36. Enterrement

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La nuit était tombée et Madame Pomfresh voulait que je reste à l'infirmerie pour la nuit.

Je commençais à m'endormir lorsque la porte s'ouvrit.

Il n'y avait personne dans l'infirmerie, sauf Bill et moi.

Bill dormait encore.

J'entendis alors quelqu'un murmurer mon prénom, et j'aurais reconnu cette voix entre milles.

« -Ariana ?
-Oui, dis-je.

Les rideaux autour de mon lit s'écartèrent alors, et George entra.

-Comment tu vas ? me demanda-t-il.
-Physiquement, ça va. Psychologiquement c'est autre chose...

Il mit quelques instants avant de me répondre.

-Ecoute, me dit-il, je suis désolé. Désolé de ne pas avoir été présent, désolé de venir de voir seulement maintenant. J'ai été stupide. C'est juste que j'ai eu du mal. Je devais digérer cette nouvelle, et je ne voulais pas te montrer la tristesse que je ressentais. Je suis désolée chérie de ne pas avoir été présent, me dit-il en me prenant la main.
-C'est pas grave, George, répondis-je. Je te comprends. Tu dois m'en vouloir et c'est totalement compréhensible... Ce qui est arrivé est de ma faute...
-Non, non chérie, me dit-il. Ce n'est pas de ta faute.
-Si ça l'est. Remus, Tonks, toi, tout le monde pourra me dire ce qu'il veut, ce qui est arrivé est de ma faute. C'est de ma faute si nous avons perdu notre bébé. Je n'ai pas su le protéger comme il le fallait... Je... je nous ai privé de lui.
-Tu es persuadée que c'est de ta faute, mais crois moi Ariana, tu n'y es pour rien. Je sais que tu aurais fait tout ce qui était en ton possible pour protéger notre enfant. Je ne t'en veut absolument pas. Le seul fautif est le Mangemort qui t'a envoyé ce sortilège. D'ailleurs, tu sais qui c'est ?
-Non... Tout est flou... C'est arrivé dans mon dos... Les autres n'ont rien vu ?
-Non, c'est une des premières chose que j'ai demandé.

Il se glissa dans le lit, à côté de moi.

-Maintenant, on a un nouvel ange gardien qui veille sur nous.
-Un de plus, répondis-je. ls sont beaucoup trop nombreux à mon gout...

Un petit moment se passa, on jouait avec nos mains.
-J'ai réfléchi commença George. Par Merlin, je n'aurais jamais imaginer devoir organiser ça un jour, me dit-il, en retenant ses larmes. L'enterrement de Dumbledore va se dérouler dans deux jours, c'est McGonagall qui m'en a parlé toute à l'heure. Qu'est-ce que tu dirais, si... si on organisait quelque chose après, en tout petit comité, au bord du lac, pour... Pour dire au revoir à notre bébé...
-C'est une très bonne idée, lui répondis-je alors. Lui rendre un dernier hommage... »

Deux jours étaient passés.

J'étais restée jusqu'à ce matin là à l'infirmerie.

Madame Pomfresh voulait que je me ménage.

Ce qui avait de comique dans cette situation, c'était que malgré tout les décès auxquels j'avais fait face au court de ma vie, je n'avais jamais assisté à un enterrement.

George m'avait remmené une robe noire, accompagnée d'un châle.

Une fois prête, il me prit le bras et nous commencions à nous diriger vers le lac noir.

La nouvelle de la perte de mon bébé avait dû se rependre à première vue, car tout le monde me regardait avec de la pitié.

Une centaine de chaises étaient disposées, séparées par une allée, au bout de laquelle se dressait une table de marbre.

On alla s'asseoir dans l'un des premier rang.

Je compris que ce rang était réservé à l'Ordre.

Nous étions assis auprès de Maugrey, Kingsley, Remus, Tonks qui était venu m'annoncer avec joie la veille qu'elle était en couple avec mon oncle, qui était assis à côté d'elle.

J'étais assise entre Remus et George.

Une fois que tout le monde fût installé, Hagrid remonta l'allée, lentement, en larmes, portant le corps de Dumbledore, enroulé dans un linceul pourpre.

Je ne pu m'empêcher de retenir mes larmes.

A cet instant, je réalisa que Dumbledore était décédé.

Lui qui avait tant aidé mon père, tant aidé mon oncle, m'avait tant aidé moi.

Je posa alors ma tête sur l'épaule de George, réalisant que le directeur de Poudlard n'était plus.

Hagrid déposa délicatement le corps de Dumbledore sur la table de marbre, et alla s'asseoir.

Le maître de cérémonie commença un discours, que je n'écouta pas beaucoup.

Mon esprit était bien trop occupé par ce qui c'était passé ces derniers jours, tout ce que nous avions perdu, tout ceux que nous avions perdus.

Après que le maître de cérémonie ait terminé son discours, des flammes blanches, éclatantes, jaillirent autour du corps de Dumbledore, de plus en plus haut, masquant alors son corps.

Quand tout s'arrêta, une tombe de marbre blanc fit place.

Tout le monde se leva petit à petit, mais moi, je n'en avais pas la force.

George et moi avions organisé en deux jours un semblant d'enterrement pour notre fils.

Je ne pouvais pas faire face à ça.

Il me fallait un petit moment pour me préparer.

George, qui se dirigeait déjà au lieu choisit, fit volte-face en ne me voyant pas le suivre.

Mais Remus me tenait déjà dans ses bras.

George courut alors pour prendre le relais.

J'étais effondrée.

Je ne voulais pas assister à ça, à cette cérémonie.

Y assister voudrait dire faire une croix sur la vie que je nous était imaginé, à trois.

Mais je le devais, je le devais à mon enfant.

Je me leva alors, soutenue par George et Remus, et je me dirigea vers un bout de la rive du lac noir, là où tout nos proches étaient réunis.

TOME 4. Ariana Black, fille de Sirius.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant