A la nuit tombée... ~ Nouvelle Lune ~

16. June Bell

Cela faisait plusieurs semaines que Gunter n'était pas redescendu en ville. Après sa quasi mutation devant des humains, il avait préféré ne pas s'exposer à un autre incident.

Il sentait qu'il tombait peu à peu dans l'animalité. Son côté sauvage prenait de plus en plus le contrôle et il avait du mal à se contrôler. Les mutations pouvaient à présent durer quelques jours et Gunter n'avait aucun souvenir de ce qu'il avait pu faire durant ce laps de temps.

Heureusement aucuns journaux ne parlaient d'une attaque de bête sauvage. Gunter savait ce qui était en train de lui arriver et il ne pouvait rien faire pour changer le cour des choses. Ses crises de colère augmentaient, faisant de lui, un homme dangereux.

Mais curieusement, lorsque ses crises commençaient, un regard bien particulier s'invitait dans son esprit et réussissait pour un moment à apaiser son esprit torturé. Il se revoyait après un énième rêve de son âme-soeur, se réveiller fou de colère de ne pas pouvoir être avec elle.

Voyant rouge, il avait frapper un tronc d'arbre encore et encore sans arrêter jusquà ce qu'un regard vert aussi timide et farouche qu'une biche lunaire apparaisse dans son esprit.

Peu à peu, son souffle était redevenu normal et ses poings avaient arrêtés de frapper. Et c'est pourquoi après plusieurs jours de lutte contre lui, Gunter se trouvait devant le bar en train d'observer la jeune femelle derrière la vitre.

Concentrée, elle nettoyait les tables et ne semblait pas l'avoir vu. A présent dos à lui, Gunter laissa son regard descendre jusquà la chute de ses reins et grogna devant cette divine vision. Soudainement son petit coeur s'emballa. Gunter fronça des sourcils.

Il n'y avait personne d'autre avec elle.

Pourquoi son cœur s'était-il emballé ? Se demanda Gunter.

Lorsqu'elle se retourna précipitamment, Gunter fronça encore plus les sourcils devant son expression perdue. Gunter ne supportant plus de ne pas la voir plus prêt, ouvrit la porte et se posta derrière elle, sans bouger.

Il observa la peau fragile de sa nuque se couvrir de frissons, lorsque le vent hivernal vint la caresser, avant dêtre bloqué par la porte. Il parti s'installer à la table de la dernière fois. Il releva les yeux vers elle, et il ressentit une grande satisfaction, lorsque son cœur s'emballa quand elle le reconnut.

Elle s'avança vers lui d'un pas hésitant, et Gunter ne la lâcha pas du regard jusqu'à ce qu'elle arrive devant lui, les mains derrière le dos. Il apprécia le son mélodieux de sa voix et fut contrarié lorsqu'elle se précipita pour lui échapper.

Derrière le comptoir, en train de préparer son café noir, elle semblait en perte de souffle. Il se concentra et entendit son souffle rapide quitter ses lèvres entrouvertes. Son sang pulsait à une allure effréné dans son petit corps et ses poils se hérissaient de peur. Cette femelle avait visiblement peur de lui.

Il s'en sentit contrarié, et grogna car il ne voulait pas lui faire peur.

Quelques minutes plus tard, elle glissa sa tasse chaude vers lui, sans plonger son regard vers lui et parti s'asseoir au bar, pour reprendre sa lecture. Gunter pouvait sentir la tension qui habitait son corps. Alors une fois qu'il eu fini son café, il s'approcha sans faire de bruit de la jeune femelle.

Lorsqu'il fut tout proche d'elle et que son souffle fit voler quelques mèches de ses cheveux. Aussitôt, comme si il l'avait touché, elle sursauta de peur et faillit tomber de son tabouret.

Mais Gunter agile, la retint une main dans son dos. Ce simple contact réveilla quelque chose en lui d'étrange. Mais la jeune femelle ne semblait pas apprécier son toucher. Alors à regret, il enleva sa main de son dos.