« 𝒞'𝑒𝓈𝓉 𝓉𝑒𝓁𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓂𝓎𝓈𝓉é𝓇𝒾𝑒𝓊𝓍, 𝓁𝑒 𝓅𝒶𝓎𝓈 𝒹𝑒𝓈 𝓁𝒶𝓇𝓂𝑒𝓈 ! » - 𝙰𝚗𝚝𝚘𝚒𝚗𝚎 𝚍𝚎 𝚂𝚊𝚒𝚗𝚝-𝙴𝚡𝚞𝚙é𝚛𝚢
Seungmin se rappellera toujours de cette année là.
Il y avait ces tempêtes bruyantes et ces journées brûlantes...
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Pour conter une histoire, il faut toujours commencer par donner un contexte. Il faut situer le lecteur dans le décor où vont se dérouler les événements qui seront évoqués. C'est après que viendra l'élément perturbateur. Celui qui tiendra en haleine l'individu qui lit ces lignes d'encre noire. Tout ça jusqu'au dénouement. L'étape tant attendue mais pourtant redoutée au possible. Surtout quand on sait que les "happy endings" ce n'est pas la norme de la réalité, ni même celle des livres.
Seungmin était assoupi sur son manuel de maths, ses cheveux bruns sombres lui tombant devant les yeux si bien que personne ne pouvait savoir s'ils étaient partiellement ouverts ou bien totalement clos. L'air ambiant lui semblait brûlant et cette chaleur le fatiguait. Dans cette salle de classe aux murs jaunes décrépis le ventilateur ne marchait plus depuis un moment. Les délégués avaient réclamé sa réparation au principal depuis des semaines, mais une excuse leur était toujours renvoyée pour repousser sa remise en route. "Il ne fait pas si chaud que ça", "Avec votre jeune corps vous devriez ne pas être si sensible face aux températures", "Les coûts pour faire venir un technicien sont trop chers".
Un soupir las franchit les lèvres du jeune lycéen. Il ne faisait pas partie des représentants de sa classe mais il avait pu entendre ces derniers se plaindre à force d'essuyer les refus. Cet Été était particulièrement chaud et tous les élèves de terminale étaient d'accord pour dire que, sans air frais, il était impossible de suivre les cours. Ils fondaient tous sous les degrés trop élevés.
C'est pour cela que beaucoup étaient sortis de la salle pour tenter de s'offrir le peu d'air que le vent daignait bien leur accorder. Lorsque le professeur leur avait annoncé que le cours était fini et qu'ils avaient ainsi quelques minutes de pause avant le prochain, les camarades de Seungmin s'étaient tous précipités vers les portes pour échapper à ces quatre murs oppressants.
Pourtant, bien qu'il aurait aussi souhaité se rafraîchir, le jeune homme restait ici, avachi sur sa table. Il se trouvait juste à côté de la fenêtre, il n'était donc pas le plus à plaindre, mais le vent s'infiltrait très peu à travers le cadre en bois. Le rideau blanc, quasi immobile, lui chatouillait le coude avec son tissu léger.
Il aurait aimé dormir quelques instants, dans le calme, avec la caresse du voile ivoire qui l'apaisait un peu, mais cela lui était impossible. Il pouvait entendre tous ses camarades chahuter dehors, ses oreilles bourdonnantes face aux bruits extérieurs.
Un énième soupir s'échappa de ses lèvres, lassé de cette situation. Il aurait pu sortir mais il n'en avait pas spécialement l'envie. Qu'aurait-il fait dehors ? Il n'aurait pas pu s'allonger pour se reposer, toutes les places à l'ombre des arbres étaient occupées. Et puis il y avait beaucoup trop de vacarme. Il aurait peut-être pu discuter avec les autres élèves, ça lui aurait sûrement changé les idées. Mais encore une fois, cette perspective ne l'enchantait guère. Ce n'est pas qu'il était asocial ou qu'il n'aimait pas les personnes de sa classe, c'était plutôt que ça l'ennuyait. Faire la discussion à des personnes avec qui il n'avait rien en commun, rempli de faux semblants et de sourires forcés, c'était au-dessus de ses moyens. Et puis il n'avait tout simplement pas la force de se lever de cette chaise qui le retenait prisonnier.
