Never Leave Me Again

Chapitre 18

Quel être abjecte ! Quel ingrat ! Après tout ce qu'elle avait fait pour cet idiot, elle méritait au moins qu'il mette son ego de côté pour l'accompagner au mariage !

Ses pensées bifurquèrent vers son ami. Jonathan avait peut-être une solution. Il fallait qu'il en soit ainsi. Si elle n'arrivait pas à convaincre Kyrian, elle devrait s'y rendre seule, et cela lui paraissait inconcevable. Inconsciemment, ses doigts composèrent le numéro de Jonathan. Elle n'eut à attendre que quelques secondes avant d'entendre la voix rocailleuse de son ami.

- Amy ?

- Salut, Johnny, soupira-t-elle.

- Le son de ta voix me dit que c'est une mauvaise nouvelle.

Elle maudissait et enviait à la fois cette capacité que son ami avait de lire en elle comme dans un livre ouvert.

- Catastrophique même ! lâcha-t-elle d'un ton plaintif.

Elle n'eut pour réponse qu'un alarmant silence de mort.

- J'ai dit "CATASTROPHIQUE MÊME" ! répéta-t-elle.

- Désolé, s'excusa-t-il. J'espérais que tu croirais que j'avais raccroché et que tu ferais de même.

- Jonathan !

- Oh, mais je te fais marcher, Amy.

- Oui, et bien continu et moi je te ferai courir !

- Tu es vénère ? Ce n'est pourtant pas ta semaine de...

- Jonathan ! le coupa-t-elle.

- Oui, oui, désolé. Va s'y, je suis tout ouï.

De nouveau, un silence pesant emplit la pièce. Elle s'assura qu'elle avait toute l'attention de son ami, avant de lâcher, d'un ton bourru :

- Je lui ai parlé du mariage...

- Enfin ! Et il t'a fallu une semaine entière pour le faire ? Tu vois, tu ne seras pas seule à ce mariage, finalement.

- Si tu me laissais finir...Je lui ai dit, oui. Mais il n'a rien voulu entendre.

- Explique moi.

Ils discutèrent ainsi pendant un long moment. Amélia lui raconta que Kyrian n'était pas homme à s'engager, en passant par son aversion pour les mariages. Elle omit de lui révéler l'humiliation ressentie lorsqu'elle s'était agenouillée à ses pieds et l'avait supplié.

- Je n'en reviens pas, fini-t-elle par dire. Après tout ce que je fais pour lui, je n'ai même pas droit à un "merci" !

- Merci !

- Oh, c'est gentil Johnny, mais venant de toi ça ne compte pas.

- J'irais lui parler demain et...

- Non ! le coupa-t-elle, soudain paniquée à la simple idée qu'ils se retrouvent seuls dans la même pièce. Non, s'il te plaît, ne t'en mêle pas. Laisse moi me débrouiller. Je vais trouver un autre moyen.

- Tu en es sûre ?

- Non, mais je ne veux pas que tu t'en mêles, insista-t-elle.

- Bon, d'accord.

"Bon, d'accord" ? Il suffisait de quelques mots pour parvenir à le convaincre ? Un signal d'alarme naissait dans son esprit, mais elle n'en fit pas attention. Peut-être son meilleur ami allait-il réellement l'écouter. Ce serait bien la première fois.

- Merci Johnny. Bon, je vais raccrocher. En tout cas, n'oublie pas. Surtout, ne t'en mêles pas !

***