Chapitre 2

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Lui

Trois nuits que je reste planté dans la partie arrière de son jardin, pour attirer son attention. Je la regarde, je l'observe, elle m'obsède. 
Je l'ai cherché longtemps et maintenant que je suis tout près d'elle je n'arrive même pas à me présenter devant sa porte. Elle est ma seule chance pourtant.
J'ai besoin d'elle à tout prix, seulement je ne fais plus confiance à personne et je ne peux pas me permettre de montrer une image faible devant qui que se soit. Malheureusement je ne peux plus faire marche arrière, je sais qu'elle me voit quand elle se lève en pleine nuit pour prendre un verre d'eau dans sa cuisine. Je me suis infiltré chez elle et je me suis même permis de dormir dans sa cabane alors il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était elle ou la prison. Je n'ai plus le choix maintenant, comme je ne l'ai  jamais eu tout au long de ma vie mais je peux encore décider de me battre ou non contre ces enfoirés qui veulent me voir derrière des barreaux.

Je ne pense pas pouvoir tenir encore longtemps avec cette blessure à l'abdomen. Si je lui parle de mon histoire, elle sera forcément en danger par conséquent cela voudrait dire que je devrais assurer une protection totale à son égard, pour pouvoir sortir libre dans cette affaire. Sa protection implique aussi qu'elle soit tout le temps avec moi. Jour et nuit à mes côtés pour qu'ils ne l'atteignent pas. J'étais prêt mais qui serait assez fou ou folle pour accepter de me défendre au péril de sa vie.  Je n'ai pas le temps de me poser plus de question sur le sujet, que je me sens soudainement prisonnier d'un regard, le sien. Je relève la tête vers la fenêtre de la cuisine et la voit debout cramponner à quelque chose devant elle que je ne pouvais voir.

Elle a peur, je le vois dans sa façon de se tenir et de me détailler comme elle le fait depuis trois nuits successives. Je la vois essayer de bouger vers l'avant de sa maison tout en restant debout sur ses jambes. Je décide alors de retourner à l'intérieur de la petite cabane, je dois remettre mes idées en place avant de la voir face à moi, je pourrais réagir trop spontanément et cela compliquerai la communication entre nous.

J''entend le bruit de la porte d'entrée qui se ferme, dans un premier temps je me dis que cette fille est complètement folle d'oser sortir de chez elle alors qu'on est rentré chez elle par effraction. Mais dans un deuxième temps, cela me laisse deviner que c'est une dure à cuire qui ne se laisse pas facilement impressionner. Je ne sais pas pourquoi mais cette deuxième pensée qui me traverse l'esprit excitait mon côté prédateur bien plus ce qu'elle ne devrait. J'arrête tout mouvement et toutes pensées quand je la sens franchir la porte de la cabane où je me trouve. Je bloque instantanément ma respiration, je sais que c'est le moment, ce soir nous allions parler.

Je me dirigea vers l'entrée en faisant le moins de bruit possible pour ne pas l'effrayer, je l'entend tapoter le mur à la rechercher de quelque chose, sûrement l'interrupteur pour y voir plus clair. Mais avant même d'aller plus loin dans ses mouvements, je me positionne dans son dos grâce à la faible lumière provenant de dehors. Je la sens s'arrêter et se crisper, elle se retourne lentement enfin de me faire face. J'ai totalement bloqué ma respiration tellement je suis tendu à l'idée de lui demander son aide. Je la domine entièrement de toute ma hauteur, elle avait l'air d'une petite chose fragile à côté de moi.

Mon premier réflexe fut de me rapprocher d'elle pour diminuer la distance qui nous séparait. Elle est complètement collée au mur comme si c'était sa seule chance de fuite. Mon deuxième mouvement étais celui de mettre mes mains de chaque côté de sa tête pour l'empêcher de toute fuite possible. Seulement je retire immédiatement mes mains lorsqu'elle m'inflige une gifle qui me fait reculer de quelque pas, lui permettant la fuite par mon moment d'inattention. Je n'ai pas le temps de pensée que ma joue me brûlait, qu'elle essaye de prendre la fuite, je me ressaisis vite et me jette à sa suite pour l'attraper. En quelque pas j'arrive à réduire la distance entre nous et à la rattraper, seulement en me jetant ainsi sur elle, je nous fit basculer en avant dans une chute. Instinctivement je la rattrape dans mes bras et la colle à mon torse pour lui éviter le moindre dégât physique durant notre chute.

Pendant de longue seconde seul le bruit de nos respirations bruyantes font échos au silence de la nuit. Brisant cet instant je pris la parole le premier :

Ma rédemption Où les histoires vivent. Découvrez maintenant