15. Greyback

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Une fois que tout le monde eut son verre rempli, Harry demanda à Remus,

« -Qu'est-ce que vous avez fait, ces temps derniers ?

Remus me regarda d'un air étrange avant de répondre,

-Oh je me suis consacré à un travail souterain, si l'on peut appeler ça comme ça. C'est la raison pour laquelle j'ai mis du temps à répondre à tes lettres, Ariana.

En effet, ces derniers mois, l'attente des lettres de Remus était plus longue que d'habitude.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? demandais-je.
-J'ai passé mon temps avec mes semblables, mes égaux, répondit mon oncle.

Je voyais où il voulait en venir.

-Tonton...
-Les loup-garous, ajouta-t-il en voyant l'air d'incompréhension d'Harry. Ils sont presque tous dans le camp de Voldemort. Dumbledore voulait un espion parmis eux... Et j'étais là, prêt à l'emploi.

Je devais paraître effrayée, car après que l'on ait échangé un regard, il continua avec un sourire chaleureux.

-Je ne m'en plains pas. C'est un travail nécessaire et qui peut l'accomplir mieux que moi ? Mais il a été difficile de gagner leur confiance. On voit tout de suite, à certains signes indiscutables, que j'ai essayé de vivre parmi les sorciers, alors qu'eux ont fui la société normale et mènent une existence marginale, en volant, et parfois en tuant, pour manger.
-Comment se fait-il qu'ils préfèrent Voldemort ? demanda Harry.
-Ils pensent que son sous son pouvoir, ils auront une meilleure vie, répondit Remus. Et il est difficile de discuter avec Greyback.

Je frissonna en entendant son nom.

-Qui est Greyback ? demanda Harry.
-Tu n'as jamais entendu parler de lui ? demandai-je.
-Greyback est sans doute le plus sauvage des loup-garous vivant aujourd'hui. Il considère comme sa mission dans l'existence de mordre et de contaminer le plus de gens possibles. Il veut créer suffisamment de loup-garous pour que leur nombre l'emporte sur celui des sorciers. Greyback se spécialise dans les enfants...

Je savais ce que ça coutait à mon oncle de raconter tout cela.

-"Mordez les quand ils sont encore jeunes, dit-il, et élevez les loin de leur famille, apprenez leur à haïr les sorciers normaux"... Voldemort menace souvent les parents de le lâcher sur leurs fils ou leurs filles... Une tactique qui produit généralement de bon résultats.

Il fit une pause avant de reprendre.

-C'es Greyback qui m'a mordu.
-Quoi ? s'exclama Harry. Quand... quand vous étiez enfant ?
-Oui. Mon père l'avait offensé. Pendant longtemps j'ai ignoré le nom du loup-garou qui m'avait fait ça. J'éprouvais même de la pitié pour lui, en pensant qu'il n'avait pas su se contrôler car je savais alors ce qu'on ressent quand on se transforme. Mais Greyback n'est pas comme ça. A la pleine lune, il se place à proximité de ses victimes désignées, s'assurant ainsi qu'il sera suffisamment près d'elles pour les frapper. Il organise tout d'avance. Voilà l'homme dont Voldemort se sert pour diriger les loup-garous. Je ne peux pas prétendre que mes arguments rationnels aient beaucoup d'influence face au discours de Greyback qui repete sans cesses que les loup-garous ont droit à du sang, que nous devrions nous venger sur les gens normaux.
-Mais tu es normal ! dis-je alors. Tu as simplement un... un problème.

Mon oncle éclata de rire.

-Parfois tu me rappelles énormément ton père. Vos pères appelait ça en public mon "petit problème de fourure".  Les autres croyaient souvent que je possédais un lapin mal élevé.

Je le regarda alors, et réalisa ce qu'il avait dit par rapport aux loup-garous.

