« 𝒞'𝑒𝓈𝓉 𝓉𝑒𝓁𝓁𝑒𝓂𝑒𝓃𝓉 𝓂𝓎𝓈𝓉é𝓇𝒾𝑒𝓊𝓍, 𝓁𝑒 𝓅𝒶𝓎𝓈 𝒹𝑒𝓈 𝓁𝒶𝓇𝓂𝑒𝓈 ! » - 𝙰𝚗𝚝𝚘𝚒𝚗𝚎 𝚍𝚎 𝚂𝚊𝚒𝚗𝚝-𝙴𝚡𝚞𝚙é𝚛𝚢
Seungmin se rappellera toujours de cette année là.
Il y avait ces tempêtes bruyantes et ces journées brûlantes...
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Un brouhaha incessant. Des discussions vides. Des remarques piquantes. C'était tout ce que Hyunjin pouvait entendre. Il était là, assis sur sa chaise, droit comme un piquet, un sourire de plastique placardé sur ses lèvres . Des visages, qu'il avait pour aversion, dansaient devant ses yeux, tout cela formant une joyeuse mascarade. Certains rigolaient à des blagues de mauvais goût, d'autres chuchotaient leur venin dans les oreilles de leurs voisins. Sur cette longue table où une vingtaine de personnes évoluaient, c'était une pièce de théâtre qui s'y jouait. Chacun avait un rôle bien défini et tous s'y cantonnaient.
C'était ça ses repas de famille.
Hyunjin, il était l'enfant aussi parfait qu'imparfait, secrètement détesté par les autres personnages. Il n'avait définitivement pas sa place ici. Ou peut-être que si ? Il était bon acteur en réalité, personne ne se doutait que le prince monté à l'envers avait prévu de fuir son royaume. Qu'ils allaient s'enfuir, lui et ses rouages qui fonctionnaient à contre sens du tic tac de la société.
Face à lui, à l'autre bout de la table, il y avait sa mère. Robe parfaitement taillée, cheveux soigneusement coiffés, maquillage et vernis effectués, tout était parfait chez elle. C'était comme ça qu'elle aimait les choses. C'était sûrement pour cela qu'elle fixait son fils, un regard sévère dans les yeux, lui intimant de ne rien faire de travers. Elle connaissait les fractures de Hyunjin, elle ne voulait pas que les autres les voient de trop. Tout était une question d'apparence, personne ne devait savoir que quelque chose chez les Hwang était cassé. Cassé. On ne disait pas cassé pour un humain et pourtant. Le châtain savait que sa génitrice le voyait comme un trophée dont elle masquait les fissures, c'était probablement cela qui expliquait ce choix de mot. Tu es cassé.
Son cousin était en train de lui parler —sûrement de ses nouvelles conquêtes qu'il avait faites lors de soirées côtées — lorsque le châtain se leva. Il prétexta une envie pressante et s'enfuit vers les toilettes. Aujourd'hui il allait devoir briser les attentes de sa mère, sa petite idylle de famille parfaite qui n'avait jamais existé. Il allait imploser s'il ne le faisait pas. Et puis Seungmin devait déjà être dehors, il ne voulait pas le laisser attendre trop longtemps. Il ne pouvait plus reculer
Une fois dans la petite pièce d'eau, il ferma à clef et souffla un bon coup. Tu peux le faire. Il n'avait pas envie de décevoir une énième fois madame Hwang mais il étouffait chez lui. Il ouvrit alors le placard en dessous de l'évier et en sortit son sac à dos qu'il avait caché quelques heures plus tôt. Il abaissa ensuite la cuvette des toilettes, monta dessus, ouvrit la fenêtre située en hauteur et glissa son pied sur le cadran. Avec une légère impulsion, il réussit à s'y hisser et passa à travers. Ses acrobaties avec Jisung payaient définitivement. Il se réceptiona un peu lourdement, lâchant un juron lorsque sa cheville prit tout le choc. Il ne perdit cependant pas de temps à vérifier son état, sachant que les minutes lui étaient compté avant qu'on ne trouve son absence suspecte . Il traversa donc le jardin et se retrouva devant la porte en bois qui le mènerait vers sa liberté. A peine l'eut-il ouvert qu'il tomba sur Seungmin, accroupi devant la propriété.
