Chapitre 17

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J'ouvre la porte des vestiaires violemment, une douche, il me faut une putain de douche. Je me sens étouffé, mon corps en état de choc. Pourquoi je dois toujours le voir partout ? Pourquoi il continue de me hanter aussi fort ? Pourquoi je me traîne mes putains de souvenirs partout où je vais ? Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça...?

Je me débarrasse de mes vêtements en me les arrachant presque, je me griffe à m'en faire saigner, j'ai besoin d'une douche. Je sens la crise de panique pointer le bout de son nez si je n'atteins pas cette foutue douche. J'ai le corps douloureux et le cœur en vrac, les larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse les arrêter. Je fonce dans les douches communes cachées par plusieurs rangées de vestiaires. Choisissant une douche cachée des regards indiscrets, j'active l'eau et la dévaler mon corps endolori. Je ne vois pas si quelqu'un se trouve dans les vestiaires puisque je suis mise derrière le mur qui me cache mais en même temps personne ne va venir maintenant puisque d'autres combats s'enchaînent.

J'enlève les derniers bandages que Bastien avait fait à mes mains et découvre que je me suis abîmée les phalanges à cause des violents coups que j'ai porté sur Rebeka. Je rince le sang séché de mes plaies et grimace en sentant les entailles me brûler au contact de l'eau chaude.
Le regard perdue dans le vide, je me laisse allée sous cette eau bouillante, le seule endroit où rien ne peut m'atteindre. Bordel ce que j'ai mal au cœur, mes larmes se mélangent à l'eau de la douche, je laisse mon front reposer contre le mur devant moi.

- Ça t'amuse de me rendre fou de rage mon trésor ? Prononce une voix rauque.

J'ouvre immédiatement les yeux sans pour autant me tourner vers lui. Je me retrouve tétanisée à nouveau mais là ce n'est pas de peur, c'est un mélange d'excitation et d'appréhension. Merde, est-ce que je suis prête à le laisser s'introduire dans un moment où je m'autorise à être plus vulnérable que jamais ? Perdue dans mes pensées j'oublie de lui répondre.

- Réponds à ma question trésor ! Grogne-t-il entre ses dents.

Je le sens si loin et si proche à la fois, mon corps est en attente de son touché et c'est là que je comprend qu'une simple douche n'arrivera pas à calmer les différentes émotions que je ressens. Ce qu'il me faut c'est lui. Mon corps est en manque, je ressens un vide béant dans la poitrine, peut-être qu'il peut réussir à le combler. J'halète sans vraiment savoir pourquoi ou peut-être c'est parce que je refuses encore de faire face aux sentiments qu'il me fait éprouver.

- Non... soufflais-je le souffle court.

Il avance d'un pas et mon cœur rate un battement.

- Alors pourquoi tu t'entêtes à le faire quand tu n'es pas sûre d'assumer les retombées de tes actions ! S'exclame-t-il à présent.

Je serre les poings forts ne maîtrisant plus les réactions de mon corps en sa présence. Mes tétons pointent tellement fort qu'ils me font mal et la tension dans mon ventre ne cesse de grandir au fur et à mesure qu'il parle. Mais ma tête, elle, n'oublie pas qu'elle a cru voir Sean dans ces estrades. Je ressens tellement de sentiments contradictoires à la fois que je ne peux empêcher un gémissement de sortir de ma bouche. Je refuses de me tourner vers lui, si je décèle ne serait qu'un soupçon de désir dans ses iris que j'aime tant, je ne réponds plus de rien.

- Qu'elles sont les retombées Enzo ? Je le questionne d'une voix mal assurée.

Encore un autre pas dans ma direction et mon corps se met à trembler. Encore deux pas et il pourra me rejoindre sous cette eau brûlante.

- N'avance plus... gémis-je.

Putain mon corps est en ébullition, il me met la tête à l'envers. Mon corps souffre de l'avoir encore loin de lui mais je n'arrive pas à faire comprendre à ma tête qu'Enzo n'est pas Sean et qu'il peut pénétrer dans mon moment à moi. Je sens un sanglot obstruer ma gorge, je suis pathétique...

Ma rédemption Où les histoires vivent. Découvrez maintenant