-Revenons en aux loup-garous. Tu es partis là-bas sans même m'en parler ?!
-Ariana me dit-il. Je ne t'ai rien dit par rapport à ça parce-que je ne voulais pas que tu t'inquiètes.
-Que je m'inquiète ?! dis-je en élevant la voix, que je m'inquiète ?! Bien sûr que je me serais inquiétée ! C'était une mission très dangereuse !
-Ariana... » me dit-il.

La colère montait en moi. Je préféra alors sortir prendre l'air que d'exploser à la table de mes beaux-parents.

Quand je mis le pied dehors, je vis qu'il neigeait.

J'alla alors m'asseoir, en pleurant de nerfs.

J'entendis alors la porte d'entrée s'ouvrir et vit mon oncle sortir de la maison, en venant à ma rencontre.

« -Nana, rentre s'il-te-plaît, tu vas attraper froid dehors sans manteau.
-Je n'ai pas envie de rentrer. Je suis énervée. Enervée et triste. Triste parce-que c'est le premier Noël que je passe depuis que papa n'est plus là. Qu'il me manque horriblement chaque seconde. Et énervée, car tu as pris la décision de te rendre chez les loup-garous alors que tu savais pertinemment que c'était très dangereux. Tu n'as pas pensé à moi ? lui dis-je en le regardant droit dans les yeux.
-Justement, si, j'ai pensé à toi Nana, c'est pour ça que je me suis rendu là-bas. Si je pouvais faire une seule chose pour éviter une nouvelle guerre, pour éviter que Tu-Sais-Qui prenne encore plus de pouvoir, pour éviter que l'une des personnes qui se trouve dans cette maison meurt, je me devais de le faire.
-Mais tonton... Si il t'était arrivé quelque chose... Je n'était même pas au courant que tu étais là-bas, je ne savais même pas que tu risquais ta vie. Je le regarda, les larmes aux yeux. Qu'est-ce que j'aurais fait sans toi, tonton ? Qu'est-ce que je serai devenue ? Je ne peux pas te perdre, pas toi, tu es tout ce qu'il me reste.

Il me prit alors dans ses bras.

-Tu ne me perdras pas de sitôt ma puce. Je serais toujours là pour toi, je te le promets. Et tu as George maintenant.
-Ce n'est pas la même chose. Je l'aime de tout mon cœur, bien évidement, mais ce n'est pas lui qui m'a élevé, pas lui qui a sécher toutes mes larmes, pas lui qui m'as rassurer après mes cauchemars quand j'étais enfant. Tu es irremplaçable, Remus Lupin.

Il me prit à nouveau dans ses bras.

-Je pense que tu es assez grande pour que je te parle de quelque chose, me dit-il.
-Comment ça ? demandai-je.
-Je t'ai déjà parlé de la nuit où Greyback m'a mordu ?
-Oui, oui bien sûr. Lui et grand-père s'étaient disputés, alors il a voulu se venger sur toi.
-Oui, mais ce n'est pas exactement ça.
-Comment ça ?
-Quand nous étions enfants, ta mère et moi dormions dans la même chambre. La nuit où l'attaque s'est passée, il a forcé la fenêtre de notre chambre, et a commencé a foncé sur ta mère. Mais elle dormait. Je me suis alors levé de mon lit, du haut de mes 5 ans, pour me mettre entre eux. C'est donc moi qui ait été mordu. Flora criait tellement que ça a réveillé tes grands-parents, qui sont tout de suite intervenus et qui ont fait fuir Greyback. Mais c'était trop tard. J'avais été mordu.

Je réalisa alors ce qu'il venait de me dire.

-Tu... tu t'es donc fait mordre en prenant La défense de maman ?
-C'est ça. Et je ne l'ai jamais regretté. Si je n'avais pas fait ça, ta mère serait probablement morte cette nuit là, et tu ne serais pas là. »

Les révélations de mon oncle résonnaient dans ma tête.

Il était encore une bien meilleure personne que ce que je pensais.

TOME 4. Ariana Black, fille de Sirius.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant