15. Une fragrance attractive

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Gunter ouvrit brusquement les yeux, en sueur. Il se contracta sous la douleur, en hurlant les dents serrés. Avec difficulté, il se releva de son lit et s'élança maladroitement vers l'escalier en se tenant au mur. A bout de souffle, il réussit à atteindre le rez-de-chaussée.

Ses os craquaient pour se remettre en place pour aussitôt se rebriser. Lorsque la douleur atteint son paroxysme, Gunter tomba au sol en hurlant, sa colonne vertébrale se brisa pour mieux se reconstituer en quelques secondes.

Il rampa sur le sol pour atteindre la porte vitrée. Il prit appuie sur celle-ci et puisant dans toutes ses dernières forces, il se releva, les membres tremblants. Il ouvrit la porte et d'un pas titubant, tomba sur le sol enneigé.

Lorsque son corps brûlant entra en contact avec la neige froide, il souffla de soulagement. Mais le soulagement fut de courte durée, lorsqu'une violente douleur le fit se mettre à quatre pattes, la tête arquée en arrière, hurlant de douleur.

La mutation dura de longues minutes, qui firent hurler Gunter de douleur. Lorsque enfin il se transforma en sa forme lupine, il s'écroula sur le flan, le souffle court. Incapable de faire le moindre mouvement, il resta allongé sur le tapis de neige durant de longues minutes.

Puis, il se releva, grognant légèrement de sa faiblesse lorsque ses jambes tremblèrent et s'élança dans la forêt, guidé par son instinct le plus animal.

Au petit matin, Gunter reprit forme humaine. Il monta lentement les marches du perron et passa la porte vitrée qui était ouverte. Il s'avança lentement vers la cuisine et se servit un café chaud. Il but lentement les gorgées, le regard perdu dans le vide.

Il reposa la tasse et se passa une main dans ses cheveux désordonnés. Les mutations devenaient de plus en plus incontrôlables et dangereuses. Il avait de plus en plus du mal à reprendre sa forme humaine, il lui fallait toujours plus à chaque nouvelle mutation.

Contrarié, il se rendit dans son bureau et chercha des ouvrages capables de lui dire ce qui était en train de lui arriver.

- Putain ! Y a rien dans ses livres !

Fou de rage, il renversa la bibliothèque. Il hurla toute sa colère et sentit l'adrénaline courir follement dans tout son corps. A genoux, il essaya de se calmer en contrôlant ses respirations. Il planta ses griffes dans le sol, pour se maîtriser. A quatre pattes, Gunter soufflait douloureusement en sentant la crise passer.

Il souffla de soulagement. Lorsqu'il reprit ses esprits, il se vit entourer d'ouvrages et la bibliothèque en miette. Il prit les morceaux dans ses mains pour évaluer les dégâts, il se gratta le crâne en pensant qu'il lui falloir aller chercher des planches en ville pour réparer sa bibliothèque.

Gunter posa les dernières planches dans la remorque et ferma la malle brusquement. Impatient de sortir de la ville, il ouvrit sa portière mais c'est à ce moment là qu'une délicieuse odeur vint taquiner ses narines.

Il referma la portière rapidement et se mit en chasse, bien déterminé à ne pas perdre cette fois-ci la trace de cette alléchante odeur. Après quelques minutes, Gunter suivait les dernières empreintes de cette étrange fragrance, qui le guidèrent jusquau bar de la dernière fois.

Il grogna en voyant tout le monde qu'il y avait, mais il savait qu'il n'avait pas le choix, si il voulait savoir à qui appartenait cette odeur. Il ouvrit brusquement la porte et avança dans le bar. Quelques regards inquiets convergèrent dans sa direction mais il n'y fit pas attention, trop concentré à trouver la proie qu'il avait pisté.

Dominant de sa taille la foule d'humain', il fendit de son regard les environs mais ne ressentit rien, à part des odeurs communes humaines. Furieux, il était prêt à partir lorsqu'il sentit un regard sur lui. Il rencontra le regard le plus hypnotisant qu'il n'avait jamais vu.

A la nuit tombée...  ~ Nouvelle Lune ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant