

- Je sais ce que tu te dis. Comment ai-je pu passer d'un étidiant avide de connaissances à la prison ? C'est une histoire bien compliquée.

- Pourquoi avoir arrêté ? 

Ne voulant pas se remémorer son passé, il préféra changer de sujet.

- Tu fais des études de quoi ?

- De médecine. Je veux devenir pédiatre.

- Tu veux être médecin pour les pieds ?

- Quoi ? Mais de quoi tu parles ? Pédiatre ce n'est pas pour les pieds, idiot. C'est un médecin pour les enfants. Tu as eu ton bac avec mention raté ?

- Comment pouvais-je le savoir ? Pédiatre, pied, pédiatre, pied, c'est presque pareil.

Elle était dans la cuisine et lui tournait le dos, mais cela ne l'empêcha pas d'entendre un petit rire.

- Ah oui, au fait, je t'ai acheté un cadeau, reprit-il.

- Un cadeau ?

Elle se retourna brusquement, et Kyrian pu voir une lueur d'excitation s'épanouir dans ses yeux.

- Oui, un cadeau, tu sais, un présent que l'on offre à quelqu'un pour lui faire plaisir. C'est pour te remercier de ne pas m'avoir tué dès le premier jour, sourit-il.

- Je sais ce qu'est un cadeau. Tu l'as un peu payé avec mon argent, certes, mais c'est l'intention qui compte. Peut-être que sous cette carapace de gros dur se cache un coeur tendre.

- Ne te fais pas d'illusion. 

Il lui tendit un sac. Impatiente, elle l'ouvrit et découvrit... un string !

- Mais qu'est-ce que c'est que ça?

- Tu vois, ceci, c'est un string. Devant, tout sera couvert, mais tes fesses seront entièrement découvertes et...

- Mais ce n'est pas possible. C'est la prison qui t'a ramolli la cervelle ?

- Non, c'est juste qu'en fouillant dans ta chambre, j'ai trouvé des petites culottes, très mignonnes soit dit en passant, mais seulement un string. Une femme normale en a quand même deux fois plus. Cela te décoincera un peu.

- Je n'ai pas que des "mignonnes" petites culottes, j'ai aussi des... et attends une minute. Tu as fouillé dans ma chambre ?

- Oui, dit-il sans hésitation.

Et sur ce, elle commença à le frapper avec le string en question.

- Je sais que je ne te fais pas mal, mais au moins essaye de faire semblant, sinon la prochaine fois je prends une poêle !

- Heu...Aïe !

- Mais arrête de te foutre de moi, imbécile, je sais que tu n'as pas mal. Et puis, pourquoi as-tu autant de muscles ?

- Eh bien, 50 pompes par jour, 100 abdos, et un bon patrimoine génétique.

- Tu sais Kyrian, la bonne nouvelle, c'est que je suis connue comme étant une femme la plupart du temps exquise. La mauvaise, c'est que personne ne t'a expliqué qu'une fois par mois les femmes sont de mauvaise humeur ? Et, mais qu'est-ce que tu fais? demanda-t'elle alors qu'il posait une main sur sa joue.

- Je t'apprivoise. 

- Tu es complètement malade. Je n'ai pas besoin d'être apprivoisée.

- Tu es un peu sauvage, il faut l'avouer. Bien que, je ne m'en plaindrai pas. Tu es terriblement sexy.

- Mais tu n'es pas bien. Tu es sous traitement, j'espère. Et, s'il te plaît, arrête avec ce sourire.

- Qu'a-t-il mon sourire ?

- Rien, grogna-t-elle. Absolument rien.

Il était évidement hors de question qu'elle admette que son sourire avait un quelconque effet sur elle.  Comme il ne cessait de sourire, sa colère ne fit que s'accroître. Elle tourna les talons et se dirigea vers sa chambre. Elle avait besoin de repos, il fallait absolument qu'elle se calme. 

- Ah oui, au fait, entendit-t-elle, tu n'as pas que des "mignonnes" petites culottes, tu as aussi des bâches.

- Oh espèce de...

Elle se retourna et lui fit un signe à l'aide de son doigt, signe qu'aucun enfant ne devrait voir, avant de rejoindre sa chambre.



Never Leave Me AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant