20. La fuite

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June écoutait attentivement les bruits du chalet. Cela faisait plusieurs heures qu'elle attendait dans son lit, sans dormir, le moment opportun pour s'échapper. Elle ne voulait pas rester une minute de plus ici. Elle était sûre que c'était lui, la nuit dernière dans la ruelle.

Elle n'avait pas délirée. Il s'était comporté étrangement toute la journée, et June avait retracé tous les moments où elle avait été avec lui et quelque chose se tramait. Elle avait l'impression de devenir folle, il fallait absolument qu'elle parte dici.

Elle attendit quelques minutes, et lorsqu'elle fut sûre, elle enleva les fourrures de son corps. Sans faire de bruit, elle s'approcha des affaires qu'elle avait préparé discrètement. Une fois qu'elle fut habillée bien chaudement, elle ouvrit la porte doucement et lança un coup d'œil dans le couloir sombre.

Sur la pointe des pieds, elle descendit le grand escalier et s'arrêta de respirer lorsqu'une marche craqua. Elle ferma les yeux en jurant silencieusement. Pendant quelques secondes, elle attendit.

Rien.

Elle se remit en marche. Une fois les escaliers descendus, elle s'arrêta devant la porte de son bureau qui était entrouverte. Elle ouvrit la porte et entra dans la pièce éclairée par la Lune. Elle tira rapidement le tiroir et prit l'arme, les mains tremblantes, avant de senfuir par la baie vitrée.

Elle se mit à courir aussi vite qu'elle le pouvait. Elle ne pensait à rien d'autre qu'à être le plus loin possible de lui.

Il faisait nuit et seule la faible luminosité de la Lune, l'aidait à apercevoir les obstacles. Le souffle court, June entendit un bruit derrière elle. Apeurée, elle accéléra.

Elle tomba plusieurs fois, mais la peur de mourir lui insufflait la force pour se relever et se remettre à courir. Elle sentait que quelque chose courait après elle. Mais elle ne voyait rien avec cette pénombre. Soudain, un petit bruit se fit entendre, comme un mécanisme qui s'enclenchait. June n'eut pas le temps de réagir qu'une vive douleur à la jambe la paralysa. Elle tomba lourdement sur le sol en hurlant de douleur.

Elle releva légèrement la tête et pu apercevoir d'immenses mâchoires refermées sur sa cheville.

Un piège à ours.

Elle se redressa en grinçant des dents sous la douleur et essaya d'écarter les mâchoires mais elle n'y arriva pas. Elle cria de douleur lorsque les mâchoires se refermèrent une seconde fois.

Elle retomba lourdement au sol. Puis tout son corps se paralysa de peur lorsqu'un grognement derrière elle se fit entendre. Elle se retourna lentement et hoqueta lorsqu'un immense loup noir apparut dans son champs de vision.

Elle détourna son regard et tâta le sol des mains pour trouver quelque chose pour se défendre. Elle poussa un soupir de soulagement en sentant la crosse de l'arme à feu. Elle la prit aussitôt entre ses mains tremblantes, pour la braquer sur la bête qui continuait de grogner sauvagement.

- Va-t'en ! Cria-t-elle

Mais le loup s'approcha lentement. Ses mains tremblèrent encore plus, elle se sentait devenir de plus en plus faible.

Elle perdait trop de sang.

Le souffle de la bête balaya son visage crispé par la peur. Elle ferma les yeux, prête à lui tirer dessus, l'index sur la gâchette. Mais sans qu'elle ne sache pourquoi, elle n'arrivait pas à le faire. Frustrée, elle lâcha l'arme en grognant de dépit. Elle garda les yeux fermés, en s'imaginant sa mort qui surviendrait dans quelques instants.

Ainsi, voilà comment elle allait mourir.

Dévorait par un loup.

Elle aurait presque pu en rire. Ses larmes de douleur se mêlèrent à des larmes de peur. Elle attendit quelques secondes, quelques minutes mais rien ne vient. Elle se risqua à ouvrir les yeux et elle fut happée par un regard argenté. Elle connaissait ses yeux et aussitôt ses tremblements et sa peur, s'évaporèrent pour ne laisser place qu'à un souffle de soulagement.

- C'est toi ! Je croyais que je ne te reverrais jamais ! Souffla-telle émerveillée de revoir le loup de ses rêves.

Elle leva sa main pleine de sang vers son museau, et le caressa lentement. Il ronronna et appuya son museau contre celle-ci. Elle crispa sa main et grimaça de douleur lorsque sans y faire attention, elle bougea légèrement pour 7sapprocher du loup. Il glapit contre elle et elle rigola lorsqu'il lui lécha le visage, sûrement pour la réconforter.

Soudain, le loup s'immobilisa et grogna de douleur lorsque son corps se brisa lentement. Il s'échoua au sol, le corps parcourut de spasmes. June perdit son sourire et cria devant la détresse de la bête. Mais elle perdit la voix lorsque l'immense loup se transforma en humain.

Les mains plaquées contre sa bouche, June n'avait aucune échappatoire. Prise au piège. Acculée comme un animal blessé. Puis, l'humain bougea sur le sol enneigé, et se releva lentement. Elle ferma ses yeux remplis de larmes, impuissante.

Que venait-il de se passer au juste ?

Elle devenait folle, pensa-t-elle en sentant ses larmes se faire plus présente.

Oh seigneur ! Elle avait des hallucinations. Gunter avait raison, elle voyait des choses qui n'existaient pas et dire qu'elle pensait qu'il était un monstre. Elle gémit paniquée à l'idée dêtre complètement folle et de fantasmer une réalité qui n'existait pas. Elle fut coupée dans ses pensées lorsqu'une main vint lui caresser lentement sa joue blessée. Elle sursauta et tenta de s'échapper.

- June ! Tout va bien, c'est moi, Gunter !

- Gunter ? Souffla June en ouvrant les yeux. Oh ! Je deviens complètement folle, vous aviez raison je... je délire, ... je vois des choses qui nexistent pas. Paniqua-t-elle. Mais vous êtes nu ?

Les yeux écarquillés June rougit en entrevoyant son sexe. Elle détourna les yeux prestement et pâlit en sentant contre sa peau la main bouillante de Gunter.

- Gunter, que ... mais vous êtes chaud ? C'est impossible...

- June calmez-vous, tout va bien ! Vous n'êtes pas folle, je vais tout vous expliquer, mais avant je dois libérer votre jambe. Expliqua-t-il le regard dur rivé sur sa jambe. Je vais tous les tuer, murmura t-il si bas que June pensa l'avoir rêvé.

Délicatement, il posa ses mains sur sa jambe et June le vit serrer fortement ses puissantes mâchoires. Le regard fermé, il observa sa blessure.

- Je suis m'excuse d'avance.

- Comment ç... June neut pas le temps de finir sa phrase qu'elle hurla de douleur lorsque les puissantes mâchoires du piège furent ouvertes d'un coup par Gunter.

La respiration sifflante, elle retomba lourdement au sol et gémit de douleur. Sa jambe libérée la faisait atrocement souffrir et elle pouvait sentit le sang couler de sa blessure pour s'échouer sur la neige pure. Gunter fit pression sur la blessure.

-Enlevez votre ceinture.

June s'exécuta non sans grimacer et la lui tendit. Il enroula sa ceinture autour de son mollet et serra brusquement le cuir. June gémit et bredouilla quelques mots inaudibles pour l'arrêter.

- Chut... je sais June... Ça va aller. Calmez vous ! La rassura Gunter en caressant sa jambe dénudée.

Happée par sa voix grave, June l'écouta et se laissa bercer par ses caresses. Elle ferma les yeux, épuisée. Lorsquelle les rouvrit, elle était en hauteur plaquée contre le puissant torse nu de Gunter.

Terriblement bouillant...

Ses bras étaient enroulés autour de son dos et de ses genoux. La tête tout contre son cou, elle rougit de se sentir aussi prêt de cet homme. Dans le flou de l'inconscience, elle s'accrocha à son cou et se laissa bercer par les battements calmes de son cœur.

A la nuit tombée...  ~ Nouvelle Lune ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant